Chômage, prix qui grimpent : pourquoi la colère de Trump ne peut cacher la réalité économique
Auteur: Mathieu Gagnon
On dirait bien que les nouvelles ne sont pas bonnes du tout du côté de l’économie américaine, et ça ne plaît pas à tout le monde au pouvoir. L’administration Trump, qui n’aime pas être contredite, a reçu des nouvelles assez décevantes ce vendredi. Le rapport mensuel sur l’emploi est sorti, et disons qu’il est loin d’être réjouissant. On s’attendait à de bonnes nouvelles, mais c’est tout l’inverse qui s’est produit : moins d’emplois créés que prévu et un chômage qui, même s’il ne grimpe que légèrement, prend la mauvaise direction.
Des chiffres bien en dessous des attentes
Pour bien comprendre, il faut regarder les chiffres. Les experts, les économistes, tablaient sur la création de 115 000 nouveaux emplois pour le mois de juillet 2025. Un chiffre déjà pas extraordinaire. Mais le rapport officiel du Bureau des statistiques du travail est tombé, et il n’annonce que 73 000 créations d’emplois. C’est bien moins que ce qu’on espérait.
Pire encore, le bureau a revu ses calculs pour les mois précédents, mai et juin. Et là, c’est la catastrophe : il faut en réalité retirer 258 000 emplois qui avaient été comptés en trop. Au final, sur les trois derniers mois, il manque près de 300 000 emplois par rapport à ce que les prévisionnistes avaient estimé. Un vrai coup dur.
La colère de Trump : un licenciement en direct
Face à ces mauvais résultats, la réaction de Donald Trump n’a pas tardé, et elle a été explosive. Sans la moindre preuve, il a tout de suite accusé la responsable des statistiques, Erika McEntarfer, d’avoir « truqué » les données. Selon lui, elle aurait fait ça exprès pour donner une mauvaise image de son administration.
Dans la foulée, il a utilisé son réseau social, Truth Social, pour annoncer son licenciement immédiat. Il a écrit en majuscules : « J’ai demandé à mon équipe de licencier IMMÉDIATEMENT cette personne… Elle sera remplacée par quelqu’un de beaucoup plus compétent ». Une façon assez brutale de gérer les mauvaises nouvelles, en s’attaquant directement à la messagère.
Derrière les chiffres, les conséquences de la guerre commerciale
Mais renvoyer quelqu’un ne change pas la réalité économique. De plus en plus d’experts le disent : ces mauvais chiffres sont la conséquence directe de la guerre commerciale lancée par Trump, avec ses fameux droits de douane. Gregory Daco, un économiste reconnu, l’explique très simplement. Les entreprises font face à des coûts qui changent tout le temps à cause des tensions commerciales. Alors, pour se protéger, elles font très attention à leurs dépenses. Concrètement, ça veut dire quoi ? Elles embauchent moins, elles licencient plus facilement, elles augmentent moins les salaires et proposent des paies plus basses aux nouveaux employés. C’est un cercle vicieux.
Et maintenant, les prix augmentent dans les magasins
Le problème ne s’arrête pas à l’emploi. Il touche directement votre portefeuille. Un indice important, qui mesure le prix des choses que l’on achète tous les jours, le confirme : l’inflation est en hausse. Et c’est à cause des taxes sur les produits importés.
Quelques exemples très concrets : le prix des meubles et des équipements pour la maison a bondi de 1,3 %, du jamais vu depuis mars 2022. Les produits de loisirs et les voitures ont grimpé de 0,9 %. Même les vêtements et les chaussures coûtent plus cher, avec une hausse de 0,4 %. Bref, la vie quotidienne coûte plus cher pour les Américains, et c’est une conséquence directe de ces droits de douane.
Conclusion : à quoi s'attendre pour les mois à venir ?
Malheureusement, les perspectives ne sont pas très optimistes. Les experts, comme Gregory Daco, préviennent que la situation ne va pas s’arranger de sitôt. La création d’emplois devrait continuer à être faible dans les prochains mois. Et le chômage, lui, devrait continuer de grimper pour atteindre 4,8 % d’ici le début de l’année 2026. Ce serait le taux le plus élevé depuis septembre 2021.
Pour les familles américaines, cela signifie des temps encore plus incertains, avec un marché du travail plus difficile et des prix qui continuent d’augmenter. Une situation compliquée qui risque de peser lourdement sur le moral et le budget des ménages.
Selon la source : lepoint.fr