On nous dit souvent que les voitures électriques sont l’avenir, une solution plus propre et plus moderne pour se déplacer. Pourtant, une récente et vaste enquête menée auprès de dizaines de milliers d’automobilistes vient jeter un pavé dans la mare. Il semblerait que la réalité soit bien plus compliquée que la promesse. De plus en plus de voix s’élèvent pour partager leurs frustrations et leurs doutes, dessinant un portrait bien moins rose de la vie en voiture électrique. Cet article explore pourquoi tant de gens hésitent encore, voire regrettent, d’avoir franchi le pas.
Les chiffres qui font mal : un taux de panne record
Les statistiques sont parfois cruelles, et celles de la dernière enquête du magazine What Car? sont sans appel. D’après leurs résultats, les véhicules électriques sont le type de voiture qui tombe le plus souvent en panne. En effet, 16,8 % des propriétaires de voitures électriques ont signalé une panne au cours des deux dernières années. C’est nettement plus que les voitures à essence (10,7 %), les voitures hybrides (14 %) et même les diesels (15 %). Un sondage exclusif du journal The Telegraph enfonce le clou : sur plus de 270 000 personnes interrogées, une majorité écrasante de 83 % a déclaré qu’elle n’achèterait pas de voiture électrique.
Un produit 'manifestement inférieur' pour certains
Pour de nombreux conducteurs, le problème n’est pas seulement technique, il est fondamental. Glenn Ewen, un lecteur, résume ce sentiment en affirmant que l’achat d’une voiture électrique est tout simplement ‘insensé’. Selon lui, ‘si les voitures électriques étaient vraiment viables, elles auraient déjà inondé le marché, mais ce n’est pas le cas. Le conducteur moyen n’en a que très peu l’utilité’. Un autre lecteur, Nigel Curtress, va plus loin en affirmant que les voitures électriques sont ‘manifestement inférieures au produit qu’elles tentent de remplacer’. Une critique sévère qui reflète une déception profonde.
Le coût élevé et les tracas sans fin de la recharge
Parmi les plus grandes préoccupations de M. Curtress, il y a le coût global. Il explique que le prix d’achat est bien plus élevé que celui d’une voiture à essence équivalente, et que leur valeur chute à une ‘vitesse effarante’. Mais c’est surtout le côté pratique qui pose problème. Il raconte une anecdote vécue lors d’un mariage : les invités possédant une voiture électrique devaient se battre pour les deux seules bornes de recharge de l’hôtel. ‘Beaucoup avaient de longs trajets le lendemain. Je ne plaisante pas, ils mettaient des alarmes en pleine nuit pour leur créneau d’une heure. Ça ressemble à une blague, mais c’est la réalité de la vie avec une voiture électrique’.
L'expérience d'un ancien propriétaire : 'plutôt un cheval qu'une voiture électrique'
Philip Graham, 54 ans, fait partie de ceux qui ont essayé. Il a profité des aides du gouvernement pour acheter une petite voiture électrique. Trois ans plus tard, il était pressé de s’en débarrasser. Outre de sérieux problèmes de batterie, surtout pendant les mois froids d’hiver, il déplore la complexité de l’application mobile nécessaire pour tout contrôler. ‘On parle d’anxiété liée à l’autonomie, mais cette voiture vous donnait ce sentiment à chaque fois que vous montiez dedans’. Quand on lui demande ce qu’il faudrait pour qu’il en rachète une, sa réponse est cinglante : ‘Si c’était la dernière voiture sur Terre, je préférerais encore me déplacer à cheval ou à dos d’âne.’ Un autre ancien propriétaire, John Evans, est du même avis : ‘Je n’ai jamais été aussi soulagé de me débarrasser d’un véhicule que lorsque j’ai vendu ma Porsche Taycan électrique. Les problèmes sont trop nombreux pour être listés. Je n’aurai plus jamais de voiture entièrement électrique.’
Mais pour d'autres, c'est une technologie d'avenir
Malgré cette vague de critiques, certains propriétaires sont de fervents défenseurs de l’électrique. Stuart Hargreaves, 55 ans, a récemment acheté une Hyundai Ioniq d’occasion et ‘n’a jamais regretté son choix’. Il partage son enthousiasme : ‘Elle est extrêmement efficace. Je suis autonome pour la recharger et je n’ai plus de visites chères et désagréables dans des stations-service sales’. Un autre lecteur anonyme ajoute que ‘toute l’industrie automobile doit s’adapter. Les moteurs à combustion sont une technologie d’hier‘. Pour d’autres, comme Percy Flage, c’est au gouvernement d’agir en subventionnant les achats et en investissant massivement dans les infrastructures de recharge.
Même à 80 ans, ils sont des conducteurs heureux et convaincus
L’exemple le plus parlant est peut-être celui de Colin et Sue Suter, tous deux octogénaires. Ils ont acheté une Kia E-Nero il y a cinq ans et n’ont jamais eu le moindre souci. ‘Nous avons conduit de notre maison dans le Bedfordshire jusqu’en Écosse et n’avons jamais eu de problème pour trouver une borne. Au quotidien, nous rentrons à la maison et la rechargeons pendant la nuit avec de l’électricité à bas prix. C’est facile à alimenter, facile à conduire et si silencieux.’ M. Suter ne comprend pas toute cette haine envers les voitures électriques : ‘Notre voiture n’a jamais pris feu et notre batterie ne s’est jamais vidée. Si vous avez peur du changement ou si vous êtes esclave des compagnies pétrolières, c’est votre problème, mais s’il vous plaît, grandissez un peu !’
Conclusion : une route vers l'électrique plus cahoteuse que prévu
Alors, que faut-il penser de tout cela ? Il est clair que le passage à la voiture électrique n’est pas un long fleuve tranquille. D’un côté, des conducteurs de plus en plus nombreux sont déçus par des problèmes bien réels : fiabilité, coût, et contraintes de recharge qui transforment parfois le quotidien en casse-tête. De l’autre, des utilisateurs convaincus y voient la solution d’avenir, plus économique et agréable à l’usage une fois les habitudes prises. La bataille entre les ‘pro’ et les ‘anti’ voiture électrique est loin d’être terminée, et il semble que la route vers un futur tout électrique comporte bien plus de virages et de nids-de-poule que ce que les constructeurs avaient annoncé.
Selon la source : telegraph.co.uk