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Crash de Jeju Air en Corée du Sud : l’enquête évoque une erreur de pilotage, la colère des familles monte

Auteur: Mathieu Gagnon

2025-07-23 09:20:31

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Crédit: freepik

En décembre dernier, la Corée du Sud a été secouée par une terrible catastrophe aérienne. Un avion de la compagnie Jeju Air s’est écrasé, emportant la vie de presque tous ses passagers. Aujourd’hui, les premiers résultats de l’enquête commencent à tomber, et ils sont loin d’apaiser les esprits. Au contraire, ils sèment la colère et le doute, en particulier chez les familles des victimes qui refusent de croire à la version officielle qui pointe du doigt une erreur humaine.

Le jour du drame : que s'est-il passé ?

Revenons sur les faits. Le 29 décembre, le vol de la compagnie Jeju Air, un Boeing 737-800, s’apprêtait à atterrir à l’aéroport international de Muan, dans le sud du pays. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu. L’avion a atterri sur le ventre, sans son train d’atterrissage, a raté la piste et a violemment percuté une structure en béton avant de prendre feu. Le bilan est effroyable : sur les 181 personnes à bord, seules deux ont survécu. C’est l’un des pires accidents aériens que le pays ait connu depuis des décennies.

L'enquête pointe une décision incompréhensible des pilotes

L’enquête, menée par une équipe internationale, a révélé un détail troublant. L’avion a bien été victime d’une collision avec des oiseaux, ce qu’on appelle un « bird strike », qui a endommagé ses deux moteurs. Rien d’exceptionnel, les pilotes sont formés pour ça. Mais c’est la suite qui pose question. Selon les enquêteurs, après analyse des enregistrements de vol, les pilotes auraient… éteint le mauvais moteur. Ils auraient coupé le moteur gauche, celui qui était le moins endommagé, alors que le droit était en feu et fumait abondamment. C’est une information qui, sans le dire ouvertement, suggère une erreur fatale de la part de l’équipage.

Le plus étrange ? Les boîtes noires, qui enregistrent tout ce qui se passe dans le cockpit, ont cessé de fonctionner quatre minutes avant l’impact, ce qui complique énormément la tâche des enquêteurs pour comprendre les tout derniers instants du vol.

La colère des familles et des pilotes : "nous ne les détestons pas"

Cette révélation a mis le feu aux poudres. Les familles des victimes sont sorties de leur silence, furieuses. Elles accusent les autorités de vouloir faire porter le chapeau aux pilotes, qui ne sont plus là pour se défendre. « Si leur enquête était si fiable, ils devraient nous montrer des preuves claires ! », a déclaré Kim Yu-jin, qui représente l’association des familles des victimes. Elle ajoute une phrase poignante : « Aucun de nous n’en veut aux pilotes. »

Les pilotes, eux aussi, sont montés au créneau. Le syndicat des pilotes coréens a publié un communiqué pour dénoncer ce qu’il qualifie d’argument « absurde » et partial. Pour eux, c’est trop facile. Ils demandent la publication de toutes les données et des preuves scientifiques qui justifieraient de telles accusations.

Et si la vérité était ailleurs ?

Pourquoi tant de méfiance ? Parce que d’autres pistes semblent avoir été mises de côté un peu trop vite. Notamment cette fameuse structure en béton que l’avion a percutée. Il s’agissait d’un « localisateur », un équipement qui aide les avions à atterrir en sécurité. Beaucoup d’experts estiment que cette structure aurait dû être conçue pour se briser facilement en cas d’impact, justement pour éviter un drame. On peut se demander si les autorités ne préfèrent pas accuser les pilotes plutôt que de reconnaître une faille dans les infrastructures de leur propre aéroport.

D’autres questions restent en suspens. Les contrôleurs aériens ont-ils prévenu l’équipage assez vite du danger des oiseaux ? Quelle formation d’urgence la compagnie Jeju Air donnait-elle à ses pilotes ? Autant de points qui méritent des réponses claires.

Conclusion : une enquête sous haute tension et des réponses qui se font attendre

Face au tollé, les autorités ont fait machine arrière. La conférence de presse prévue pour annoncer les résultats a été annulée. Officiellement, c’est pour « respecter la demande des familles ». En coulisses, on murmure que l’enquête se poursuit sur les autres pistes, comme celle du localisateur. Une source proche du dossier assure que le but n’est pas d’accabler les pilotes. Difficile à croire, au vu des premiers éléments partagés…

Il faudra être patient pour connaître le fin mot de l’histoire. Le rapport final de l’enquête n’est pas attendu avant le mois de juin de l’année prochaine. D’ici là, les familles et toute une profession resteront suspendues à une question douloureuse : que s’est-il vraiment passé dans le ciel de Muan ce jour-là ?

Selon la source : apnews.com