
Depuis des siècles, Mars fascine l’humanité avec sa couleur rouge unique. Surnommée “la planète rouge”, cette teinte si particulière a toujours intrigué les scientifiques. Mais aujourd’hui, une nouvelle étude bouleverse ce que nous pensions savoir. En effet, la raison de cette couleur rouge pourrait être bien différente de ce que nous avions imaginé jusqu’à présent. Explorons ensemble cette découverte étonnante qui pourrait réécrire une partie de l’histoire de Mars, en expliquant cela de manière simple et accessible.
1. Une planète rouge… mais pourquoi ?

Depuis toujours, les astronomes ont associé la couleur rouge de Mars à un phénomène bien connu : la rouille. La planète étant riche en fer, on pensait que ce fer s’était oxydé au fil des millénaires, formant une fine poussière rouge qui recouvre sa surface. L’oxyde de fer, appelé hématite, était considéré comme le principal responsable de cette teinte rougeâtre. Cette explication semblait logique, car sur Terre, les roches riches en fer rouillent également lorsqu’elles sont exposées à l’air.
Cependant, cette vision simple commence aujourd’hui à être remise en question par des chercheurs, qui proposent un scénario différent, plus lié à la présence d’eau dans le passé de Mars.
2. L’eau, un acteur clé oublié ?

Les scientifiques savent depuis plusieurs années que Mars a abrité de l’eau liquide il y a très longtemps. Des rivières, des lacs et peut-être même des mers ont un jour recouvert la surface de la planète. Cependant, lorsque les sondes et robots ont analysé la poussière rouge de Mars, ils n’ont trouvé aucune preuve directe d’une oxydation provoquée par l’eau. C’est pourquoi la théorie de l’hématite (une rouille formée sans eau) a été privilégiée.
Mais une équipe de chercheurs menée par Adomas Valantinas, spécialiste des planètes à l’Université Brown aux États-Unis, a décidé de reproduire cette poussière martienne en laboratoire. Ce qu’ils ont découvert pourrait tout changer.
3. Un nouveau coupable : la ferrihydrite

En mélangeant différents types de minéraux riches en fer avec des roches volcaniques semblables à celles de Mars, les chercheurs ont constaté que la meilleure correspondance avec les minéraux réellement présents sur Mars n’était pas l’hématite… mais un autre minéral appelé ferrihydrite.
La ferrihydrite se forme uniquement en présence d’eau, et surtout d’eau froide. Ce détail est capital, car cela signifie que la couleur rouge de Mars serait directement liée à l’époque où l’eau coulait encore à sa surface, bien avant que la planète ne devienne aride.
4. Des analyses qui confirment la piste de l’eau

Pour vérifier cette hypothèse, les chercheurs ont utilisé des données provenant de plusieurs sondes spatiales en orbite autour de Mars, ainsi que des analyses réalisées par les robots explorateurs envoyés sur place. Ils ont également comparé leurs résultats avec des météorites martiennes retrouvées sur Terre.
Les résultats sont clairs : la composition chimique de la poussière martienne correspond mieux à la ferrihydrite qu’à l’hématite. De plus, en broyant ces minéraux en une fine poussière, identique à celle que l’on observe sur Mars, ils ont obtenu une teinte rouge très proche de celle de la planète.
En résumé, cette poussière rouge n’a pas simplement rouillé “à sec” après la disparition de l’eau. Elle s’est formée au contact de l’eau, dans un passé où Mars était une planète humide.
5. Un changement dans la chronologie de Mars

Si cette nouvelle théorie se confirme, cela signifie que Mars a commencé à rouiller bien plus tôt que ce que l’on pensait. Cela voudrait dire que l’eau a joué un rôle beaucoup plus important dans la formation de son sol rouge que ce que les scientifiques imaginaient.
Cela ouvre aussi la porte à de nouvelles questions :
- Combien de temps l’eau a-t-elle coulé sur Mars ?
- Quelles étaient les conditions climatiques exactes ?
- Y avait-il des environnements favorables à la vie ?
En comprenant mieux la relation entre l’eau et la couleur de Mars, les scientifiques pourraient également affiner leurs recherches sur la présence passée de la vie sur la planète rouge.
6. Ce que l’avenir nous réserve

Pour confirmer cette hypothèse de la ferrihydrite, il faudra attendre que des échantillons de sol martien soient ramenés sur Terre. Ces échantillons sont déjà collectés par le robot Perseverance et attendent leur retour lors d’une future mission.
En laboratoire, les chercheurs pourront analyser précisément la composition chimique de la poussière rouge et déterminer la proportion exacte de ferrihydrite qu’elle contient.
Cela permettra de savoir avec certitude à quel point l’eau a contribué à rendre Mars rouge et, peut-être, de découvrir si cet environnement humide a abrité une forme de vie microscopique.
Conclusion

La planète rouge n’a pas fini de nous surprendre. Ce que nous pensions être une simple histoire de rouille pourrait en réalité être le témoin direct d’une époque où l’eau coulait encore à la surface de Mars. Ce changement de perspective ne concerne pas uniquement la couleur de la planète, mais aussi toute notre compréhension de son passé, et potentiellement, de sa capacité à abriter la vie un jour.
Avec les échantillons martiens qui arriveront bientôt sur Terre, nous sommes à l’aube de découvertes majeures qui pourraient réécrire l’histoire de notre voisine rouge. Une histoire dont l’eau pourrait être la véritable héroïne.
Source : nature