Un ancien employé de la NASA révèle le salaire des astronautes coincés dans l’espace
Auteur: Simon Kabbaj
Depuis juin 2023, les astronautes Sunita Williams (59 ans) et Barry “Butch” Wilmore (61 ans) vivent une situation inattendue à bord de la Station spatiale internationale (ISS). Leur mission initialement prévue pour huit jours s’est prolongée indéfiniment en raison de problèmes techniques avec leur vaisseau. Cette situation soulève une question intrigante : comment sont-ils rémunérés pour ce temps supplémentaire passé dans l’espace ? Explorons ensemble la réalité de leur paie, leur quotidien en orbite et les défis qui les attendent à leur retour sur Terre.
1. Une mission prolongée bien au-delà des attentes : un imprévu qui dure
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Lorsque Sunita Williams et Barry Wilmore ont quitté la Terre le 5 juin 2023, leur mission à bord du vaisseau Starliner de Boeing devait être une simple expédition d’essai de huit jours. Leur objectif principal était de tester le fonctionnement du véhicule en vue de missions futures habitées. Tout semblait minutieusement planifié, avec un retour prévu peu après leur arrivée sur la Station spatiale internationale (ISS).
Mais le sort en a décidé autrement. Des anomalies techniques détectées sur le vaisseau Starliner ont contraint la NASA à reporter leur retour indéfiniment. Ces problèmes concerneraient notamment des fuites de propergol et des dysfonctionnements des propulseurs, rendant leur réentrée dans l’atmosphère risquée. Par mesure de sécurité, l’agence spatiale américaine a décidé de maintenir les astronautes en orbite jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée.
Aujourd’hui, cela fait plus de huit mois que Williams et Wilmore sont coincés dans l’espace, bien loin du scénario initialement prévu. Cette prolongation inattendue transforme leur mission en un véritable test d’endurance, à la fois physique et psychologique. Loin d’être une simple mésaventure, leur situation met en évidence les défis techniques encore présents dans l’exploration spatiale et soulève des questions sur la fiabilité des nouveaux véhicules destinés à assurer la relève du programme spatial américain.
En attendant une solution définitive, les deux astronautes continuent de vivre au rythme de l’ISS, gardant espoir quant à une prochaine annonce de la NASA qui leur permettra enfin de retrouver la gravité terrestre.
2. Un salaire inchangé malgré une mission prolongée : pas de prime pour l'inattendu
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On pourrait croire qu’une mission prolongée aussi imprévue donnerait lieu à une compensation financière exceptionnelle pour les astronautes. Après tout, rester huit mois en orbite au lieu de huit jours, avec les risques et l’isolement que cela implique, mérite une rétribution à la hauteur du sacrifice. Pourtant, il n’en est rien.
D’après un ancien employé de la NASA, Sunita Williams et Barry Wilmore continuent d’être payés comme s’ils étaient en mission sur Terre, sans aucune prime pour cette situation prolongée. Leur salaire est basé sur leur contrat initial, ce qui signifie qu’ils touchent un revenu fixe, sans lien avec la durée réelle de leur séjour.
Le statut des astronautes est en effet comparable à celui d’un employé en déplacement professionnel. La NASA prend en charge tous leurs besoins essentiels – hébergement à bord de l’ISS, nourriture, transport et équipements – mais ne leur verse aucune majoration pour les mois supplémentaires passés en orbite. Ils bénéficient seulement d’une petite indemnité quotidienne pour couvrir d’éventuelles dépenses accessoires, bien que, dans l’espace, les occasions de dépenses soient inexistantes.
Cette politique salariale, bien que logique d’un point de vue administratif, pose néanmoins une question : un astronaute en mission prolongée ne devrait-il pas être considéré différemment d’un employé en déplacement terrestre ? Après plusieurs mois d’incertitude et d’attente, Williams et Wilmore poursuivent leur mission avec professionnalisme et patience, mais sans aucun avantage financier particulier pour compenser l’inconfort et les imprévus de leur situation.
3. Des indemnités limitées pour un séjour imposé : une compensation symbolique
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Bien que Sunita Williams et Barry Wilmore soient coincés dans l’espace bien au-delà de leur mission initiale, leurs conditions financières ne changent guère. Comme pour tout employé en déplacement, la NASA prend en charge leurs besoins essentiels : nourriture, boissons, hébergement et transport. Dans l’espace, cela signifie un approvisionnement régulier en rations alimentaires, un accès aux équipements de l’ISS, ainsi que l’assurance d’un retour sur Terre dès qu’une solution technique sera trouvée.
Cependant, au-delà de ces dépenses couvertes, les astronautes ne reçoivent qu’une modeste indemnité quotidienne, établie selon les règles américaines en matière de missions longues. Cette somme, bien que symbolique, est censée couvrir d’éventuels frais accessoires. Mais en réalité, dans l’espace, il n’y a ni restaurants, ni magasins, ni loisirs payants. Leur indemnité relève donc davantage d’une obligation administrative que d’un véritable besoin.
Cette situation soulève une interrogation : est-il juste qu’un astronaute, confronté à une prolongation imprévue de mission dans un environnement aussi exigeant, soit traité comme un employé en déplacement terrestre ? Bien que la NASA respecte les règles en vigueur, cette politique salariale rigide pourrait être remise en question à l’avenir, à mesure que les missions spatiales s’allongent et deviennent plus complexes.
4. Un quotidien bien rempli malgré l’attente : entre science et adaptation
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Même si leur mission a été prolongée bien au-delà de leurs prévisions, Sunita Williams et Barry Wilmore ne passent pas leur temps à attendre passivement un retour sur Terre. Leur emploi du temps reste chargé, et chaque journée est rythmée par des tâches scientifiques, techniques et physiques essentielles au bon fonctionnement de l’ISS.
