Une complication rare et mortelle de la grippe touche de plus en plus d’enfants aux États-Unis
Auteur: Simon Kabbaj
C’est un nom bien compliqué pour dire quelque chose de terrible. L’ENA, ce n’est pas le virus de la grippe lui-même qui attaque le cerveau. C’est la réaction de notre propre corps qui devient folle. Imaginez que le système immunitaire, au lieu de simplement combattre le virus, se retourne et attaque violemment le cerveau de l’enfant. Cela provoque une inflammation très grave, surtout dans une zone appelée le thalamus, une partie cruciale du cerveau qui contrôle la conscience et de nombreuses fonctions vitales.
Les chiffres qui font peur d'une nouvelle étude
C’est une étude menée par des chercheurs de la prestigieuse université de Stanford qui a tiré la sonnette d’alarme. En rassemblant des cas provenant de tout le pays, ils ont identifié 41 cas d’ENA depuis octobre 2023. Sur ces 41 enfants, 11 sont décédés. C’est un chiffre anormalement élevé. Les médecins, qui ne voyaient d’habitude qu’un seul cas de ce type tous les quelques années, en ont vu plusieurs d’un coup. Ce pic semble être lié aux souches de grippe particulièrement virulentes qui ont circulé pendant cette période.
Pourquoi les enfants sont-ils les plus touchés ?
C’est la question la plus déchirante. Pourquoi cette complication touche-t-elle de manière disproportionnée les enfants ? Les scientifiques pensent que c’est probablement dû à leur système immunitaire qui est encore en plein développement, et qui peut parfois sur-réagir. L’âge moyen des victimes est de 5 ans. Et le plus troublant, c’est que la plupart de ces enfants n’avaient aucun problème de santé particulier avant de tomber malades. Ils étaient en parfaite santé.
Le lien tragique avec la vaccination
L’étude révèle un autre fait marquant, et c’est peut-être le plus important. Sur tous les enfants qui ont développé cette complication terrible, seulement 16% étaient vaccinés contre la grippe. Ce chiffre, très bas, suggère fortement que le vaccin, en plus de réduire le risque d’attraper la grippe, diminue aussi de manière significative le risque de développer ces complications graves. C’est une information cruciale.
Un problème de surveillance qui complique les choses
Si les médecins sont si inquiets, c’est aussi parce que cette complication est mal suivie. Aux États-Unis, l’ENA n’est pas une ‘maladie à déclaration obligatoire’. Cela veut dire que les médecins ne sont pas obligés de signaler chaque cas aux autorités de santé. Il est donc très difficile de savoir si le nombre de cas augmente réellement, ou si c’est juste qu’on y fait plus attention. Les chercheurs demandent donc que cela change, pour pouvoir mieux surveiller la situation à l’avenir.
Des conséquences dévastatrices, même pour les survivants
Même quand la maladie ne tue pas, elle laisse des traces terribles. Pour les enfants qui survivent à l’ENA, le combat est loin d’être terminé. L’étude a montré qu’environ deux tiers des survivants gardaient des handicaps modérés à sévères, même 90 jours après être tombés malades. Cela montre à quel point l’inflammation du cerveau peut causer des dommages irréversibles.
Conclusion : la prévention, notre meilleur bouclier
Selon la source : gizmodo.com