Comment vivre jusqu’à 117 ans ? le régime alimentaire d’une des personnes les plus âgées du monde

Née le 29 novembre 1899 dans le petit village de Civiasco, au nord de l’Italie, Emma Morano a vu défiler trois siècles au cours de sa longue existence. Aînée d’une fratrie de huit enfants, elle a grandi dans une époque où l’électricité et les voitures étaient encore des nouveautés rares. Sa vie, comme celle de beaucoup de femmes de son époque, a connu son lot de bonheurs et d’épreuves. L’une des plus grandes douleurs de son existence fut la perte de son unique enfant, emporté à l’âge de six mois.

Dans une époque où le divorce était mal vu, Emma a pourtant fait un choix audacieux en 1938 : elle a quitté un mariage malheureux pour vivre seule, une décision qu’elle considérait comme essentielle à sa tranquillité et à sa longévité. Travailleuse infatigable, elle a passé des années dans une usine de jute, avant de devenir cuisinière, un métier qu’elle a exercé jusqu’à ses 75 ans.

Fidèle à une routine quotidienne bien rodée, Emma consommait chaque jour des œufs crus, un aliment qu’elle croyait bon pour sa santé, et s’accordait parfois un petit verre de grappa maison. Ce mélange de simplicité, d’indépendance et de plaisirs modestes l’a accompagnée jusqu’à son dernier souffle, le 15 avril 2017, à l’âge incroyable de 117 ans et 137 jours. Ce jour-là, Emma est entrée dans l’histoire comme la dernière personne connue à être née dans les années 1800, un témoignage vivant de tout un pan de notre histoire collective.

Son parcours, entre courage, résilience et habitudes de vie simples, continue aujourd’hui d’inspirer celles et ceux qui cherchent à comprendre les secrets d’une vie longue et épanouie.

Emma Morano était convaincue que son choix de vivre seule pendant la plus grande partie de sa vie avait joué un rôle clé dans sa longévité exceptionnelle. En 1938, après avoir mis fin à un mariage malheureux, elle a pris une décision peu courante pour l’époque : ne jamais se remarier et privilégier une vie en solitaire, loin des conflits et des tensions conjugales. Ce mode de vie, fait de calme et d’autonomie, lui a permis de garder le contrôle sur son quotidien, de ses horaires à son alimentation, sans subir la pression ou les compromis imposés par la vie à deux.

Cette indépendance précieuse lui a donné la liberté de suivre une routine stable, adaptée à ses besoins et à son rythme. Chaque jour, elle préparait ses repas selon ses propres envies, privilégiant des aliments simples et peu transformés, comme ses célèbres œufs crus, qu’elle consommait presque religieusement. En évitant les sources de stress inutiles et en conservant une grande liberté de choix, Emma a su cultiver un équilibre de vie qui, selon elle, l’a aidée à traverser les âges en préservant sa santé et sa sérénité.

Son histoire rappelle que, parfois, écouter ses propres besoins et avancer à son propre rythme peut être un véritable secret de longévité.

Pendant près de cent ans, Emma Morano a suivi une routine alimentaire aussi simple qu’inhabituelle, centrée autour de la consommation quotidienne d’œufs crus. Tout a commencé dans sa jeunesse, lorsqu’un médecin lui a conseillé ce régime pour soigner une anémie. Ce conseil médical, qu’elle aurait pu oublier avec le temps, est devenu un véritable rituel qu’elle a conservé jusqu’à la fin de sa vie. Chaque jour, elle consommait trois œufs, dont deux crus et un cuit, accompagnés de biscuits ou de petites portions de pâtes.

Avec l’âge, elle a légèrement réduit sa consommation, se limitant à deux œufs par jour, mais sans jamais abandonner cette habitude clé. Peu de viande, très peu d’aliments transformés : Emma préférait des produits frais et simples, misant sur la qualité plutôt que la quantité.

Bien que la consommation d’œufs crus divise les experts aujourd’hui, Emma était persuadée que ce régime avait contribué à sa longévité. Ce qui ressort surtout, c’est sa constance, cette capacité à s’en tenir à des habitudes qu’elle jugeait bonnes pour elle, sans se laisser influencer par les modes alimentaires ou les tendances du moment. Comme beaucoup de personnes centenaires, Emma avait compris une chose essentielle : la simplicité, la régularité et le respect de son propre corps sont souvent les meilleurs alliés d’une longue vie en bonne santé.

Si Emma Morano a vécu jusqu’à 117 ans, ce n’est pas seulement grâce à la chance ou à de bons gènes. Certes, plusieurs membres de sa famille ont atteint un âge avancé, certains dépassant même les 90 ans, mais Emma a aussi pris soin de son alimentation et de son esprit. En plus de son fameux régime à base d’œufs, elle privilégiait des repas simples et nourrissants, sans excès. Elle attachait aussi beaucoup d’importance à éviter le stress, à vivre à son propre rythme et à garder des liens avec son entourage, même en vivant seule.

Son parcours montre qu’une longue vie repose souvent sur un équilibre entre ce qu’on hérite de sa famille et les choix qu’on fait chaque jour pour sa santé et son bien-être.

À travers le monde, les personnes qui dépassent les 100 ans partagent souvent des habitudes simples, mais précieuses pour leur santé. Elles adoptent une alimentation équilibrée, basée sur des aliments naturels, non transformés, et en quantités raisonnables. Sans forcément faire du sport, elles restent actives au quotidien : marche, jardinage, ou même petits travaux à la maison.

Leur vie sociale joue aussi un rôle clé : maintenir des liens, partager des moments avec les proches ou les voisins contribue à réduire le stress et à garder le moral. Enfin, ces centenaires ont souvent une philosophie de vie apaisée, évitant de s’inquiéter pour des détails et s’appuyant sur des routines simples qui apportent stabilité et sérénité.

Bien sûr, la génétique a son importance, mais c’est surtout cette constance dans des choix de vie sains qui semble être la clé pour avancer en âge tout en préservant sa qualité de vie.

Vivre longtemps ne se résume pas à ce qu’on met dans son assiette. Rester actif chaque jour, même à travers de simples promenades, un peu de jardinage ou des exercices légers, aide à préserver la mobilité et à stimuler la circulation. Mais la vie sociale est tout aussi essentielle : entretenir des liens avec la famille, les amis ou même les voisins permet de lutter contre la solitude et de réduire le stress, deux facteurs importants pour protéger la santé.

Emma Morano illustre bien cet équilibre. Même en vivant seule, elle savait rester connectée avec ses soignants, ses proches et les visiteurs qui venaient la voir. Son exemple montre qu’en associant une activité régulière, une alimentation adaptée et des relations sociales riches, il est possible de vieillir sereinement tout en gardant le goût de vivre.

La vie exceptionnelle d’Emma Morano nous laisse un précieux héritage : celui des petits gestes quotidiens qui, mis bout à bout, peuvent prolonger nos années et préserver notre qualité de vie. Comme d’autres doyens de la planète, elle a montré qu’une alimentation simple, une activité régulière, et une bonne dose de sérénité comptent tout autant que la génétique. Son histoire nous rappelle qu’en prenant soin de son corps, de son esprit et de ses liens avec les autres, chacun peut vieillir dans la dignité, avec une vie longue et bien remplie.

Et vous, quel petit geste pourriez-vous adopter dès aujourd’hui pour prendre soin de vos années à venir ?