Camp Mystic : le séjour de rêve de Stella, 13 ans, transformé en cauchemar par des inondations

Stella a été réveillée tôt. Il faisait encore nuit, et une pluie battante martelait le toit de son bungalow. Dehors, le bruit assourdissant des hélicoptères. En sortant, le choc. Le camp était méconnaissable. Des arbres arrachés, des kayaks coincés dans les branches, de la boue partout. « Tout était méconnaissable », a-t-elle raconté.

Les animateurs ont agi vite, leur disant de ne prendre que l’essentiel. La peur s’est installée. « Je ne savais pas si nous étions en sécurité ou s’il fallait courir », se souvient Stella. Dans un autre bungalow, Callie, 16 ans, s’est réveillée avec de l’eau jusqu’aux chevilles et des cris partout. Dans un moment de panique, elle a pris un stylo et a écrit son nom sur son bras. Juste au cas où.

Malgré leur propre peur, les animateurs du camp ont été extraordinaires. Ces jeunes, à peine plus âgés que les campeuses, sont devenus de véritables héros. Ils ont guidé les filles vers les hauteurs, loin de l’eau qui montait à une vitesse folle.

Ils ont fait des chaînes humaines pour aider les plus petites à traverser les sentiers inondés. Ils ont attaché des cordes pour sécuriser les passages. Quand les bus et les camions de l’armée sont arrivés pour l’évacuation, ils se sont assurés que chaque enfant soit à bord avant de monter eux-mêmes. Un courage incroyable face à la fureur de la nature.

Quelques jours plus tard, le bilan est tombé, terrible. Plus de 80 morts dans la région. Et parmi eux, une nouvelle qui a glacé tout le pays : 27 campeuses et animateurs du Camp Mystic avaient perdu la vie. Des familles ont commencé à recevoir les pires nouvelles qu’un parent puisse imaginer.

Parmi les victimes, des petites filles comme Lila, 8 ans, ou Janie, 9 ans. D’autres, comme Hadley, Eloise ou Molly, étaient toujours portées disparues. Plus de 1000 volontaires sont venus prêter main-forte aux secours, cherchant sans relâche dans les débris, espérant un miracle.

Au milieu de cette tragédie, une histoire a particulièrement ému l’Amérique. Celle de Dick Eastland, le propriétaire historique du Camp Mystic. Il est mort en essayant de sauver des enfants des flots. Son petit-fils l’a raconté dans un message poignant : « S’il ne devait pas mourir de causes naturelles, c’était la seule autre façon… en sauvant les filles qu’il aimait et protégeait tant ».

Un employé a confirmé : Dick Eastland a été « un vrai héros jusqu’à la toute fin ». Son sacrifice a symbolisé toute une vie passée à se dévouer pour ce camp et pour les milliers de jeunes filles qui y sont passées.

Les crues subites ne sont pas rares au Texas, mais celle-ci a surpris tout le monde par sa rapidité. Il est tombé jusqu’à 30 centimètres de pluie en une seule nuit. Certains bungalows ont été inondés en moins de 45 minutes. Même si des alertes météo avaient été émises, personne n’avait anticipé une montée des eaux aussi rapide et brutale.

Les routes ont été coupées, les ponts emportés, rendant l’arrivée des secours extrêmement difficile. Le personnel du camp a suivi les procédures d’urgence, mais ils ont été complètement dépassés par la puissance de la tempête. Aujourd’hui, la question se pose : comment mieux anticiper et se préparer à ces phénomènes climatiques de plus en plus extrêmes ?

Aujourd’hui, Stella essaie de se remettre du traumatisme. « Je me sens comme anesthésiée, dit-elle. Nous avons eu de la chance. Tellement d’autres n’en ont pas eu. » Au milieu de l’horreur, des moments de courage et d’unité ont brillé. Les animateurs, les volontaires, les filles qui se soutenaient les unes les autres.

Le Camp Mystic ne sera sans doute plus jamais le même. Le chagrin est immense, mais la gratitude pour ceux qui ont survécu l’est aussi. Les survivantes portent en elles le souvenir de leurs amies disparues, et l’espoir qu’avec le temps, la guérison viendra. La communauté, bien que meurtrie, reste forte et soudée.

Selon la source : texastribune.org