Une majorité en France, Allemagne, Italie et Espagne souhaite le retour du Royaume-Uni dans l’UE – mais à de nouvelles conditions
Auteur: Mathieu Gagnon
Alors, c’est l’histoire d’un divorce qui n’en finit pas de faire parler. Le Royaume-Uni et l’Union Européenne, on se quitte, on se déteste, et puis… on se manque ? On dirait bien. Un nouveau sondage vient de mettre les pieds dans le plat. Et apparemment, dans les quatre plus grands pays de l’UE – la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne – une majorité de gens verraient d’un bon œil le retour des Britanniques.
Sur le papier, c’est une porte qui se rouvre. Sauf qu’il y a un ‘mais’. Et ce ‘mais’ est de taille : pas question de les laisser revenir avec les mêmes privilèges qu’avant. C’est un ‘oui’… sous conditions très strictes.
De l'autre côté de la manche, même refrain mais à l'envers
Et chez les Britanniques ? C’est pas plus simple. Eux aussi, ils sont majoritairement pour un retour dans le club. Le sondage YouGov montre que 54 % des Britanniques sont pour réintégrer l’UE. Franchement, c’est pas rien.
Sauf que… leur ‘oui’ est tout aussi conditionnel. Ils veulent bien revenir, mais à condition de garder leurs petites exceptions, leurs fameux ‘opt-outs’. En gros : garder leur bonne vieille livre sterling et, surtout, ne pas faire partie de l’espace Schengen. Un retour, oui, mais sans les contraintes qu’ils n’ont jamais voulues. On sent déjà le dialogue de sourds arriver, pas vous ?
Le grand blocage : un fossé d'opinions
Et voilà le nœud du problème. Le vrai. Le sondeur lui-même parle d’une « impasse de l’opinion publique ». C’est comme deux personnes qui veulent se remettre ensemble, mais qui ne sont d’accord sur rien d’essentiel à la vie commune.
Dès qu’on demande aux Européens si le Royaume-Uni peut revenir avec ses anciens privilèges, c’est la douche froide. Le soutien s’effondre littéralement. On passe d’une majorité enthousiaste à une petite minorité. C’est un non quasi général.
Quand les chiffres parlent, ça fait mal
Bon, regardons les chiffres de plus près, parce que c’est là que ça devient… croustillant. Le soutien pour un retour du Royaume-Uni est assez net : l’Allemagne est en tête (63 %), suivie par l’Espagne, la France et l’Italie (où c’est 51 %).
Mais quand on parle de garder les passe-droits… patatras. Le soutien tombe à à peine un sur cinq dans ces pays. Entre 19 % et 22 % seulement sont d’accord. La grande majorité (entre 58 % et 62 %) insiste pour que le Royaume-Uni accepte toutes les règles, comme tout le monde.
Et chez les Britanniques ? Le ‘oui’ à 54 % pour le retour chute à 36 % s’il faut abandonner les privilèges. Dans ce cas, 45 % disent carrément non. Bref, personne n’est prêt à bouger.
L'exception danoise, ou l'empathie des cas à part
Au milieu de tout ça, il y a un cas un peu particulier : le Danemark. Eux aussi, ils ont leurs propres petites exceptions aux règles européennes, alors forcément, ils comprennent un peu mieux la position britannique. Peut-être que je me trompe, hein…
Le sondage montre que les Danois sont beaucoup plus ouverts à l’idée que Londres garde ses spécificités. 43 % d’entre eux seraient d’accord pour ça. C’est bien plus que partout ailleurs. Comme quoi, on est toujours plus indulgent avec ceux qui nous ressemblent. Enfin bref.
Conclusion : pendant ce temps, l'économie trinque
Et pendant que tout le monde joue à ‘je t’aime, moi non plus’, la réalité, elle, est moins poétique. Ce débat intervient alors que le leader travailliste, Keir Starmer, essaie de recoller les morceaux avec l’UE. Il veut réparer une relation abîmée pour les « générations à venir ». Noble intention.
Mais les faits sont têtus. L’organisme officiel de prévision budgétaire estime que le Brexit, concrètement, ça coûterait 4 % de croissance à l’économie britannique sur le long terme. Et je ne parle même pas de la paperasse… Un truc de fou. Apparemment, ça a créé près de deux milliards de documents supplémentaires pour les entreprises. Assez pour faire le tour du monde 15 fois. C’est comme essayer d’éteindre un feu de forêt avec un pistolet à eau. Voilà où on en est.
Selon la source : theguardian.com