Plus vieux que nous : l’incroyable histoire des geckos de 60 ans découverts en Nouvelle-Zélande
Auteur: Adam David
Imaginez un peu. À 64 et 60 ans, Antoinette et Brucie-Baby ont la peau un peu flasque, ils sont plutôt maigres et osseux… mais leurs yeux brillent toujours de mille feux. On pourrait croire qu’on parle de nos voisins, mais pas du tout ! Il s’agit de deux geckos, découverts sur une petite île en Nouvelle-Zélande, et ils pourraient bien être les plus vieux geckos jamais enregistrés au monde.
C’est une histoire assez incroyable qui nous rappelle que la nature a encore bien des secrets à nous révéler. Des animaux si petits, qui ont vécu plus longtemps que beaucoup d’entre nous.
Une découverte forte en émotions sur l'île de Motunau
C’est une équipe de chercheurs, dont faisait partie Marieke Lettink, une spécialiste des reptiles, qui a fait cette trouvaille. Ils menaient une étude de routine, une de celles qu’ils font tous les cinq ans sur la petite île de Motunau. Et là, surprise !
Marieke Lettink a parlé d’un moment « excitant ». Pensez-y, se rendre compte que « ces animaux sont plus âgés que nous et qu’ils continuent tranquillement leur petite vie ». Ça force le respect, n’est-ce pas ? Cette découverte prouve aussi qu’il est essentiel de continuer ces recherches. Comme elle le dit si bien, on ne sait même pas jusqu’à quel âge ils peuvent vivre. À chaque expédition, le plus vieux gecko qu’ils attrapent est… toujours plus âgé qu’eux !
Comment les chercheurs ont-ils su leur âge ?
Alors, comment savoir qu’un gecko a précisément cet âge ? Le secret remonte aux années 1960. À cette époque, un protecteur de la nature, le regretté Tony Whitaker, a commencé à marquer les geckos de l’île. Sa méthode était le « toe clipping », ce qui veut dire qu’il coupait un certain nombre de doigts de pattes des geckos selon un code unique pour chaque individu. Une pratique qui, rassurez-vous, n’est plus utilisée aujourd’hui par les services de protection de la nature.
C’est grâce à ces marques uniques, laissées il y a plus de 60 ans, que l’équipe a pu identifier Antoinette et Brucie-Baby. D’ailleurs, leurs noms sont un hommage à Tony Whitaker et à un autre pionnier, Bruce Thomas. Un beau clin d’œil à ceux qui ont commencé ce travail de longue haleine.
Un record qui dépasse même les grands lézards célèbres
Ce qui est vraiment fou, c’est que la plupart des geckos dans le monde ne vivent qu’une dizaine d’années. Antoinette et Brucie-Baby ont donc pulvérisé toutes les attentes. Mais ce n’est pas tout. Ils sont peut-être même plus vieux que 60 ans, car ils étaient déjà adultes lorsqu’ils ont été marqués pour la première fois !
Leur longévité les place maintenant au sommet du podium, dépassant des lézards bien plus gros et célèbres, comme les iguanes ou même les impressionnants dragons de Komodo. Et pourtant, comme le souligne Marieke Lettink, notre petit héros est juste « un modeste gecko marron tout à fait banal ». La célébrité n’a rien à voir avec la force de vivre.
Le secret de leur incroyable longévité
Mais alors, quel est leur secret ? Il y a plusieurs raisons. La principale, c’est que l’île de Motunau est un véritable paradis pour eux : elle est totalement dépourvue de prédateurs. Pas de rats, pas de chats, pas de ces espèces introduites par l’homme qui ont causé tant de dégâts à la faune sur le continent néo-zélandais.
D’autres facteurs jouent aussi un rôle. Selon Kaitlyn Leeds, une garde du Département de la Conservation qui était sur place, le climat frais et le style de vie insulaire contribuent à leur longue vie. Cependant, tout n’est pas si simple. Créer ces sanctuaires sans prédateurs peut parfois entraîner une augmentation… des populations de souris, qui, elles, peuvent s’attaquer aux geckos. C’est un vrai casse-tête pour les protecteurs de la nature.
Conclusion : Un espoir pour l'avenir et de futures découvertes
L’équipe avait déjà revu Antoinette il y a une dizaine d’années, et ils pensaient que ce serait la dernière fois. Et pourtant, la revoilà ! « Et là, 10 ans plus tard, ils n’ont pas l’air différents – ils sont toujours là », s’émerveille Marieke Lettink.
Cela lui donne beaucoup d’espoir pour la prochaine étude, dans cinq ans. Peut-être qu’ils retrouveront d’autres geckos marqués dans les années 60. Ou, encore mieux, peut-être qu’il y a sur cette île des geckos encore plus vieux qui n’ont tout simplement pas encore été découverts. Ce serait, comme elle le dit, « vraiment excitant ». Cette histoire nous rappelle que même les plus petites créatures peuvent être les plus résistantes et nous donner de grandes leçons de vie.
Selon la source : cnn.com