Un cheveu blanc dans le miroir, une ride au coin de l’œil qui n’était pas là hier. Ce sont souvent ces petits riens qui nous confrontent à une réalité universelle et pourtant si intime : nous vieillissons. Et avec cette prise de conscience, une angoisse sourde peut s’installer. Pourtant, loin d’être une fatalité à subir, cette étape de la vie peut se transformer en un cheminement intérieur d’une richesse insoupçonnée.
Le face-à-face avec la finitude
L’idée peut paraître brutale, mais elle est au cœur de la démarche. Plus les années s’accumulent, plus l’horizon de notre propre fin se rapproche. Une perspective qui, naturellement, effraie. La psychothérapeute Marie de Hennezel, souvent citée pour ses travaux sur le sujet, suggère pourtant que « méditer sur sa finitude permet de vieillir serein ». Il ne s’agit pas de sombrer dans le macabre, mais de regarder son parcours avec une forme de lucidité, de mesurer le chemin accompli et d’en être fier.
L'étonnant réconfort des préparatifs
Pour certains, cet apprivoisement passe par des gestes très concrets. Organiser ses propres funérailles, par exemple. Choisir les textes, la musique, les fleurs… Loin d’être morbide, cette démarche peut être profondément libératrice. C’est une façon de reprendre la main sur le récit de sa propre vie, jusqu’à son point final, et de s’assurer que ce dernier chapitre nous ressemble vraiment. Une tranquillité d’esprit qui n’a pas de prix.
Faire la paix, un chantier intime
Vieillir, c’est aussi faire le bilan de ses relations. Le poids des non-dits, des rancunes tenaces ou des regrets peut devenir écrasant. C’est peut-être le moment de renouer des fils, de demander pardon ou simplement de redire son affection à ceux qui comptent. Si les mots ne viennent pas, une lettre peut devenir un pont, un trésor pour celui qui la reçoit et une source de paix immense pour celui qui l’écrit.
Se réconcilier avec son miroir
Et puis il y a le miroir, ce juge parfois impitoyable. Les cheveux poivre et sel, les rides qui cartographient nos rires et nos peines… Et si on changeait de regard ? On admire souvent le charme d’une chevelure grisonnante ou la profondeur d’un visage marqué par le temps chez les autres, alors pourquoi serait-ce différent pour nous ? Ces marques ne sont pas des outrages, mais les témoins d’une vie vécue. Elles racontent une histoire, la nôtre.
Le besoin viscéral de se sentir utile
L’avancée en âge s’accompagne souvent d’une peur sournoise : celle de ne plus servir à rien, de devenir un poids. La transition vers la retraite peut exacerber ce sentiment de perte de statut. La clé est sans doute de réinventer son utilité. Il ne s’agit pas de s’épuiser, mais de trouver ce qui continue à donner du sens. Aider aux devoirs, s’investir dans le tissu associatif local, transmettre un savoir-faire… les possibilités sont là, tout autour de nous.
L'âge des possibles : la page blanche des projets
Paradoxalement, le temps qui semble se réduire ouvre un espace immense. La vie active, avec son rythme effréné, laisse souvent des rêves en jachère. La retraite n’est pas une fin de course, mais une page blanche. C’est l’occasion de dépoussiérer ces projets maintes fois reportés : ce roman qui mûrit en vous, ce voyage dont vous parlez depuis si longtemps, l’apprentissage d’un instrument… Le champ des possibles est grand ouvert.
la jeunesse, un état d'esprit
Finalement, tout semble se résumer à une question de perspective. Comme le disait le général MacArthur, « la jeunesse n’est pas une période de la vie, elle est un état d’esprit ». On peut avoir les cheveux blancs et rester curieux, réceptif « à ce qui est beau, bon et grand ». Vieillir est un processus biologique, certes. Mais rester jeune, c’est un choix de chaque instant, celui de continuer à vivre pleinement, jusqu’au bout.
Selon la source : passeportsante.net