Le cancer du côlon explose chez les jeunes, les scientifiques accusent notre alimentation

Pour les chercheurs, la piste la plus sérieuse est l’augmentation de l’obésité chez les plus jeunes. Une étude a montré que les femmes considérées comme obèses avaient presque deux fois plus de risques de développer un cancer du côlon précoce. Pourquoi ? L’obésité peut provoquer une inflammation chronique dans le corps et augmenter les niveaux d’insuline, deux facteurs qui favorisent le développement de cancers.

D’autres facteurs de risque liés à notre mode de vie sont aussi pointés du doigt : la cigarette, la consommation d’alcool, et bien sûr, une alimentation de type « occidental », riche en graisses et en produits transformés.

Récemment, la recherche a identifié une autre pièce du puzzle. Une toxine, appelée colibactine, pourrait jouer un rôle. Cette toxine est produite par une bactérie très commune que nous avons tous dans nos intestins, l’E. coli (celle qui est parfois responsable d’intoxications alimentaires). Il semblerait que cette toxine puisse endommager l’ADN des cellules du côlon, ce qui, à long terme, peut mener au cancer. C’est une piste très prometteuse pour comprendre le mécanisme de la maladie.

L’augmentation des cas n’est pas une simple impression. Les statistiques sont frappantes. Les chercheurs ont découvert que, par rapport aux adultes nés en 1950, ceux nés en 1990 ont :

• Deux fois plus de risques de développer un cancer du côlon.
• Quatre fois plus de risques de développer un cancer du rectum.

La situation est si préoccupante que le cancer du côlon est devenu la première cause de décès par cancer chez les hommes de moins de 50 ans aux États-Unis, et la deuxième chez les femmes du même âge.

Un des plus grands problèmes est que ce cancer est souvent diagnostiqué très tard chez les jeunes. Pourquoi ? Parce que ni les patients, ni même parfois les médecins, ne pensent au cancer à cet âge. Les symptômes sont souvent mis sur le compte de problèmes digestifs moins graves. Par conséquent, quand le diagnostic tombe enfin, la maladie est souvent à un stade avancé.

Cela entraîne des traitements plus agressifs, qui n’offrent pas toujours de meilleures chances de survie, et des conséquences terribles pour ces jeunes patients : difficultés financières, problèmes d’image corporelle, détresse psychologique et une qualité de vie fortement dégradée.

Cette tendance inquiétante montre à quel point il est crucial de poursuivre les recherches. Comprendre précisément la biologie de ces cancers précoces est la clé pour développer des stratégies plus efficaces. Cela passe par une meilleure prévention (notamment via l’alimentation), un dépistage peut-être plus précoce pour les personnes à risque, et des traitements mieux adaptés aux jeunes patients. La bataille ne fait que commencer pour inverser cette tendance et protéger la santé de nos enfants et petits-enfants.

Selon la source : nationalgeographic.com