Parmi leurs principales activités, ils participent à des expériences scientifiques cruciales pour la recherche spatiale. Ces études portent sur les effets de l’apesanteur sur le corps humain, l’adaptation des plantes en microgravité ou encore l’impact du rayonnement cosmique sur les matériaux. Ces travaux sont indispensables pour préparer les futures missions vers Mars et au-delà.
En plus de ces expériences, les astronautes jouent un rôle clé dans la maintenance de la station. Ils effectuent des vérifications régulières des systèmes, assurent les réparations nécessaires et participent parfois à des sorties extravéhiculaires (EVA), où ils doivent travailler à l’extérieur de l’ISS, dans le vide spatial.
Enfin, pour préserver leur forme physique et mentale, ils suivent un programme quotidien d’exercices physiques intensifs. L’apesanteur entraîne une perte musculaire et osseuse, et des séances de sport régulières sont primordiales pour limiter ces effets et faciliter leur réadaptation à la gravité terrestre.
Bien que cette routine bien remplie les aide à garder un certain équilibre, la situation reste délicate : ils ne savent toujours pas quand ils pourront rentrer chez eux. Leur patience et leur résilience sont mises à rude épreuve, mais ils continuent d’accomplir leur mission avec professionnalisme et détermination.
5. Un retour sur Terre enfin en vue : une attente encore incertaine
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Après plusieurs mois d’incertitude, la NASA a finalement annoncé que le retour de Sunita Williams et Barry Wilmore pourrait avoir lieu en mars 2024. Cette annonce apporte un espoir bienvenu aux deux astronautes, mais leur rapatriement dépend encore de plusieurs facteurs critiques.
Pour organiser leur retour, la NASA prévoit d’utiliser la mission Crew-10, un vol qui remplacera l’équipage actuel de l’ISS et permettra d’assurer une relève en toute sécurité. Toutefois, le calendrier reste soumis à de nombreuses variables. Les agences spatiales doivent s’assurer que la mission est prête, ce qui signifie des vérifications techniques rigoureuses du vaisseau et des ajustements en fonction des conditions météorologiques.
D’autres éléments pourraient encore retarder leur départ. Des impératifs techniques liés aux systèmes de l’ISS, ou encore des ajustements de dernière minute concernant la capsule spatiale, pourraient repousser la date initialement prévue. La NASA doit également prendre en compte les fenêtres de lancement idéales pour garantir un retour dans les meilleures conditions possibles.
En attendant, Williams et Wilmore n’ont d’autre choix que de patienter en orbite, poursuivant leurs travaux scientifiques et leurs activités quotidiennes avec discipline et professionnalisme. Malgré l’attente, ils gardent l’espoir d’un retour imminent, bien conscients que chaque mission spatiale est un défi où l’adaptabilité et la résilience sont essentielles.
6. Réapprendre à vivre sur Terre : un défi physiologique majeur
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Après huit mois passés en apesanteur, le retour à la gravité terrestre représentera une épreuve considérable pour Sunita Williams et Barry Wilmore. L’adaptation post-mission constitue une phase critique du processus de réintégration des astronautes, en raison des transformations physiologiques induites par un séjour prolongé en orbite.
Lors d’une visioconférence avec des étudiants, Sunita Williams a illustré la complexité de cette transition en confiant qu’après tant de temps en impesanteur, elle devait réapprendre des gestes aussi élémentaires que la marche :
“J’ai été ici si longtemps que j’essaie de me souvenir de ce que c’est que de marcher. Je n’ai pas marché, je ne me suis pas assise, je ne me suis pas allongée.”
L’apesanteur affecte profondément l’organisme humain. L’absence de gravité entraîne une atrophie musculaire et une diminution de la densité osseuse, en raison du manque de sollicitation des membres inférieurs. De plus, le système vestibulaire, responsable de l’équilibre et de l’orientation spatiale, subit des altérations significatives, ce qui peut provoquer des troubles de la coordination et une sensation de vertige prolongée après l’atterrissage.
À leur retour, Williams et Wilmore devront suivre un programme intensif de réadaptation supervisé par des experts médicaux afin de retrouver progressivement leurs capacités motrices et physiologiques normales. Cette phase, qui peut durer plusieurs semaines, inclut des exercices spécifiques de renforcement musculaire, des séances de physiothérapie et une surveillance étroite des paramètres biologiques.
Ainsi, si leur mission à bord de l’ISS touche à sa fin, un autre défi les attend sur Terre : celui de réapprivoiser leur propre corps et son interaction avec la gravité.
7. Une mission qui met en lumière les défis des voyages spatiaux
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Cette expérience montre à quel point les missions spatiales sont imprévisibles. Malgré les avancées technologiques, des problèmes techniques peuvent bloquer des astronautes en orbite pendant des mois. Cette situation soulève également des questions sur les conditions de travail et la rémunération des astronautes, qui restent soumis aux mêmes règles qu’un employé sur Terre, même en cas de mission prolongée.
Conclusion
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Sunita Williams et Barry Wilmore vivent une expérience hors du commun, bien au-delà de ce qu’ils avaient prévu en juin dernier. Malgré les défis physiques et psychologiques, ils continuent de remplir leur mission avec dévouement et professionnalisme. Leur retour sur Terre, espéré pour mars 2024, marquera la fin d’une mission éprouvante et le début d’un long processus de réadaptation. Cette situation met en lumière les réalités des voyages spatiaux, rappelant que, même dans l’espace, les lois du travail continuent de s’appliquer.