Un troisième état d’existence entre la vie et la mort : le mystère enfin dévoilé par des scientifiques
Auteur: Simon KabbajDepuis toujours, la vie et la mort ont été perçues comme deux pôles opposés, l’un représentant l’énergie vitale et l’autre sa cessation. Mais une découverte scientifique récente vient bousculer cette vision traditionnelle. Les chercheurs explorent désormais un « troisième état », un phénomène mystérieux où les cellules continuent de fonctionner après la mort, offrant un pont fascinant entre la vie et la fin de celle-ci. Voyons ce que cette découverte pourrait signifier pour la biologie et la médecine.
Redéfinir les frontières entre la vie et la mort
Traditionnellement, la mort est définie comme l’arrêt irréversible des fonctions vitales d’un organisme. Cependant, des études ont démontré que, bien que l’organisme soit cliniquement mort, certaines cellules continuent de vivre pendant un certain temps. Par exemple, lors de prélèvements d’organes pour des transplantations, les tissus et cellules restent viables pendant une période après le décès, permettant leur utilisation chez des receveurs. Cette observation suggère que la transition entre la vie et la mort n’est pas aussi nette qu’on le pensait, et que les cellules ont une capacité de survie post-mortem méconnue.
L'émergence de nouvelles formes de vie multicellulaires
Des chercheurs ont découvert que des cellules provenant d’organismes morts peuvent s’auto-organiser en structures multicellulaires fonctionnelles. Ces entités, bien que dérivées de cellules post-mortem, présentent des comportements et des fonctions inédites, remettant en question la distinction claire entre le vivant et le non-vivant. Cette auto-organisation post-mortem ouvre la voie à une meilleure compréhension des processus cellulaires et à la résilience biologique. Ces formes de vie multicellulaire inédites pourraient également offrir des opportunités dans le domaine de la bioingénierie.
Les xénobots : des machines vivantes issues de cellules de grenouille
En 2020, une équipe de scientifiques a créé des xénobots, des structures formées à partir de cellules de peau d’embryons de grenouille. Ces xénobots sont capables de se déplacer, de transporter de petites charges et de se réparer après une blessure. Ils utilisent des cils, de minuscules structures ressemblant à des poils, pour se propulser, une fonction qu’ils ne remplissent pas dans leur environnement naturel. Ce phénomène démontre l’incroyable plasticité des cellules même après la mort de l’organisme d’origine.
Une reproduction sans croissance
Un autre aspect fascinant des xénobots est leur capacité de réplication cinématique, où ils peuvent se reproduire en structurant des cellules voisines pour former de nouveaux xénobots. Contrairement aux organismes vivants traditionnels, cette reproduction ne repose pas sur la division cellulaire ou la croissance. Cette méthode de réplication ouvre des perspectives inédites pour la création de systèmes biologiques capables de s’autorépliquer sans intervention humaine.
Anthrobots : des cellules humaines réinventées
Les grenouilles ne sont pas les seules à avoir révélé ce potentiel. Les cellules pulmonaires humaines mortes peuvent s’organiser en structures multicellulaires appelées anthrobots. Ces anthrobots, bien que simples, sont capables de mouvements, de réparation et même de régénération de connexions neuronales. Cette découverte pourrait marquer un tournant dans le traitement des lésions nerveuses et des maladies dégénératives.
La survie des cellules après la mort
La durée pendant laquelle les cellules restent viables après la mort varie selon les espèces et les conditions environnementales. Certaines cellules musculaires ont été régénérées plusieurs semaines après le décès, et chez les humains, les globules blancs peuvent rester actifs jusqu’à 86 heures post-mortem. Cette capacité à survivre pourrait être exploitée pour des avancées médicales et des recherches sur les limites biologiques.
Le rôle de la bioélectricité
Une hypothèse clé pour expliquer ces phénomènes est l’utilisation de la bioélectricité par les cellules. Les signaux électriques produits par les membranes cellulaires pourraient permettre aux cellules de communiquer et de s’organiser même après la mort. Cette découverte pourrait transformer notre compréhension des systèmes biologiques et inspirer des technologies biomimétiques avancées.
Applications médicales prometteuses
Ces découvertes ne sont pas simplement intrigantes ; elles portent également des promesses révolutionnaires pour la médecine régénérative. Par exemple, les xénobots et anthrobots pourraient être utilisés pour réparer des tissus, administrer des médicaments ciblés ou nettoyer des artères obstruées sans déclencher de réponse immunitaire. Ces innovations pourraient également être utilisées pour traiter des maladies chroniques telles que la fibrose kystique.
Une sécurité intégrée et un avenir prometteur
Pour rassurer sur leurs usages, ces structures ont une durée de vie limitée, se dégradant naturellement après 4 à 6 semaines. Ce mécanisme de sécurité, surnommé « kill switch », garantit un contrôle total et élimine les risques de prolifération incontrôlée. Ces découvertes ne se limitent pas à des questions théoriques : elles redéfinissent les notions fondamentales de vie et de mort et ouvrent un champ illimité pour la biologie et la médecine.
Ce « troisième état » redéfinit la biologie traditionnelle et offre une perspective fascinante sur ce que signifie réellement être vivant. Alors, jusqu’où ces découvertes nous mèneront-elles ? Les mystères de la vie et de la mort n’ont peut-être pas encore livré tous leurs secrets.