Un colosse de 44 grammes : le phasme record que l’Australie cachait dans ses cimes
Auteur: Adam David
Quarante-quatre grammes. C’est un poids qui peut paraître dérisoire, mais pour un insecte, c’est un record. Et c’est en Australie, terre de tous les superlatifs zoologiques, qu’une nouvelle espèce de phasme géant vient d’être officiellement documentée, pulvérisant au passage le titre d’insecte le plus lourd jamais étudié par la science.
Baptisé Acrophylla alta, ce géant de 40 centimètres était jusqu’ici un fantôme, un secret bien gardé de la canopée du Queensland.
La quête d'un fantôme végétal
Tout a commencé, comme souvent à notre époque, par une simple photo aperçue sur les réseaux sociaux. Intrigués par ce qui semblait être un spécimen hors normes, les chercheurs Angus Emmott et Ross Coupeland se sont lancés dans une véritable expédition.
Leur quête les a menés sur les hauts plateaux d’Atherton, dans le nord du Queensland, une région au relief escarpé. Il leur aura fallu plusieurs nuits de recherche dans cet environnement difficile pour enfin mettre la main sur une femelle de cette créature insaisissable.
Dans l'œuf, la preuve irréfutable
Une fois la femelle capturée, restait à confirmer qu’il s’agissait bien d’une espèce inconnue. Et la clé du mystère, étonnamment, se trouvait dans ses œufs. Les chercheurs en ont récupéré quelques-uns pour les analyser, une étape décisive dans l’identification.
« Chez les phasmes, les œufs sont une véritable carte d’identité », explique Angus Emmott. Il précise que « chaque espèce a des œufs légèrement différents ». C’est cette singularité, observée au microscope, qui a permis de confirmer la découverte et de baptiser officiellement le spécimen.
Un géant qui vit perché pour rester caché
Mais comment un insecte de cette taille a-t-il pu échapper si longtemps aux radars des scientifiques ? La réponse est simple : il faut lever la tête. Très haut. L’Acrophylla alta est un spécialiste de la canopée, la cime des arbres, un écosystème souvent inaccessible pour l’homme.
Il y passe la quasi-totalité de son existence, se fondant parmi les branches. « À moins d’être délogé par un cyclone ou un oiseau, très peu de gens ont l’occasion de l’observer », résume un des chercheurs. Un mode de vie qui explique son incroyable discrétion malgré ses mensurations.
Prochain défi : trouver le mâle
La découverte de la femelle n’est cependant qu’une première étape. L’équipe scientifique s’est désormais lancée un nouveau défi, peut-être plus complexe encore : trouver un mâle. La mission est loin d’être gagnée d’avance.
En effet, chez de nombreuses espèces de phasmes, le mâle est non seulement plus petit, mais son apparence peut différer au point de le confondre avec d’autres insectes. Le chercher revient un peu à chercher une aiguille dans une botte de foin, mais à 30 mètres du sol.
nommer pour mieux protéger
Au-delà de l’exploit et de la satisfaction d’inscrire un nouveau nom dans les registres de la zoologie, cette découverte est cruciale. Pour Nicole Gunter, experte en entomologie au musée du Queensland, nommer et décrire formellement cette espèce est le premier pas indispensable pour assurer sa protection.
On ne peut pas protéger ce qu’on ne connaît pas. En révélant l’existence de ce géant fragile, publié dans la revue Zootaxa, les chercheurs lui ont peut-être offert sa meilleure chance de survie face aux menaces qui pèsent sur son habitat.
Selon la source : demotivateur.fr