Une étude révèle pourquoi notre cerveau simule des visions de l’au-delà pendant une mort imminente
Auteur: Simon Kabbaj
Voir une lumière blanche, se sentir flotter hors de son corps, entendre des voix ou ressentir une paix absolue… Ces témoignages reviennent souvent chez les personnes ayant vécu une expérience de mort imminente (ou EMI). Longtemps considérés comme des récits spirituels ou mystiques, ces phénomènes troublants intriguent la science depuis des décennies. Aujourd’hui, une nouvelle étude scientifique apporte un éclairage étonnant et propose une explication biologique et évolutive à ce que nous vivons dans ces moments critiques. Préparez-vous à découvrir comment notre cerveau pourrait orchestrer ces instants surnaturels pour mieux nous protéger.
1. Ces visions mystérieuses racontées par ceux qui sont revenus de loin

De nombreuses personnes ayant survécu à un arrêt cardiaque racontent avoir vu ou ressenti des choses incroyables :
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une lumière brillante au bout d’un tunnel,
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la sensation de quitter leur corps,
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la présence d’une entité bienveillante,
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ou encore la revue de toute leur vie en quelques secondes.
Ces récits, aussi variés que frappants, présentent pourtant des éléments communs. Cela pousse les scientifiques à se demander si ces visions ont une origine neurologique plutôt qu’un sens religieux ou surnaturel.
2. La mort imminente, un état de conscience bien particulier

Les chercheurs qualifient ces épisodes de « conscience déconnectée », c’est-à-dire un état mental modifié provoqué par un stress physique extrême, comme un traumatisme grave ou un arrêt cardiaque.
Dans ces moments, le cerveau subit un choc immense, mais reste capable de produire des sensations puissantes et organisées. Ce paradoxe intrigue les scientifiques, car il montre que le cerveau est encore actif alors que le corps semble mourir.
3. Une étude qui rassemble toutes les hypothèses scientifiques

Les auteurs de l’étude ont passé en revue des années de recherches pour proposer un modèle global expliquant les EMI. Ce modèle s’appelle NEPTUNE, pour Neurophysiological Evolutionary Psychological Theory Understanding Near-death Experience.
Ce nom compliqué cache une idée simple : les EMI seraient une réaction biologique programmée par l’évolution, destinée à nous aider à supporter un danger extrême quand aucune action physique n’est possible.
4. Ce qui se passe dans le cerveau quand tout bascule

Quand une personne est en train de mourir, le taux d’oxygène dans le cerveau chute rapidement, tandis que le dioxyde de carbone augmente. Cela provoque une acidification du cerveau (appelée acidose cérébrale), qui déclenche une série de réactions chimiques et électriques intenses.
Par exemple :
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le cortex visuel est suractivé, expliquant les visions lumineuses ;
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la jonction temporo-pariétale, impliquée dans la perception du corps, pourrait causer la sensation de sortir de soi-même.
5. Les neurotransmetteurs : des messagers qui créent l’illusion

Le cerveau libère alors en masse des substances chimiques naturelles, comme :
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la sérotonine, qui peut provoquer des hallucinations visuelles vives ;
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les endorphines et le GABA, associés à un profond sentiment de paix ;
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la dopamine, qui renforce l’effet de réalité intense souvent décrit par les personnes ayant vécu une EMI.
Ces substances sont les mêmes que celles impliquées dans les rêves ou les états de conscience modifiée, comme la méditation ou la transe.
6. Un mécanisme de défense hérité de l’évolution

Les chercheurs avancent une hypothèse fascinante : ce processus pourrait être un réflexe ancestral du cerveau.
Quand nous sommes dans une situation où fuir ou combattre est impossible, comme lors d’une noyade ou d’un arrêt cardiaque, le cerveau pourrait nous plonger dans un monde intérieur apaisant, pour atténuer la souffrance et maintenir l’espoir.
Autrement dit, ces visions d’un au-delà pourraient être un moyen de survivre mentalement à la mort physique imminente.
7. Et si certains cerveaux étaient plus sensibles à ces expériences ?

L’étude montre aussi que certaines personnes sont plus enclines que d’autres à vivre une EMI. C’est le cas de ceux qui ont :
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une forte capacité à rêver éveillés,
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une tendance à la dissociation mentale (le fait de s’évader de la réalité),
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ou encore des intrusions de sommeil paradoxal en état de veille (comme rêver les yeux ouverts).
Ces particularités du cerveau favorisent la perception de lumières étranges, l’impression de flotter, et une sensation d’euphorie intense. Cela expliquerait pourquoi certains voient “l’au-delà”, et d’autres non.
Conclusion – Un mystère éclairé…

Grâce à la science, ce que nous appelions “vision de l’au-delà” pourrait bien être un message codé du cerveau en détresse.
Loin de nier la beauté ou la puissance de ces expériences, les chercheurs nous invitent à voir dans ces phénomènes une prouesse de notre biologie, fruit de millions d’années d’évolution.Cependant, des zones d’ombre subsistent, comme le phénomène de précognition parfois rapporté après une EMI, que le modèle NEPTUNE n’explique pas encore.
Alors, entre réaction du cerveau et ouverture sur un autre monde, la frontière reste mince. Et vous, que croyez-vous qu’il y ait… au bout du tunnel ?