
Ce qui semblait être un simple soulagement s’est transformé en drame. Joanna Kowalczyk, une jeune femme de 29 ans originaire de Tyneside, au Royaume-Uni, a perdu la vie après avoir ressenti un craquement inquiétant dans son cou. Cherchant à apaiser sa douleur, elle a consulté un chiropraticien, sans se douter que cette décision allait lui être fatale. Cet événement tragique soulève une question troublante : faire craquer son cou, un geste banal pour beaucoup, peut-il réellement mettre la vie en danger ? Si ce réflexe procure un soulagement immédiat, il pourrait aussi cacher des risques bien plus sérieux qu’on ne l’imagine.
1. Une douleur inquiétante après l’effort

Le 26 septembre 2021, alors qu’elle s’entraînait dans une salle de sport, Joanna a ressenti un craquement soudain dans son cou. Ce bruit inhabituel était en réalité le signe d’une dissection artérielle bilatérale, une déchirure des artères carotides situées dans le cou. Cette condition, bien que rare, peut entraîner des complications graves comme une hémorragie cérébrale ou un accident vasculaire cérébral (AVC). Malheureusement, les premiers signes avant-coureurs sont souvent banalisés ou mal compris.
Une prise en charge incomplète à l’hôpital

Le lendemain de l’incident, inquiète, Joanna s’est rendue à l’hôpital Queen Elizabeth de Gateshead. Un scanner cérébral (CT scan) a été réalisé pour détecter d’éventuelles anomalies, mais les médecins lui ont conseillé de subir une ponction lombaire afin de vérifier la présence d’un éventuel saignement. Ne se sentant pas en danger immédiat, elle a quitté l’hôpital avant que cet examen ne soit pratiqué. Ce départ prématuré a peut-être empêché une détection précoce du problème qui la menaçait.
Un passage chez le chiropraticien aux lourdes conséquences

Quelques jours plus tard, Joanna, toujours gênée par des douleurs cervicales, a consulté un chiropraticien. Ce dernier, ne disposant pas de son dossier médical, ignorait que la jeune femme souffrait de migraines chroniques et d’hypermobilité articulaire. Ces conditions pourraient être le signe d’un trouble du tissu conjonctif, une maladie qui rend les artères plus fragiles et prédispose aux dissections artérielles.
Lors de la séance, Joanna a commencé à ressentir des symptômes alarmants : vertiges, vomissements, vision double, fourmillements dans les membres et troubles de la parole. Ces signes évoquent clairement un AVC, mais le test FAST (qui permet d’évaluer rapidement les signes d’un accident vasculaire) s’est révélé négatif. Malgré l’inquiétude de son entourage, elle a choisi de rentrer chez elle au lieu de consulter à nouveau un médecin.
Une aggravation rapide et une prise en charge tardive

Quelques heures après sa séance de chiropraxie, Joanna était dans un état critique. Son partenaire, inquiet, a fini par appeler une ambulance. Les secours, pensant d’abord à une simple migraine, n’ont pas immédiatement identifié la gravité de la situation. Pourtant, son état s’est détérioré au fil des heures, et il a fallu une seconde intervention des services médicaux pour la transporter en urgence à l’hôpital.
Le 19 octobre 2021, Joanna Kowalczyk a succombé aux complications de son état. Un scanner post-mortem a révélé une obstruction artérielle au niveau de la base du crâne, confirmant une dissection de l’artère vertébrale gauche. Cette blessure, aggravée par la manipulation chiropratique, a conduit à son décès.
La nécessité d’une meilleure prise en compte des antécédents médicaux

Après cette tragédie, la coroner Leila Benyounes a recommandé que les chiropraticiens soient tenus de consulter les antécédents médicaux de leurs patients avant toute manipulation. En effet, certaines pathologies, comme les troubles du tissu conjonctif, rendent les manipulations du cou particulièrement risquées.
De plus, un rapport a mis en lumière des failles dans la prise en charge des services d’urgence, qui n’ont pas immédiatement détecté la gravité de son état. Une communication plus efficace entre les différents professionnels de santé aurait peut-être pu éviter cette issue dramatique.
Conclusion : Un geste à ne pas prendre à la légère

L’histoire de Joanna Kowalczyk est un rappel tragique que certaines pratiques perçues comme anodines peuvent cacher des risques bien réels. Si faire craquer son cou apporte un soulagement temporaire, il est essentiel d’être conscient des dangers potentiels, surtout en présence de douleurs inhabituelles. Avant de consulter un chiropraticien, il est impératif de s’assurer que l’on ne présente pas de facteurs de risque cachés et de privilégier une prise en charge médicale rigoureuse en cas de symptômes alarmants. Mieux vaut prévenir que guérir, surtout quand il s’agit de la santé de son cou.