Bien-être Santé

L’astigmatisme, ce trouble de la vue qui touche près de la moitié d’entre nous

Auteur: Mathieu Gagnon

2025-07-28 10:34:01

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Crédit: freepik

Vous est-il déjà arrivé de sortir de chez l’ophtalmologiste avec cette drôle d’image en tête ? Celle que votre œil ressemblerait plus à un ballon de rugby qu’à une bille bien ronde. Ou peut-être, plus simplement, avez-vous remarqué que votre vision devient de plus en plus floue, que mettre au point sur un objet ou un texte demande un effort constant ?Si ces situations vous parlent, vous n’êtes pas seul. Loin de là. Vous faites probablement partie des 40% de la population mondiale qui vit avec de l’astigmatisme. C’est un mot qui peut paraître compliqué, mais le phénomène, lui, est très courant.

L'astigmatisme, qu'est-ce que c'est au juste ?

Pour faire simple, imaginez que votre œil est un appareil photo. La lumière entre par la surface avant, qu’on appelle la cornée, et l’image se forme sur la « pellicule » au fond de l’œil, la rétine. Pour que la photo soit nette, il faut que toutes les parties de l’appareil (la cornée, le cristallin, la rétine) aient une forme et une taille bien précises.

Quand ce n’est pas le cas, l’image est floue. C’est ce qu’on appelle un « défaut de réfraction ». L’astigmatisme, c’est justement un de ces défauts, qui arrive quand la surface de l’œil n’est pas parfaitement lisse et ronde.

Il y en a principalement deux types :

L’astigmatisme régulier : C’est le plus fréquent. La cornée a une forme ovale, un peu comme un œuf ou un ballon de rugby. On ne sait pas toujours pourquoi ça arrive, mais c’est souvent une histoire de famille, d’origine génétique.
L’astigmatisme irrégulier : Beaucoup plus rare. Il apparaît quand la cornée est abîmée (une cicatrice, une petite excroissance) ou qu’elle se déforme de manière inégale. C’est le cas avec des maladies comme le kératocône, où la cornée s’affaiblit et prend la forme d’un cône.

Les symptômes qui doivent vous alerter

Avec un astigmatisme léger, il est possible de ne s’apercevoir de rien. Mais quand il devient plus important, la vision se dégrade et certains signes ne trompent pas. Les principaux symptômes sont :

Une vision floue ou déformée, de près comme de loin.
Des maux de tête fréquents.
Une fatigue des yeux, surtout après avoir fixé quelque chose pendant longtemps, comme un écran d’ordinateur ou un livre.

Souvent, l’astigmatisme s’accompagne d’une myopie (on voit mal de loin) ou d’une hypermétropie (on voit mal de près). C’est ce qui peut rendre le diagnostic un peu confus au début, mais un bon examen de la vue clarifie vite les choses.

Une découverte qui ne date pas d'hier

On pourrait croire que c’est une condition moderne, mais pas du tout ! En 1727 déjà, le grand scientifique Isaac Newton décrivait comment une surface irrégulière pouvait perturber la trajectoire de la lumière. Un peu plus tard, en 1800, un autre savant, Thomas Young, lui-même astigmate, a décrit très précisément comment ce défaut affectait sa propre vision.Mais la vraie avancée, on la doit à un astronome, Sir George Airy. En 1825, également astigmate, il a remarqué qu’il voyait mieux en inclinant ses lunettes. C’est lui qui a eu l’idée géniale d’utiliser des verres « cylindriques » pour corriger le tir. Des verres que l’on utilise encore aujourd’hui !

Le nom « astigmatisme », lui, est arrivé bien plus tard, en 1846. Il vient du grec « a- » (sans) et « stigma » (point), ce qui veut littéralement dire « sans point », car la lumière ne se concentre pas en un seul point net sur la rétine.

Comment le détecter et quelles sont les solutions ?

L’astigmatisme est généralement détecté lors d’un examen de la vue classique chez un ophtalmologiste ou un opticien. Pour les cas plus complexes d’astigmatisme irrégulier, un examen appelé topographie cornéenne permet de créer une carte en 3D de la cornée pour voir tous ses défauts.Heureusement, il existe plusieurs solutions pour retrouver une vision claire :

Les lunettes ou les lentilles de contact : C’est la solution la plus simple et la plus courante. Les verres cylindriques compensent la courbure de la cornée.
La chirurgie au laser : Une option pour corriger durablement le défaut.
L’orthokératologie (Ortho-K) : Cela consiste à porter des lentilles rigides spéciales pendant la nuit. Elles remodèlent temporairement la cornée, ce qui permet de voir net toute la journée sans lunettes. C’est assez malin comme système.
Pour l’astigmatisme irrégulier, les lentilles rigides sont souvent la meilleure solution. En dernier recours, une greffe de cornée peut être nécessaire.

Conclusion : et pour nos enfants et petits-enfants ?

C’est une question que beaucoup de grands-parents se posent. Faut-il s’inquiéter si on détecte de l’astigmatisme chez un enfant ? La réponse est non, il ne faut pas paniquer. L’astigmatisme en soi n’est pas dangereux.Par contre, s’il n’est pas corrigé, un fort astigmatisme peut gêner l’apprentissage de l’enfant, à l’école comme dans ses activités sportives. Cela peut même entraîner d’autres problèmes, comme un strabisme (un œil qui louche) ou une amblyopie, ce qu’on appelle un « œil paresseux ».

Mais pas d’inquiétude. La solution est simple : des contrôles réguliers de la vue pour les enfants (et pour les adultes aussi, d’ailleurs !). Cela permet de détecter le problème très tôt et de le corriger facilement. Un petit tour chez l’ophtalmologiste peut changer la vie.

Selon la source : theconversation.com