zelensky tend une nouvelle main à moscou, mais le gant de fer occidental se resserre
Auteur: Adam David
Dans un geste qui ressemble à une nouvelle tentative pour briser l’impasse, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a jeté un pavé dans la mare ce samedi en proposant à la Russie de reprendre les pourparlers de paix dès la semaine prochaine. Une main tendue, certes, mais qui s’accompagne d’une pression internationale de plus en plus forte sur Moscou. Autant dire que l’équilibre est précaire. Dans un message vidéo diffusé sur le réseau social X, le ton était donné : il faut que les choses bougent, et vite.
Kiev veut passer à la vitesse supérieure
Pour Zelensky, plus question de tergiverser. « Le rythme des négociations doit être accéléré », a-t-il martelé, insistant sur la nécessité d’une rencontre « au niveau des dirigeants » pour espérer une paix durable. Tout porte à croire que l’Ukraine veut mettre fin aux discussions interminables qui n’ont, jusqu’ici, pas donné grand-chose. C’est le tout nouveau secrétaire à la sécurité nationale et à la défense, Rustem Umerov, qui a été chargé de transmettre l’invitation à Moscou. Un choix qui n’a rien d’anodin, puisqu’il était déjà à la manœuvre lors des pourparlers d’Istanbul le mois dernier. Un signal, peut-être, que Kiev souhaite s’appuyer sur des visages déjà connus des négociateurs russes pour tenter de débloquer la situation.
Un historique de négociations en demi-teinte
Il faut dire que le bilan des précédentes rencontres n’incite guère à l’optimisme. La dernière session, en juin, s’était soldée par un échec cuisant sur la question du cessez-le-feu, même si elle avait permis un nouvel échange de prisonniers de guerre. Une maigre consolation. Un mois plus tôt, en mai, le scénario était quasiment le même : on avait assisté au plus important échange de prisonniers depuis le début du conflit, mais sur le front diplomatique, c’était le calme plat. Pas de quoi stopper l’invasion russe. La proposition de Zelensky sonne donc comme une tentative de relancer une machine grippée depuis des mois.
La diplomatie, oui, mais la pression d'abord
Cependant, cette ouverture diplomatique ne doit pas faire illusion. En parallèle, Zelensky exhorte ses alliés occidentaux à ne pas relâcher la pression, bien au contraire. Pas question de rester les bras croisés. « Il est très important que le nouveau paquet de sanctions de l’UE soit également soutenu par d’autres pays européens libres », a-t-il déclaré, visant les nations qui ne font pas partie de l’Union. Un message à peine voilé pour s’assurer que l’étau continue de se resserrer autour de l’économie russe. D’ailleurs, la veille de son discours, Bruxelles avait déjà dégainé son dix-huitième train de sanctions depuis février 2022, ciblant cette fois le pétrole et les banques russes. La stratégie du bâton et de la carotte, en somme.
L'ultimatum de washington sonne comme un avertissement
Et ce n’est pas tout. De l’autre côté de l’Atlantique, le ton se fait encore plus dur. Le président américain Donald Trump a lui aussi mis son poids dans la balance, menaçant la Russie de sanctions encore plus sévères si un accord de paix n’était pas trouvé… sous 50 jours. Un véritable compte à rebours. Sur sa plateforme Truth Social, avec le style direct qu’on lui connaît, Trump a justifié cette menace par le fait que la Russie « pilonne l’Ukraine sur le champ de bataille en ce moment même ». Un message clair, presque brutal, pour pousser les deux camps à s’asseoir à la table des négociations.
une paix possible ou un nouveau coup d'épée dans l'eau ?
Entre la main tendue de Kiev et l’ultimatum de Washington, la Russie se retrouve face à une équation complexe. Faut-il voir dans cette proposition une réelle opportunité de mettre fin au conflit, ou simplement une nouvelle manœuvre dans une guerre qui se joue aussi sur le terrain diplomatique ? Difficile à dire pour l’instant. Une chose est sûre : les prochaines semaines s’annoncent décisives. Reste à savoir si Moscou daignera répondre à l’invitation ukrainienne, et si oui, dans quelles conditions. La balle est désormais dans le camp du Kremlin.
Selon la source : euronews.com