De nombreux arbres meurent près des antennes 5G : un signal d’alarme pour l’environnement ?

Depuis quelques années, des chercheurs ont remarqué un phénomène troublant : les arbres situés à proximité des antennes de téléphonie mobile montrent des signes de dépérissement anormal. Feuilles brunies, branches mortes, croissance ralentie… Une étude menée en Allemagne entre 2006 et 2015 a confirmé que ces symptômes sont plus fréquents sur les arbres exposés aux ondes radiofréquences émises par les antennes relais. Le plus frappant ? Les dommages commencent souvent du côté de l’arbre qui fait face à l’antenne avant de s’étendre progressivement.

Les arbres sont des témoins idéaux pour étudier les effets des ondes. Contrairement aux animaux ou aux humains, ils ne bougent pas et sont exposés de manière constante à la même source de radiation. Cela permet aux scientifiques d’observer les effets à long terme sans risquer d’être influencés par des facteurs externes. De plus, les signes de souffrance des arbres – feuilles qui changent de couleur trop tôt, branches qui se dessèchent – sont visibles et mesurables. À l’inverse, chez l’être humain, certains effets pourraient être influencés par des biais psychologiques ou d’autres causes difficiles à identifier.

Les chercheurs ont étudié des arbres exposés aux ondes pendant plus de cinq ans. En comparant les deux côtés des arbres, ils ont constaté que la partie tournée vers l’antenne montrait des signes de détérioration plus marqués : feuilles fanées, nécrose des tissus végétaux, perte précoce de feuilles. Plus étonnant encore, ces altérations ne s’expliquaient pas par d’autres facteurs naturels, comme la présence de parasites, de maladies ou de pollution locale.

En l’espace de 20 ans, les antennes relais ont envahi nos paysages. Si certaines études avaient déjà alerté sur leurs potentiels effets négatifs dès 2006, ces avertissements ont été largement ignorés. Aujourd’hui, les chercheurs soulignent que l’impact des ondes pourrait dépendre de plusieurs facteurs : durée d’exposition, intensité des ondes, et même le stade de croissance des plantes. Une conclusion préoccupante a été tirée : les effets négatifs apparaissent même lorsque les niveaux de radiation respectent les normes officielles. Cela remet en question la validité des seuils actuels et souligne la nécessité de revoir ces réglementations.

L’étude allemande s’est basée sur 65 antennes relais et a collecté des données précises sur l’orientation des antennes et leur puissance d’émission. Les chercheurs ont également mené des observations directes dans les villes de Bamberg et Hallstadt, où ils ont constaté que les feuilles des arbres tournaient au brun plus tôt sur les faces exposées aux ondes. La détérioration de la couronne des arbres, bien que présente de manière générale, était nettement plus marquée du côté de l’antenne. Ces résultats ne pouvaient être attribués à des insectes nuisibles ou à des maladies puisque ces derniers auraient touché l’arbre dans son ensemble.

Jusqu’à présent, les effets des ondes électromagnétiques sur les végétaux ont été peu étudiés, alors que les plantes sont naturellement exposées à des rayonnements comme la lumière du soleil. Mais la multiplication des antennes et l’intensification de ces ondes posent une nouvelle problématique. Si les arbres – pourtant robustes et bien ancrés dans leur environnement – subissent des dommages, qu’en est-il des autres formes de vie, y compris les humains ?

Pendant des années, l’idée dominante était que les ondes radiofréquences n’avaient aucun impact notable sur les êtres vivants. Pourtant, les résultats des études de ces deux dernières décennies prouvent le contraire. Bien que ces observations soient inquiétantes, il reste encore beaucoup à découvrir pour comprendre l’ampleur réelle des effets des antennes sur l’environnement et la santé humaine. Ignorer ces signaux d’alerte pourrait avoir des conséquences à long terme que nous ne maîtrisons pas encore. Pour éviter des dégâts irréversibles, une réévaluation des normes et davantage de recherches à grande échelle sont essentielles. La question reste ouverte : jusqu’où ces ondes affectent-elles réellement notre monde ?

Source : ccaves