Le jour où Mélissa Theuriau a dit non : retour sur un licenciement d’une violence inouïe
Auteur: Adam David
Ce 18 juillet 2025, Mélissa Theuriau fêtera ses 47 ans. Si aujourd’hui, elle est une productrice reconnue, un épisode de sa carrière de journaliste, survenu il y a près de vingt ans, reste gravé dans les mémoires. En 2006, un refus courageux face à la toute-puissante direction de TF1 lui a coûté sa place de manière expéditive et humiliante. Retour sur cette décision qui a non seulement forgé son caractère, mais a aussi redéfini son avenir professionnel.
Un contexte de pression et d'ascension fulgurante
En 2006, Mélissa Theuriau est la nouvelle coqueluche du paysage audiovisuel français. Aux commandes des flashs info sur LCI, la chaîne d’information du groupe TF1, son professionnalisme et son aisance à l’antenne impressionnent. Après trois années d’une ascension remarquée, la direction de TF1 voit en elle la relève idéale et lui propose un poste en or : devenir le joker de l’icône Claire Chazal pour les journaux télévisés du week-end. Une consécration pour une journaliste de moins de trente ans, mais une proposition qui cachait une pression immense.
Un "non" retentissant face à la direction de TF1
La manière dont l’offre lui a été présentée s’est avérée être une véritable épreuve de force. Convoquée dans le bureau de Patrick Le Lay, alors grand patron de TF1, en présence d’Etienne Mougeotte et de Robert Namias, la journaliste s’est sentie totalement dépossédée de son choix. Elle se souvient d’une ambiance où son consentement était considéré comme acquis, au point que « le champagne était déjà au frais ». Face à ces hommes de pouvoir qui lui assuraient que c’était « une proposition qui ne se refuse pas », elle a ressenti un profond sentiment d’invisibilité et un « machisme » écrasant. Pourtant, c’est un « non » ferme qu’elle leur a opposé.
Les raisons d'un choix à contre-courant
Pourquoi refuser une telle voie royale ? Pour Mélissa Theuriau, la réponse était une question de survie professionnelle et personnelle. « Si on vous enferme dans un 20 heures à 28 ans, c’est terminé », confiait-elle des années plus tard. Elle ne se reconnaissait pas dans les modèles de l’époque, comme Claire Chazal ou Béatrice Schönberg, non par mépris, mais par conviction que ce chemin la rendrait « malheureuse ». Consciente de son jeune âge, elle ne se sentait tout simplement « pas les épaules » pour assumer une telle surexposition médiatique. Pour elle, le timing n’était absolument pas le bon.
La sanction : une mise à l'écart immédiate et violente
Dans l’univers de TF1 de l’époque, un tel refus était perçu comme un véritable crime de lèse-majesté. Les conséquences furent immédiates et d’une rare violence. Du jour au lendemain, Mélissa Theuriau est devenue une paria au sein de l’entreprise. La sanction est tombée comme un couperet : elle a été licenciée sans préavis. « Mon badge a été désactivé du jour au lendemain. C’était très violent », a-t-elle raconté. Forcée de plier bagage, elle s’est retrouvée littéralement dehors avec ses cartons. Pour fuir la tempête médiatique, elle a éteint son téléphone et s’est réfugiée auprès de sa famille à Grenoble, un soutien essentiel dans cette épreuve.
Conclusion : une décision fondatrice, sans l'ombre d'un regret
Quinze ans après, cette histoire continue de surprendre, mais Mélissa Theuriau reste droite dans ses bottes : elle ne regrette absolument rien. « On me le proposerait à nouveau aujourd’hui, je n’en voudrais pas non plus », affirme-t-elle. Cet événement, aussi traumatisant fut-il, l’a conduite quelques mois plus tard sur M6 et a orienté sa carrière vers la production de documentaires, un domaine où elle s’épanouit pleinement. Sa conclusion sonne comme un conseil universel : « Ce n’est pas parce que tout le monde convoite une place que c’est le job de ses propres rêves ! ». Une leçon de vie payée au prix fort.
Selon la source : purepeople.com