Un homme voulait vivre éternellement, dépensait 2 millions $ par an pour ralentir le vieillissement… mais admet avoir commis une erreur qui aurait tout gâché
Auteur: Simon Kabbaj
Dans un monde où la médecine et la technologie promettent de repousser les limites de l’âge, certains vont très loin dans l’espoir de ralentir le vieillissement. C’est le cas de Bryan Johnson, un entrepreneur américain de 46 ans, devenu célèbre pour ses efforts extrêmes afin de conserver un corps jeune. Il investit près de 2 millions de dollars chaque année dans des traitements, des thérapies et des expériences scientifiques dans l’objectif ambitieux de vivre éternellement. Mais récemment, il a fait une révélation troublante : une erreur qu’il aurait commise depuis des années pourrait avoir empiré sa situation. Voici son histoire.
1. Une obsession coûteuse pour défier l’âge

Bryan Johnson n’est pas un homme comme les autres. Ancien dirigeant d’une entreprise technologique, il a mis sa fortune au service d’un unique objectif : ralentir, voire inverser, son vieillissement biologique. Pour y parvenir, il s’est entouré d’une équipe de 30 experts — médecins, biologistes, nutritionnistes — et suit une routine quotidienne stricte. Cela inclut des analyses médicales régulières, des régimes alimentaires millimétrés, la prise de dizaines de compléments, et même des interventions peu communes comme des échanges de plasma sanguin.
2. Des méthodes qui frôlent la science-fiction

Parmi les techniques utilisées, certaines peuvent surprendre. Pendant un temps, Johnson a même procédé à un échange de sang avec son propre fils de 19 ans, dans l’espoir que le sang jeune ralentisse sa dégénérescence cellulaire. Mais il a rapidement remplacé cette méthode par une approche encore plus poussée : l’échange complet de plasma. Il va jusqu’à modifier son ADN et prendre des médicaments expérimentaux, tout cela sous surveillance médicale constante. Chaque jour, il mesure des données comme son rythme cardiaque au repos, son sommeil et ses taux hormonaux.
3. Une quête qui repose aussi sur la recherche scientifique

Dans son parcours, Johnson s’est appuyé sur plusieurs études scientifiques. Parmi les substances qu’il consomme, une en particulier a retenu l’attention : la rapamycine. Ce médicament est normalement prescrit à des personnes atteintes de certains cancers ou après une greffe d’organe, car il affaiblit le système immunitaire pour éviter un rejet. Mais certains chercheurs ont observé des effets prometteurs sur la longévité, notamment dans une étude de 2009 où la durée de vie de souris avait augmenté de 14 % chez les femelles et 9 % chez les mâles. De quoi séduire Bryan Johnson.
4. Les promesses de la rapamycine… mais à quel prix ?

Durant cinq ans, Bryan Johnson a donc pris ce médicament, avec des dosages ajustés en permanence, dans le but de maximiser ses bénéfices tout en minimisant les risques. Selon une étude plus récente de 2023, plus de 65 % des personnes qui en consommaient pensaient qu’il agissait positivement contre le vieillissement. Johnson y a cru, mais au fil du temps, il a constaté des effets indésirables : des aphtes récurrents, des blessures qui cicatrisent mal, une hausse du cholestérol, et un taux de sucre dans le sang légèrement élevé.
5. Un signe alarmant : son cœur parle

Parmi tous les indicateurs qu’il surveille chaque jour, le rythme cardiaque au repos est, pour Johnson, le plus crucial. Il affirme que ce biomarqueur influence directement la qualité de son sommeil, et donc sa santé globale. Or, en prenant de la rapamycine, il a constaté une hausse de ce rythme cardiaque, ce qu’il considère comme le signal le plus préoccupant de tous. Ce symptôme l’a poussé à s’interroger : se pourrait-il que le médicament censé le rajeunir soit en réalité en train de l’abîmer ?
6. L’erreur fatale : un traitement qui aurait tout empiré

Une nouvelle étude menée par l’université de Yale a jeté un grand froid sur les espoirs de Bryan Johnson. Alors que les anciennes recherches laissaient penser que la rapamycine pouvait ralentir le vieillissement, cette étude a montré tout le contraire : chez certains humains, ce médicament pourrait en réalité accélérer le vieillissement. Les chercheurs ont analysé 16 indicateurs dans le corps (appelés marqueurs épigénétiques) et ont constaté que la rapamycine pouvait faire vieillir les cellules plus vite.
Pour Bryan Johnson, cela a été un choc. Pendant cinq ans, il a pris ce médicament en pensant qu’il l’aidait à rester jeune. Il reconnaît aujourd’hui, avec sincérité, qu’il a peut-être commis une grosse erreur, et il a arrêté le traitement immédiatement. Il insiste sur l’importance de partager aussi les échecs, pas seulement les réussites, afin que d’autres personnes puissent éviter les mêmes erreurs.
Conclusion :

L’histoire de Bryan Johnson est à la fois fascinante et troublante. Elle montre à quel point le désir de prolonger la vie peut mener à des expériences extrêmes, parfois risquées. Bien que motivé par la science, même un homme entouré d’experts peut se tromper. Son parcours rappelle qu’en matière de santé et de longévité, la prudence reste essentielle, même face aux promesses les plus séduisantes. Alors, peut-on vraiment ralentir le temps ? Ou ne fait-on que l’accompagner, avec plus ou moins de sagesse ?