Une origine extraterrestre pour les araignées ? Une hypothèse qui interroge les scientifiques
Auteur: Adam David
On les aime ou on les déteste, mais les araignées ne laissent personne indifférent. On les croit purement terrestres, cachées dans les coins de nos maisons ou tissant leur toile dans le jardin. Pourtant, leur histoire est loin d’être aussi simple. Figurez-vous que leurs origines sont un véritable casse-tête pour les scientifiques. Et si la clé de l’énigme se trouvait, non pas sur la terre ferme, mais au plus profond des océans ? Une découverte sur un très vieux fossile est en train de tout chambouler.
Le grand mystère de l'ancêtre disparu
Jusqu’à aujourd’hui, le raisonnement semblait logique. Les araignées, les scorpions et tous leurs cousins, les arachnides, sont des animaux qui vivent sur terre. On a donc toujours supposé que leur ancêtre commun était lui aussi un animal terrestre. Le problème, et il est de taille, c’est que ce fameux ancêtre reste introuvable. Malgré des années de recherche, aucune trace fossile n’a jamais permis de l’identifier. Un chaînon manquant qui laisse la porte ouverte à d’autres théories.
Un fossile qui ne paie pas de mine, mais qui change tout
Et c’est là qu’intervient un petit fossile au nom de Mollisonia symmetrica. Il faut dire qu’il n’est pas tout jeune : 500 millions d’années au compteur ! À première vue, il ne ressemble pas du tout à une araignée, mais plutôt à une sorte de cloporte marin. D’ailleurs, les experts pensaient jusqu’ici qu’il était un lointain cousin des limules, ces étranges « crabes fer à cheval » des fonds marins. Mais une équipe de chercheurs américains et britanniques a décidé de regarder de plus près, et leur découverte est pour le moins surprenante.
Un cerveau de famille : la surprise du microscope
En analysant le système nerveux de ce fossile, les scientifiques ont eu un véritable choc. Il ne ressemblait ni à celui d’un crustacé, ni à celui d’une limule. En revanche, sa structure était incroyablement similaire à celle d’une araignée moderne. Comme le souligne Nicholas Strausfeld, l’un des chercheurs, « le cerveau des arachnides est unique au monde ». Or, le fossile présentait cette même organisation si particulière des centres nerveux, bien que disposée de manière inversée. Une signature quasi parfaite, à 500 millions d’années de distance.
Bien plus qu'une simple coïncidence
Plus étonnant encore, les observations ont révélé que le système nerveux de Mollisonia était relié à de nombreuses pattes et à des sortes de pinces près de la bouche. Des pinces situées exactement là où nos araignées actuelles ont leurs crochets. Pour les scientifiques, c’en était trop pour que ce soit un hasard. Une étude statistique approfondie a confirmé leur intuition : il ne s’agit pas d’une coïncidence, mais bien de caractères hérités d’un ancêtre commun. Selon Frank Hirth, un autre expert de l’étude, c’est une « étape majeure dans l’évolution, qui semble exclusive aux arachnides ».
vers une nouvelle histoire des origines
Alors, qu’est-ce que ça change ? Tout, ou presque ! Cette découverte place ce petit animal marin comme un candidat très sérieux au titre d’ancêtre des araignées. Cela voudrait dire que toute la famille des arachnides viendrait de la mer. Les chercheurs pensent même que la structure si spéciale de leur cerveau a pu être un avantage décisif pour conquérir la terre ferme, en permettant une meilleure coordination des mouvements. Bien sûr, une question demeure : si elles viennent de l’eau, comment et pourquoi ont-elles développé l’art de tisser des toiles ? L’histoire des araignées est décidément loin d’avoir livré tous ses secrets.
Selon la source : geo.fr