On en entend de plus en plus parler, de cette idée qui semble sortie d’un film de science-fiction : un abri pour votre voiture qui, en plus de la protéger de la grêle, la recharge. Gratuitement. Rien qu’avec le soleil. Le concept fait rêver, pas vrai ? Surtout à une époque où le prix de l’essence nous donne des sueurs froides et où on nous pousse, à juste titre, vers l’électrique.
Le truc, c’est que ce n’est plus un rêve. Ça existe, ça s’installe, et ça s’appelle un carport solaire. Alors, est-ce que ça tient ses promesses ? La réponse courte : oui. La réponse longue : ça dépend complètement de votre situation. Disons que c’est une solution géniale, mais pas magique.
C'est quoi ce truc, au juste ?
En gros, c’est un abri pour votre bagnole, mais avec un toit intelligent. Au lieu d’avoir des tuiles ou une bâche, vous avez des panneaux photovoltaïques. Ces panneaux captent la lumière du soleil et la transforment en électricité. Simple.
Cette électricité passe ensuite par un boîtier, un onduleur, qui la rend utilisable pour votre maison. De là, plusieurs options : soit ça part direct dans vos prises pour alimenter le frigo, soit ça se stocke dans une batterie si vous en avez une, soit, et c’est ce qui nous intéresse, ça file tout droit dans votre voiture via une borne de recharge (wallbox).
Et ça produit pas mal, figurez-vous. Selon la taille, un carport peut générer entre 3 et 8 kWc. C’est largement assez pour le quotidien, en fait.
Bon, et ça coûte combien, cette histoire ?
Forcément, c’est la question qui fâche. Un carport solaire complet, avec les panneaux, la structure et la borne, ça tape dans les 8 000 à 12 000 €. Oui, c’est un investissement. C’est pas le prix d’un parasol.
Mais, et c’est là que ça devient intéressant, l’État peut vous donner un coup de pouce. Il existe des aides publiques pour ce genre d’installation. La petite condition, c’est qu’il faut passer par un professionnel certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Bref, vous ne pouvez pas juste le monter avec votre beau-frère le dimanche. Sinon, évidemment, c’est trop simple.
Les questions à se poser avant de tout casser
Avant de sortir la pelleteuse et de rêver à votre indépendance énergétique, faut quand même se poser deux-trois questions de bon sens. C’est un peu le questionnaire de réalité.
Premièrement : ai-je la place ? Il faut au moins 20 m² pour que ça vaille le coup. Deuxièmement : mon sol est-il stable ? On ne pose pas ça sur de la gadoue. Il faut une dalle en béton ou des plots bien solides. Et enfin, la question cruciale : ma voiture, elle boit combien ? Une petite citadine qui consomme 10 kWh/100 km, ce n’est pas la même chose qu’un gros SUV qui en réclame 25.
Si vous répondez oui et que vous avez des chiffres clairs, alors on peut commencer à discuter sérieusement.
Alors, recharge à 100 % ou pas ?
Allez, on y vient. La fameuse question. Peut-on vraiment dire adieu à la prise du réseau public ?
Oui, c’est possible. Mais il y a des conditions, évidemment. Si votre carport est bien dimensionné, bien orienté (plein sud, c’est le jackpot) et que vous n’habitez pas à Dunkerque en plein mois de novembre… alors oui, vous pouvez recharger entièrement votre voiture pour un usage normal.
Prenons un cas concret : une installation de 3 kWc bien placée peut vous donner jusqu’à 3 000 kWh par an. Traduction : de quoi faire environ 15 000 km avec une voiture pas trop gourmande, genre une Zoé, une Leaf ou une Model 3. En gros, si vous faites vos 30-40 bornes par jour pour le boulot et les courses, c’est royal. Votre voiture se recharge la journée pendant que vous êtes au bureau, et le soir, elle est pleine.
Conclusion : la recharge partielle, c'est déjà une victoire
Par contre, soyons honnêtes. Si vous êtes commercial et que vous bouffez 60 000 km par an, ou si votre voiture est un monstre électrique, le carport ne suffira pas. Il assurera une recharge partielle, un complément précieux, mais il faudra toujours passer par une borne classique de temps en temps.
Mais franchement, même une recharge partielle, c’est déjà énorme. Pensez-y comme ça : chaque jour de soleil, c’est un petit bonus d’énergie gratuite qui tombe dans votre réservoir. C’est toujours ça de moins sur la facture d’électricité à la fin du mois. C’est pas une révolution totale, mais c’est un pas de géant vers un peu plus d’autonomie et un portefeuille qui respire un peu mieux. Et ça, c’est déjà pas mal, non ?
Selon la source : neozone.org