L’incroyable histoire d’Henrietta Lacks, la femme dont les cellules ont changé la médecine à son insu
Auteur: Simon Kabbaj
En 1951. Une mère de cinq enfants, Henrietta Lacks, une femme afro-américaine, mène sa vie simplement. Mais un jour, un souci de santé l’amène à pousser la porte d’un grand hôpital. Elle ne le sait pas encore, mais cette visite va non seulement changer sa vie, mais aussi l’avenir de la médecine pour nous tous. C’est une histoire à la fois tragique et incroyable, celle d’une femme dont le corps a été utilisé par la science sans qu’elle ne le sache jamais.
Une visite à l'hôpital qui a tout changé
Quand Henrietta se rend à l’hôpital Johns Hopkins à cause de saignements inhabituels, les médecins lui trouvent une grosse tumeur cancéreuse au col de l’utérus. À cette époque, le meilleur traitement qu’on pouvait lui proposer était des traitements au radium. C’était la procédure standard, et elle a fait confiance au système de santé pour l’aider. Elle a suivi les recommandations des docteurs, espérant simplement guérir et rentrer chez elle auprès de ses enfants.
Un prélèvement fait en secret
C’est ici que l’histoire prend un tournant terrible. Pendant qu’on lui retirait ses tiges de radium, un médecin a prélevé un échantillon de ses cellules cancéreuses. Le problème ? Personne ne lui a demandé sa permission. Personne ne lui a dit ce qu’ils allaient en faire. Ses cellules ont été envoyées dans le laboratoire du Dr George Gey, un chercheur qui collectionnait des cellules de toutes les patientes atteintes d’un cancer du col de l’utérus, sans distinction de couleur de peau ou de richesse. C’était une pratique courante, mais moralement très discutable.
Des cellules extraordinaires qui ne mouraient jamais
Jusque-là, toutes les cellules que le Dr Gey avait tenté de cultiver en laboratoire mouraient rapidement. Mais celles d’Henrietta étaient différentes. Incroyablement différentes. Au lieu de mourir, ses cellules se multipliaient toutes les 20 à 24 heures. C’était du jamais vu ! Elles étaient si uniques qu’elles ont été surnommées les cellules « HeLa », en utilisant les deux premières lettres de son prénom et de son nom. Les chercheurs ont tout de suite compris qu’ils tenaient quelque chose d’exceptionnel entre les mains.
Comment ses cellules ont révolutionné la médecine
Grâce aux cellules HeLa, la recherche a fait des bonds de géant. Les scientifiques ont pu étudier les effets des virus, des médicaments, des toxines, et même des poisons sur des cellules humaines sans faire d’expériences sur des gens. Ces cellules ont été essentielles pour créer le vaccin contre la polio qui a sauvé tant d’enfants. Elles ont aussi permis des avancées majeures dans la lutte contre le cancer, le VIH (SIDA) et même les problèmes d’infertilité. Le monde entier a profité de ce cadeau, sans savoir de qui il venait.
Une famille laissée dans l'ignorance et le combat pour la justice
Pendant que ses cellules voyageaient partout dans le monde, Henrietta Lacks, elle, a succombé à son cancer le 4 octobre 1951, à seulement 31 ans. La partie la plus triste, c’est que sa famille n’a appris la vérité que des dizaines d’années plus tard. Ils n’avaient aucune idée que des parties de leur mère, de leur grand-mère, étaient toujours « vivantes » et utilisées dans des laboratoires. Depuis, ils se battent pour que justice soit faite et que son histoire soit reconnue.
Conclusion : Une reconnaissance tardive mais essentielle
Selon la source : medicalnewstoday.com