Une femme écrit un dernier message glaçant avant la découverte de son corps momifié
Auteur: Simon Kabbaj
Peut-on disparaître sans que personne ne s’en aperçoive ? L’histoire de Laura Winham, une femme de 41 ans, illustre une réalité effrayante. Ses restes momifiés ont été retrouvés en mai 2021, plus de trois ans après son décès, dans son appartement de Surrey, au Royaume-Uni. Atteinte de problèmes de santé mentale, elle vivait recluse, oubliée de tous. Son dernier message à sa famille laissait présager son isolement, mais personne ne s’attendait à une telle tragédie. Comment une femme a-t-elle pu mourir seule, sans que les autorités, les voisins ou même ses proches ne s’en inquiètent ? Retour sur une affaire qui soulève de graves questions sur la prise en charge des personnes vulnérables.
1. Une découverte macabre après des années de silence

En mai 2021, une scène bouleversante attendait la famille de Laura Winham. Après plusieurs années sans nouvelles, son frère et sa mère se sont rendus à son domicile et ont découvert ses restes momifiés. Personne ne s’était inquiété de son absence. Un simple calendrier, où les dates étaient barrées jusqu’au 1er novembre 2017, a permis d’estimer la période de son décès.
2. Un dernier message qui en dit long

Laura souffrait de problèmes de santé mentale et s’était progressivement coupée du monde. En 2014, elle avait envoyé un dernier message à sa famille sur Facebook :
« Il vaut mieux avoir un contact minimum, voire aucun. Tout est hors de mon contrôle. Soyez patients. »
Sa famille, croyant respecter ses souhaits, avait cessé toute interaction, se contentant de vérifier de loin si sa voiture était toujours garée devant son immeuble.
3. Une femme livrée à elle-même

Les services sociaux, censés venir en aide aux personnes vulnérables, ont été lourdement critiqués. En octobre 2017, la police avait signalé que Laura manquait de nourriture, d’argent et de contacts familiaux. Pourtant, la seule réponse de l’administration fut de lui envoyer une lettre avec des conseils pour se rendre dans une banque alimentaire, sans jamais lui rendre visite.
Dans son journal intime, Laura notait sa souffrance :
« Je suis affamée. Je n’arrive pas à croire que j’ai survécu aussi longtemps. »
4. Une enquête révélant des négligences

Lors de l’audience du coroner, il a été souligné que de nombreuses occasions avaient été manquées pour lui venir en aide. Karen Henderson, la coroner en charge de l’affaire, a qualifié l’enquête sociale de « superficielle à presque tous les niveaux », tout en précisant qu’il était impossible de prouver si ces échecs avaient directement conduit à la mort de Laura.
La famille, représentée par leur avocat Iftikhar Manzoor, a exprimé sa colère :
« La police avait alerté les services sociaux. Mais au lieu d’une visite, elle n’a reçu qu’une lettre. C’était une occasion manquée qui aurait pu sauver sa vie. »
5. Une responsabilité partagée

Si la famille de Laura reconnaît qu’un contact avec elle pouvait aggraver sa détresse, elle reproche aux services publics de ne pas avoir pris la mesure de son isolement. Sa sœur, Nicky, a expliqué qu’ils pensaient qu’en s’éloignant, ils lui permettraient de recevoir un accompagnement médical adapté.
« Nous pensions que les professionnels prendraient mieux soin d’elle que nous. Malheureusement, ce ne fut pas le cas. »
Conclusion : Une mort qui appelle au changement

La famille de Laura espère que son histoire dramatique servira de leçon. Ils souhaitent que son décès ne soit pas vain, mais qu’il entraîne une prise de conscience sur les lacunes des services sociaux et l’abandon des personnes isolées souffrant de troubles mentaux.
« Laura aurait pu être sauvée. Personne ne devrait mourir ainsi, seul et oublié. »
Cette affaire soulève une question essentielle : combien d’autres personnes vulnérables sont-elles laissées pour compte, invisibles aux yeux de la société ?