Un sous-marin capture des images rares d’une créature des profondeurs plus vieille que les dinosaures

L’équipe menée par le Dr. Dean Grubbs de l’Université d’État de Floride avait un objectif audacieux : étudier ce requin dans son habitat naturel, sans perturber son comportement. Traditionnellement, les balises sont posées en surface, mais cela stresse l’animal et altère ses mouvements. Grâce à une nouvelle technologie, les chercheurs ont pu installer un traceur directement depuis le sous-marin, en profondeur, sans faire remonter le requin.

À plus de 6 000 pieds de profondeur, dans l’obscurité des grandes fosses marines, le sous-marin d’OceanX éclaire soudainement une ombre gigantesque : un requin griset à six fentes, aussi appelé Hexanchus griseus. Lent et imposant, il s’approche prudemment du submersible, attiré par les projecteurs. Contrairement aux célèbres requins blancs, ce géant mystérieux évite généralement tout contact humain, ce qui rend cette séquence d’autant plus précieuse.

Ce requin n’est pas seulement rare : il est l’un des plus anciens prédateurs encore en vie aujourd’hui. Il se distingue notamment par ses six fentes branchiales, là où la majorité des requins n’en ont que cinq — un trait ancestral remontant aux débuts de l’évolution des requins. Pouvant atteindre jusqu’à 6 mètres de long, ce colosse préfère les zones profondes et obscures, sortant surtout la nuit pour se nourrir, ce qui complique son observation.

Le moment clé de l’expédition est capturé dans la vidéo : le requin s’approche du sous-marin, lentement mais sûrement, sous les regards ébahis de l’équipage. L’équipe saisit l’occasion et fixe avec succès la balise, un exploit scientifique. Ce dispositif enregistre les mouvements du requin grâce à un accéléromètre, un magnétomètre et une caméra, tout en respectant l’intégrité de son comportement naturel. C’est une avancée majeure pour l’étude des animaux marins profonds.

Au-delà de l’émotion suscitée par ces images, cette observation joue un rôle crucial dans la compréhension des écosystèmes océaniques. Les requins comme celui-ci régulent les populations de poissons, participant à l’équilibre des fonds marins. Mais la pêche industrielle et la destruction des habitats les menacent gravement. Le fait qu’ils se reproduisent lentement rend leur survie encore plus précaire. Les données récoltées aideront à protéger ces géants silencieux et leur environnement.

L’un des chercheurs s’exclame dans la vidéo : « Oh, wow ! Regardez la largeur de ce truc ! » Un autre compare l’expérience à « une rencontre avec un fossile vivant ». Cette mission démontre qu’il est désormais possible d’explorer les profondeurs tout en respectant la vie marine. Grâce aux nouvelles technologies, d’autres espèces rares pourront être étudiées sans jamais quitter les abysses. Chaque expédition révèle un peu plus de ce monde encore largement inconnu, et ouvre la voie à une science plus éthique et plus précise.

Cette rencontre entre l’homme et le requin griset nous rappelle la richesse cachée des océans. Elle souligne l’importance de protéger ces créatures anciennes, témoins silencieux de l’histoire de notre planète. En continuant d’explorer les abysses avec précaution et respect, nous pourrions bien réécrire ce que nous croyions savoir sur la vie, l’évolution et la Terre elle-même. Qui sait quelles merveilles dorment encore dans les profondeurs, attendant d’être découvertes ?