Avec les années qui défilent, beaucoup d’entre nous le constatent : nos nuits ne sont plus ce qu’elles étaient. S’endormir devient un défi, les réveils en pleine nuit se multiplient et la fatigue s’installe au petit matin. Si vous vous reconnaissez dans ce tableau, rassurez-vous, vous n’êtes pas seul. Ces troubles du sommeil, très courants après 60 ans, ne sont pas une fatalité. Ils s’expliquent par une série de changements tout à fait naturels, que ce soit dans notre corps ou nos habitudes de vie.
Quand le sommeil devient plus léger et l'horloge interne capricieuse
L’un des premiers changements, c’est la structure même de notre sommeil. En vieillissant, notre corps passe moins de temps en sommeil profond, celui qui est vraiment réparateur, et davantage en sommeil léger. Le résultat ? On devient plus sensible à notre environnement. Le moindre craquement de parquet, une voiture qui passe dans la rue, et hop, nous voilà les yeux grands ouverts.
Par ailleurs, notre horloge biologique interne a tendance à se décaler. C’est ce qui explique pourquoi beaucoup de seniors ressentent le besoin de se coucher plus tôt le soir, mais se retrouvent aussi réveillés aux aurores, bien avant le reste de la maisonnée.
La mélatonine, cette fameuse hormone du sommeil qui se fait plus discrète
Vous avez sûrement déjà entendu parler de la mélatonine, souvent surnommée « l’hormone du sommeil ». C’est elle qui donne le signal à notre cerveau qu’il est temps d’aller se coucher. Le hic, c’est qu’avec l’âge, notre corps en produit naturellement moins. Cette baisse de production peut rendre l’endormissement plus laborieux et expliquer en partie pourquoi les réveils nocturnes sont plus fréquents. C’est un peu comme si le chef d’orchestre de notre nuit était moins ponctuel qu’avant.
Les petites interruptions qui hachent nos nuits
Au-delà des mécanismes internes, notre corps nous envoie parfois des signaux difficiles à ignorer. Les visites nocturnes aux toilettes, par exemple, deviennent une réalité pour beaucoup et fragmentent inévitablement le repos. À cela peuvent s’ajouter d’autres gêneurs, comme des douleurs chroniques liées à l’arthrite ou à des problèmes de dos.
D’autres facteurs, comme les reflux gastriques ou les symptômes liés à la ménopause (bouffées de chaleur), peuvent aussi transformer une nuit paisible en un parcours semé d’embûches, nous forçant à nous réveiller à plusieurs reprises.
L'impact des médicaments et des pépins de santé
Certaines maladies, plus fréquentes avec l’âge, sont de véritables saboteurs de sommeil. C’est le cas de l’apnée du sommeil, qui provoque des pauses respiratoires, mais aussi des troubles cardiaques ou du diabète, qui peuvent perturber notre repos. De plus, il ne faut pas sous-estimer l’effet de certains médicaments. Des traitements courants, comme certains antidépresseurs ou médicaments pour le cœur, peuvent avoir comme effet secondaire d’altérer la qualité du sommeil, voire de causer des insomnies. C’est un point important à discuter avec son médecin si l’on se sent concerné.
Le piège des siestes : un plaisir à double tranchant
Avec la retraite ou une activité physique parfois réduite, la petite sieste de l’après-midi devient un rituel tentant. Et elle peut être très bénéfique ! Cependant, il faut être vigilant. Si les siestes sont trop longues (plus de 30 minutes) ou trop tardives dans la journée, elles risquent de « consommer » notre besoin de sommeil. Résultat : le soir venu, l’envie de dormir n’est plus au rendez-vous, et l’endormissement se complique, déréglant tout notre cycle.
Non, on n'a pas besoin de moins dormir en vieillissant !
C’est sans doute l’idée reçue la plus tenace : en vieillissant, on aurait besoin de moins de sommeil. C’est faux ! Le besoin de repos, lui, ne change pas. Un adulte de plus de 65 ans a toujours besoin de ses 7 à 8 heures de sommeil par nuit pour être en forme. Le véritable changement, et c’est là toute la nuance, c’est la capacité de notre corps à maintenir ce sommeil de façon continue et profonde. Le réservoir de sommeil a toujours la même taille, mais il est devenu plus difficile à remplir d’une seule traite.
reprendre les rênes de son sommeil, c'est possible
Alors, que faire ? Heureusement, nous ne sommes pas démunis. En adoptant quelques bonnes habitudes, on peut grandement améliorer la situation : s’exposer à la lumière du jour le matin, garder des heures de lever et de coucher régulières, pratiquer une activité douce comme la marche, ou encore éviter les écrans et les repas copieux le soir. Créer un sanctuaire de sommeil – une chambre fraîche, calme et sombre – est aussi une excellente idée.
Le sommeil change, c’est un fait. Mais il n’est pas condamné à se dégrader. En comprenant ce qui se passe et en agissant dessus, on peut préserver des nuits réparatrices. Car bien dormir, à tout âge, reste l’un des piliers essentiels pour rester en bonne santé et profiter pleinement de ses journées. Et si les difficultés persistent, n’hésitez jamais à en parler à un professionnel de santé.
Selon la source : ma-grande-taille.com