Les astronautes de la NASA bloqués sur l’ISS réagissent à l’offre d’Elon Musk de rentrer plus tôt

L’expédition de Williams et Wilmore à bord de la capsule Starliner de Boeing devait être brève. Prévue pour durer huit jours, elle s’est prolongée de plusieurs mois en raison de problèmes techniques rencontrés sur le vaisseau spatial. Toutefois, cette situation n’est pas sans précédent.
Dans l’histoire de la conquête spatiale, plusieurs astronautes ont déjà été contraints de prolonger leur séjour. En 2023, Frank Rubio est devenu le premier astronaute américain à passer plus d’un an en orbite, après qu’un vaisseau Soyouz a été endommagé par un micrométéoroïde. De tels incidents sont fréquents, et les équipages sont entraînés à gérer ces imprévus.

Elon Musk, fondateur de SpaceX, a récemment déclaré sur X (anciennement Twitter) avoir proposé une solution pour rapatrier les astronautes de la NASA plus tôt, mais que son offre aurait été rejetée pour des raisons politiques. Selon lui, cette décision aurait été motivée par un refus de l’administration en place d’accorder un succès médiatique à un entrepreneur affiché comme soutien de Donald Trump.

Pourtant, aucun des principaux responsables de la NASA n’a eu connaissance d’une telle proposition. Pam Melroy, ancienne administratrice adjointe de l’agence, a affirmé que cette offre n’a jamais été remontée aux hautes sphères de la NASA. De son côté, Bill Nelson, administrateur en fonction au moment des faits, a également confirmé n’avoir jamais entendu parler d’un tel plan de rapatriement. Selon lui, si une offre avait réellement été faite, elle aurait suivi une procédure officielle et aurait été examinée par les instances compétentes.

L’absence de preuves concrètes soulève ainsi des interrogations sur la véracité des affirmations de Musk et sur l’objectif réel de cette déclaration, qui alimente un débat aussi bien technologique que politique.

Malgré la prolongation de leur séjour, Williams et Wilmore assurent qu’ils ne se sentent ni bloqués ni abandonnés.
Lors d’une interview diffusée sur CNN, Suni Williams a souligné que l’équipage disposait de toutes les ressources nécessaires : nourriture, vêtements et soutien de leurs collègues. Wilmore, de son côté, a insisté sur le fait que leur formation les prépare à toutes les éventualités : « Nous sommes prêts à rester plus longtemps si nécessaire, c’est le principe même des missions spatiales. »

La controverse autour du retour des astronautes a également pris un tournant politique. Elon Musk et l’ancien président Donald Trump ont suggéré que les deux astronautes avaient été laissés sur l’ISS par l’administration Biden à des fins politiques.
Ces affirmations sont vivement contestées par les experts et la NASA. L’agence spatiale rappelle que les décisions concernant les vols habités sont basées sur des critères scientifiques et techniques, et non politiques. Williams et Wilmore, eux, se tiennent à l’écart de cette controverse, affirmant qu’ils n’ont subi aucune influence politique dans leur mission.

En parallèle, la question de l’avenir de l’ISS fait également débat. Elon Musk a suggéré de mettre fin à la station plus tôt que prévu, alors que la NASA et ses partenaires internationaux ont convenu de poursuivre son exploitation jusqu’en 2030.
Williams et Wilmore, ayant participé à la construction de la station, défendent son importance scientifique et technologique. Selon eux, l’ISS est encore en pleine capacité et permet de réaliser des expériences cruciales pour l’avenir de l’exploration spatiale.

Alors que les rumeurs et les polémiques continuent d’animer le débat, les astronautes Williams et Wilmore poursuivent leur mission avec sérénité. Ils devraient revenir sur Terre le 19 mars prochain à bord d’une capsule SpaceX Crew Dragon, dans le cadre d’un plan établi bien avant la déclaration de Musk. Malgré les controverses, leur mission illustre une fois de plus l’engagement et la préparation des équipages spatiaux face aux imprévus.