Un accord entre les États-Unis et l’UE instaure une taxe de 15 % sur la plupart des biens et évite une guerre commerciale
Auteur: Mathieu Gagnon
On a tous retenu notre souffle, et puis, finalement, la nouvelle est tombée ce dimanche. Les États-Unis et l’Union Européenne ont réussi à trouver un terrain d’entente. Une sorte de pacte pour éviter ce que tout le monde craignait : une véritable guerre commerciale qui aurait pu secouer l’économie mondiale comme un mauvais tremblement de terre. C’est un grand ouf de soulagement, surtout quand on pense à nos portefeuilles et à la stabilité de nos entreprises.
Cet accord, c’est un peu comme une trêve. Il instaure une taxe, ou un droit de douane si vous préférez, de 15% sur la plupart des produits qui traversent l’Atlantique. C’est bien moins que les taxes punitives qui nous pendaient au nez et qui auraient rendu beaucoup de choses bien plus chères.
La rencontre au sommet sur un terrain de golf
Tout s’est joué en Écosse, sur le terrain de golf du président américain Donald Trump. C’est là qu’il a rencontré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Une brève discussion, privée, mais qui a mis fin à des mois et des mois de négociations tendues. Il faut dire que l’horloge tournait, avec une date limite fixée à vendredi par la Maison Blanche pour imposer des taxes très lourdes aux 27 pays de l’Union.
« C’était une négociation très intéressante. Je pense que ce sera excellent pour les deux parties », a déclaré M. Trump. Pour lui, c’est « un bon accord pour tout le monde » et même « un accord géant avec de nombreux pays ». De son côté, Mme von der Leyen a souligné que cet accord « apportera de la stabilité, de la prévisibilité », quelque chose de très important pour les entreprises des deux côtés de l’océan.
Concrètement, qu'est-ce que cet accord signifie ?
Alors, entrons un peu dans les détails, même si tout n’est pas encore limpide. Le président Trump a annoncé des chiffres assez impressionnants. L’Europe se serait engagée à acheter pour environ 750 milliards de dollars d’énergie américaine et à investir 600 milliards de plus qu’actuellement aux États-Unis. Il y aurait aussi un gros achat de matériel militaire.
Pour le reste, c’est simple : la fameuse taxe de 15% s’appliquerait à presque tout, y compris les voitures. Selon Trump, cela signifie que les exportateurs américains ont désormais « l’ouverture de tous les pays européens ». Mme von der Leyen a confirmé que ce taux de 15% était « général, tout compris » et que « le marché européen est ouvert ».
Quelques précisions importantes de l'Europe
Attention, il y a quand même quelques nuances à apporter. Plus tard, loin du terrain de golf, Ursula von der Leyen a précisé certaines choses. Par exemple, les 750 milliards de dollars d’achats d’énergie américaine, c’est en fait sur les trois prochaines années. Une bonne nouvelle, car cela aidera l’Europe à moins dépendre du gaz russe. Un point stratégique.
Elle a aussi clarifié que ce fameux taux de 15% ne s’appliquera pas à tout. En fait, les deux camps se sont mis d’accord pour avoir zéro taxe sur plusieurs produits jugés stratégiques. On parle ici des avions et de leurs pièces, de certains produits chimiques, de médicaments génériques, d’équipements pour semi-conducteurs, et même de certains produits agricoles. Pour l’alcool, par contre, le mystère reste entier. « Nous continuerons à travailler pour ajouter d’autres produits à cette liste », a-t-elle ajouté.
Mais l'accord est-il vraiment définitif ?
C’est la grande question. Pour l’instant, on a un accord de principe, un cadre. Comme l’a dit Mme von der Leyen, « les détails doivent être réglés. Et cela se fera au cours des prochaines semaines ». Il ne suffit pas d’une poignée de main entre deux dirigeants pour que tout soit réglé.
Maintenant, la Commission européenne doit présenter cet accord aux 27 pays membres et aux députés européens. Ce sont eux qui auront le dernier mot et qui décideront de l’approuver ou non. Donc, il va falloir être encore un peu patient avant de crier victoire. Disons que le plus dur semble être fait, mais le chemin n’est pas encore tout à fait terminé.
Conclusion : on a frôlé la correctionnelle
Il faut se souvenir d’où l’on vient. Le président Trump menaçait depuis des mois d’imposer des taxes allant jusqu’à 30% ! La date fatidique approchait à grands pas. Sans cet accord, l’Europe avait déjà prévenu qu’elle répondrait en taxant des centaines de produits américains, comme la viande de bœuf, les pièces automobiles, la bière ou les avions Boeing.
Pour nous, consommateurs, cela aurait signifié une hausse des prix sur beaucoup de produits : le fromage français, les articles en cuir italiens, l’électronique allemande… Bref, une mauvaise nouvelle pour le pouvoir d’achat. « Je pense que c’est génial que nous ayons conclu un accord aujourd’hui, au lieu de jouer à des jeux et de risquer de ne pas en avoir du tout », a conclu M. Trump. Et d’ajouter, avec son sens de la formule : « Je pense que c’est le plus gros accord jamais conclu. » Reste à voir si l’avenir lui donnera raison.
Selon la source : reuters.com