L’homme qui a subi la « pire exécution » de l’histoire : une punition jugée « au-delà du mal »
Auteur: Simon Kabbaj
Au XVIe siècle, les punitions étaient souvent publiques, brutales, et marquaient les esprits à jamais. Certaines méthodes d’exécution utilisées durant cette période relèvent davantage de la barbarie que de la justice. Pourtant, parmi toutes les horreurs infligées par les hommes à leurs semblables, une histoire se détache, considérée par plusieurs comme la plus cruelle jamais enregistrée. Celle de Richard Roose, un simple cuisinier accusé d’empoisonnement, condamné à un châtiment si atroce qu’il continue à choquer encore aujourd’hui.
1. Une époque où la torture faisait loi

Dans l’Angleterre des Tudors, les supplices étaient monnaie courante. Traîner les criminels dans les rues, les pendre, les éventrer… Ces spectacles de sang étaient censés dissuader les autres. Mais pour Richard Roose, la justice est allée encore plus loin, dépassant même les pratiques les plus violentes de son époque. Son histoire débute dans un contexte où le roi Henry VIII régnait en maître absolu, sans limites à son autorité.
2. Un cuisinier accusé de trahison

Richard Roose travaillait comme cuisinier pour un évêque à Londres, à une époque où la cuisine elle-même pouvait être une arme. Il aurait versé une poudre suspecte dans la bouillie destinée aux invités de son employeur ainsi que dans les bols de deux mendiants. Si les invités ont survécu, les deux pauvres en sont morts, provoquant un vent de panique et de colère dans le royaume.
3. Un procès sans preuve, sous l’ordre du roi

Rapidement arrêté, Roose fut emprisonné à la Tour de Londres, où il fut torturé. Il déclara avoir mis cette poudre “pour plaisanter”, sans intention de tuer. Mais à cette époque, ce n’était plus la justice qui décidait… c’était le roi. En 1531, Henry VIII convainc le Parlement que le poison est un acte de trahison, punissable comme tel, même sans preuve formelle. L’issue est alors déjà scellée.
4. Quand la loi se plie à la volonté royale

Le roi ne s’est pas contenté de changer la qualification du crime. Il a également modifié la peine. Normalement, les traîtres étaient pendus, éviscérés et démembrés. Mais Henry VIII voulait frapper encore plus fort, inventer un supplice à la hauteur de son autorité. Il choisit une méthode encore jamais appliquée dans l’histoire anglaise. Une punition « au-delà du mal », comme le diront plus tard les témoins horrifiés.
5. Un supplice impensable : l’ultime cruauté

Le 5 mars 1531, à Smithfield, des centaines de personnes se rassemblent pour assister à l’exécution publique de Roose. Ce jour-là, au lieu de la potence, un énorme chaudron d’eau bouillante l’attendait. Devant la foule, Roose fut plongé vivant dans le liquide brûlant, ressorti, puis replongé trois fois, jusqu’à ce que mort s’ensuive. Jamais auparavant un homme n’avait été exécuté de cette manière en Angleterre.
6. Un acte qui a marqué l’histoire à jamais

Le supplice de Richard Roose est considéré comme l’un des plus inhumains jamais imposés. Des siècles plus tard, des historiens, des citoyens et même des scénaristes — comme ceux de la série The Tudors — continuent à évoquer cette exécution comme la plus atroce de toutes. Pour beaucoup, peu importe sa culpabilité : nul ne mérite une fin aussi barbare. Un internaute a résumé ce que beaucoup pensent : « Même s’il était coupable, cette punition est au-delà du mal. »
Conclusion – Une page sombre de l’humanité

L’histoire de Richard Roose nous rappelle jusqu’où peut aller la cruauté humaine lorsqu’elle est dictée par le pouvoir et la vengeance. Derrière ce fait historique se cache une réalité troublante : quand un homme détient tous les pouvoirs, la justice peut devenir un instrument de terreur. À travers cette exécution hors du commun, c’est notre rapport à la justice, à la punition et à l’humanité elle-même qui est mis en question.