
Pendant des décennies, la médecine semblait avoir atteint ses limites face à la paralysie. Perdre l’usage de ses jambes ou de ses bras était souvent synonyme d’un combat sans fin, avec peu de perspectives de rétablissement. Mais récemment, un événement discret mais bouleversant a eu lieu dans un hôpital au Japon. Des patients, autrefois condamnés à vivre sans mouvement, ont franchi un cap inattendu. Une avancée discrète, presque incroyable, qui redonne de l’espoir à des millions de personnes dans le monde… et qui pourrait bien réécrire l’histoire de la neurologie moderne.
Le poids d’un quotidien sans mouvement

Les personnes atteintes de paralysie vivent souvent avec une perte totale de mouvement et de sensation en dessous de la zone de la blessure. Ces blessures, le plus souvent situées dans la moelle épinière, interrompent les connexions entre le cerveau et le reste du corps, rendant la mobilité impossible. Dans l’étude japonaise, les quatre participants avaient tous reçu un diagnostic de paralysie complète (classification A), le niveau le plus grave sur l’échelle de l’association américaine des lésions médullaires. Cela signifie aucune sensation, aucun mouvement, une dépendance totale.
Quand la médecine rejoint les rêves des visionnaires

Si le cinéma a souvent fantasmé la médecine du futur en la confiant aux machines, la réalité semble bien plus humaine. Contrairement aux scénarios à la “Six-Million Dollar Man” ou à “Robocop”, ici, pas de technologie implantée. C’est le propre corps humain qui devient la clé du rétablissement. Et cela change tout : il ne s’agit plus d’un artifice mécanique, mais d’une régénération réelle des tissus abîmés.
Une lueur d’espoir issue de résultats passés

Cette avancée japonaise ne surgit pas de nulle part. Les cellules souches ont déjà montré leur potentiel dans plusieurs cas : en 2016, des patients atteints de sclérose en plaques paralysés ont pu remarcher. En 2018, des cœurs malades ont été réparés. Plus récemment, des personnes sourdes ont retrouvé l’ouïe et des patients atteints de diabète de type 1 ont été “guéris”. Même des animaux, comme des chiots nés avec une malformation ou un gorille souffrant d’arthrite, ont bénéficié de ces thérapies.
Le cœur de la révolution : des cellules reprogrammées

Le traitement expérimental mené à l’Université Keio à Tokyo repose sur une technologie appelée cellules souches pluripotentes induites (iPSCs). Ces cellules sont créées à partir de cellules adultes reprogrammées, et non à partir d’embryons, ce qui soulève moins de controverses éthiques. Dans cette étude, deux millions de cellules iPSCs ont été injectées directement sur le site de la lésion de la moelle épinière. L’objectif ? Que ces cellules deviennent des neurones ou des cellules gliales, capables de réparer les tissus nerveux endommagés. Et cela a fonctionné : un patient est maintenant classé C sur l’échelle des lésions, et un autre est classé D, à un seul niveau de la fonction normale. L’un d’eux s’entraîne même actuellement à marcher, accompagné d’un physiothérapeute.
Conclusion – Une promesse encore fragile, mais immense

Cette étude ne concernait que quatre patients, et seuls deux ont montré une amélioration notable. Les chercheurs restent prudents : les résultats n’ont pas encore été évalués par des experts indépendants (non peer-reviewed). Néanmoins, cette avancée est un véritable rayon d’espoir pour les millions de personnes vivant avec une paralysie, soit environ 1 personne sur 50 dans le monde. Il faudra encore du temps, des essais supplémentaires et beaucoup de rigueur scientifique. Mais pour ces deux hommes qui remarchent aujourd’hui, chaque pas est une victoire sur ce qu’on croyait impossible.
Source étude : clevelandclinic.org