On va pas se mentir, l’économie canadienne, elle n’est pas au top en ce moment. On le sent bien. Surtout avec cette histoire de guerre commerciale avec les États-Unis qui n’arrange rien. Mais il y a un truc qui passe un peu sous le radar, et c’est pourtant le plus grave : ce sont les jeunes qui trinquent le plus. Vraiment.
À tel point que certains experts, comme l’économiste Armine Yalnizyan, parlent carrément d’une « youth-cession ». Une sorte de récession économique qui ne toucherait quasi que les jeunes. Ça fait froid dans le dos, non ? C’est dur de dire le contraire, franchement, quand on voit que les jobs qui les embauchent d’habitude – dans la vente, la restauration – ben… y’en a plus. Ils ont tout simplement disparu.
Des chiffres qui font mal à la tête
Y’a une étude qui sort tous les trois mois, celle du cabinet MNP sur l’endettement des consommateurs. Et les derniers résultats, de juin, confirment bien ce malaise. Ils ont posé des questions sur le coût de la vie, les dettes, les projets… et c’est sans appel : les jeunes adultes et les ménages à faible revenu sont complètement bloqués.
Accrochez-vous, les chiffres sont violents. Chez les 18-34 ans :
- Près de la moitié (45 %) se sentent anxieux ou stressés par leur situation financière.
- Un tiers… UN TIERS (33 %) a l’impression que sa vie est en pause à cause du manque de fric.
- Et 37 % avouent vivre d’un chèque de paie à l’autre. En gros, tu finis le mois à zéro. Ou pire.
C’est quand même dingue. On ne parle pas d’une petite minorité, là.
Mettre sa vie sur pause, faute de mieux
Forcément, quand t’es dans le rouge en permanence, mettre de l’argent de côté pour les grands projets de la vie… c’est de la science-fiction. Les jeunes Canadiens sont d’ailleurs ceux qui ont le moins de chance de pouvoir épargner.
Le président de MNP, Grant Bazian, le dit à sa manière : même ceux qui font des choix prudents et qui repoussent les grandes décisions, eh bien ils luttent pour s’en sortir. C’est comme si t’essayais de nager à contre-courant dans une rivière de factures.
Il parle de « ménages vulnérables », en particulier les jeunes, qui ont l’impression de passer leur temps à « éteindre des incendies financiers ». C’est exactement ça. T’as à peine bouché un trou qu’un autre s’ouvre juste à côté.
Un marché du travail en panne sèche pour les jeunes
Et pourquoi tout ce stress ? Bah, en grande partie, c’est le boulot. Ou plutôt, le manque de boulot. Les chiffres de Statistique Canada sont clairs comme de l’eau de roche.
Le taux de chômage des jeunes est à 14,2 %. Pour vous donner une idée, avant la pandémie en 2019, c’était 10,8 %. La hausse est violente. Et pour les étudiants qui cherchent un simple job d’été, c’est encore pire : 17,4 % de chômage en juin. C’est énorme.
Alors oui, ils mettent de côté leurs projets à long terme pour juste survivre au quotidien. Mais même ça, ça ne suffit plus. L’économiste Yalnizyan prévient : « L’ampleur du nombre de personnes en difficulté est une véritable sonnette d’alarme, car ça ne va pas s’arranger avec les tarifs douaniers et l’inflation qui continue de monter. »
Le Canada à deux vitesses : les uns épargnent, les autres rament
Le plus fou dans cette histoire, c’est que si on regarde la moyenne nationale, on pourrait croire que tout va pour le mieux. En moyenne, les Canadiens ont 916 $ de reste à la fin du mois. C’est même 49 $ de plus que le trimestre d’avant, un record depuis 2017.
Sauf que… cette moyenne, elle cache une réalité complètement tordue. C’est comme si on mettait une main dans un four et l’autre dans un congélateur, et qu’en moyenne, la température était bonne. Absurde.
En vérité, ce sont surtout les plus âgés et les ménages à revenus élevés qui s’en sortent et qui épargnent. Les Canadiens de 55 ans et plus, par exemple, ont mis 84 $ de plus de côté chaque mois. Ceux qui gagnent entre 60 000 et 100 000 $ ? Eux, c’est 260 $ de plus par mois. Pendant ce temps, les jeunes, eux, sont à sec. C’est un fossé qui se creuse.
Conclusion : une génération sacrifiée ? pas si vite...
Le mot de la fin vient encore d’Armine Yalnizyan, et il est lourd de sens. Elle parle de « cicatrices » pour des millions de jeunes qui n’arrivent pas à lancer leur vie. Pas seulement leur carrière, non… leur vie, tout court.
« C’est un échec généralisé au décollage si vous ne pouvez pas mettre un pied dans la porte de l’autonomie grâce au marché du travail », dit-elle. La cause principale, selon elle ? L’incertitude liée à cette foutue guerre commerciale, qui pousse les entreprises à ne plus embaucher, voire à licencier.
Alors, on fait quoi ? On attend que ça passe ? Pour elle, la réponse est un grand NON. C’est au secteur public de se bouger. Il est temps que l’argent de nos impôts serve aussi à créer des opportunités concrètes pour la nouvelle génération. Il y a des besoins énormes dans la construction, les infrastructures, la santé… Des secteurs qui pourraient être des mines d’emplois pour les jeunes. Il faudrait juste concevoir des politiques pour ça, au lieu de tout laisser au marché qui, visiblement, a décidé de laisser les jeunes sur le bord de la route. Voilà, c’est dit.
Selon la source : globalnews.ca