Découverte incroyable : une structure chrétienne de 1 600 ans enfouie à Bahreïn révélée par des archéologues
Auteur: Simon KabbajBahreïn – Une découverte archéologique exceptionnelle révèle les vestiges d’une structure chrétienne datant de plus de 1 600 ans, cachée sous les sables de la région de Samahij. Ce site, considéré comme l’un des plus anciens de la péninsule arabique, offre un témoignage précieux sur une communauté chrétienne oubliée, qui aurait prospéré bien avant l’avènement de l’islam.
Une découverte exceptionnelle à Samahij : des vestiges chrétiens sous une ancienne mosquée
Dans une région où le christianisme est rarement évoqué aujourd’hui, des archéologues ont mis au jour une structure chrétienne ancienne, enfouie sous une mosquée plus récente. Cette découverte à Samahij, à Bahreïn, offre un éclairage fascinant sur la présence de la « Church of the East », également connue sous le nom d’Église nestorienne, qui prospérait dans la région avant l’expansion de l’islam au VIIe siècle.
Les vestiges mettent en lumière une communauté chrétienne qui a marqué l’histoire du Golfe, bien avant que les grandes conversions à l’islam ne redéfinissent les croyances religieuses locales. Cette église ancienne, construite il y a plus de 1 600 ans, témoigne de l’influence du christianisme dans une région aujourd’hui rarement associée à cette foi.
La découverte fascinante de Samahij : une structure chrétienne enfouie sous une mosquée
À Samahij, des archéologues britanniques et bahreïniens ont révélé une structure ancienne composée de huit pièces, dissimulée sous une colline dans un cimetière de village. Les fouilles ont mis en évidence des espaces distincts : une cuisine, une salle à manger, une pièce probablement dédiée aux travaux manuels, ainsi que trois espaces de vie.
Ce qui rend cette découverte encore plus remarquable, c’est que la structure a été préservée grâce à la construction ultérieure d’une mosquée au-dessus du bâtiment. Cette superposition architecturale a permis de protéger ce site chrétien ancien des effets du temps et des éléments.
Les détails de cette découverte offrent une vision unique de la vie quotidienne d’une communauté chrétienne qui a prospéré dans la région, avant d’être éclipsée par les changements religieux et culturels.
Une datation révélatrice : une structure chrétienne datant de l'Antiquité tardive
Les analyses au carbone 14 situent l’utilisation de cette structure entre le IVe et le VIIIe siècle de notre ère, une période qui correspond à l’apogée d’une communauté chrétienne prospère à Bahreïn.
Cette chronologie concorde avec des récits historiques documentant la présence de la « Church of the East », qui a marqué l’histoire religieuse de la région avant de s’effacer progressivement avec l’expansion de l’islam. Ces nouvelles données renforcent l’importance de cette découverte pour mieux comprendre la coexistence des traditions religieuses dans cette partie du monde à l’époque antique.
Un palais épiscopal ? Les mystères de la résidence de Samahij
Les chercheurs pensent que cette structure pourrait avoir été la résidence d’un évêque, supervisant le diocèse de Meshmahig, l’ancien nom de Samahij. Cette hypothèse s’appuie sur des récits historiques évoquant des relations parfois tendues entre le diocèse local et l’église centrale.
En 410, un évêque de Meshmahig aurait été excommunié, et au VIIe siècle, un autre aurait été condamné, témoignant des divisions au sein de cette communauté chrétienne. Si cette théorie se confirme, cette résidence pourrait offrir un aperçu unique du rôle central et parfois controversé des évêques dans la région.
La vie à Samahij
Les fouilles archéologiques révèlent que les habitants de cette structure jouissaient d’un niveau de vie élevé, reflétant une culture prospère et bien connectée. Leur régime alimentaire comprenait du porc — une pratique abandonnée après l’adoption de l’islam —, ainsi que du poisson, des coquillages, et diverses cultures agricoles.
Parmi les objets découverts figurent de petites coupes à vin et des perles en cornaline, témoignant de liens commerciaux avec l’Inde et d’un goût prononcé pour les produits de luxe. Ces indices laissent entrevoir une communauté florissante, à la croisée des routes commerciales et culturelles de l’Antiquité.
Les symboles de la foi : des marques indélébiles d’une communauté chrétienne
La découverte de trois croix en plâtre, de graffitis représentant le Chi-Rho et d’un symbole de poisson confirme l’identité chrétienne des habitants de ce site. Ces éléments, caractéristiques du culte chrétien primitif, témoignent de la profonde spiritualité de cette communauté.
Ces artefacts offrent un éclairage précieux sur la vie religieuse des premiers chrétiens de Samahij, illustrant leur attachement à des pratiques et des symboles universellement reconnus dans le christianisme ancien. Ils représentent un lien tangible avec une époque où cette foi prospérait dans la région.
Une fenêtre sur la vie quotidienne : entre artisanat et touches personnelles
En plus des artefacts religieux, les fouilles ont révélé des indices précieux sur les activités quotidiennes des anciens habitants de Samahij. Parmi les découvertes figurent des fusaïoles et des aiguilles en cuivre, suggérant que la production textile se faisait sur place, peut-être dans un cadre religieux.
Un autre artefact intriguant, une coquille de perle ornée du dessin d’un visage d’enfant réalisé avec du bitume, apporte une dimension personnelle à cette découverte. Ce détail émouvant témoigne de la vie intime et des liens humains qui animaient ce lieu, bien au-delà de ses fonctions spirituelles.
Préserver l'histoire : un héritage chrétien bientôt mis en lumière
Cette découverte révolutionnaire résulte d’une collaboration entre le professeur Timothy Insoll, de l’Université d’Exeter, et le Dr Salman Almahari, de l’Autorité bahreïnie pour la culture et les antiquités. Ensemble, ils s’efforcent de protéger et de valoriser ce patrimoine unique.
Pour rendre ce trésor historique accessible au public, des plans ambitieux sont en cours : un musée dédié devrait ouvrir ses portes sur le site d’ici 2025, offrant une plongée fascinante dans l’histoire du christianisme dans la région. Ce projet vise à immortaliser ce témoignage exceptionnel d’une communauté chrétienne oubliée, tout en renforçant le rôle de Bahreïn comme gardien de l’héritage culturel mondial.
Conclusion : un témoignage d’une histoire riche et complexe
La découverte de Samahij met en lumière un chapitre fascinant de l’histoire du Golfe arabe, révélant la coexistence des cultures et des croyances à une époque charnière. Comme l’a souligné le professeur Timothy Insoll, « C’est la première preuve physique de l’Église nestorienne à Bahreïn, offrant un aperçu captivant de la manière dont les gens vivaient, travaillaient et priaient. »
Avec l’ouverture prévue d’un musée dédié, cette découverte exceptionnelle sera accessible aux générations futures, leur permettant de mieux comprendre et apprécier ce patrimoine oublié, désormais réintégré dans l’histoire collective de Bahreïn.