C’est une rencontre que l’on redoute, surtout l’été dans le sud de la France ou sous les tropiques. Soudain, une douleur vive, brûlante, comme une décharge électrique. La coupable est souvent une scolopendre, ce long animal aux multiples pattes qui fascine autant qu’il effraie. Si sa morsure est rarement dangereuse sous nos latitudes, elle est suffisamment douloureuse pour ne pas être prise à la légère. Connaître les bons gestes est essentiel pour apaiser la douleur et éviter les complications.
qui est vraiment cet intrus ?
La scolopendre, que l’on surnomme parfois à tort et à travers « mille-pattes », est un chilopode au corps segmenté, chaque anneau portant une paire de pattes. Si les espèces tropicales peuvent devenir de véritables géants de 40 centimètres, celles que l’on croise en France, principalement dans le pourtour méditerranéen, dépassent rarement les 20 centimètres. Ce ne sont pas ses pattes qui sont en cause, mais bien les deux crochets, ou forcipules, situés sous sa tête. C’est avec eux qu’elle mord pour injecter son venin.
une morsure qui se fait sentir
Si la douleur est si intense, ce n’est pas un hasard. Le venin injecté est un cocktail chimique contenant notamment de l’acétylcholine, de l’histamine et de la sérotonine. C’est ce trio qui déclenche une violente réaction inflammatoire locale, provoquant rougeur, gonflement et une sensation de brûlure persistante. Dans certains cas, des symptômes plus généraux comme une légère fièvre, des tremblements ou une sensation de faiblesse peuvent apparaître, même si cela reste peu commun avec les espèces françaises.
les premiers gestes, sans paniquer
La douleur est fulgurante, la sensation de brûlure intense. Pourtant, le premier réflexe à adopter est de garder son calme. La panique ne ferait qu’accélérer le rythme cardiaque et la diffusion du venin. La première chose à faire, et la plus importante : lavez la plaie, méticuleusement, à l’eau et au savon. Ce geste simple permet d’éliminer les résidus de venin en surface et de nettoyer la plaie pour limiter le risque d’infection bactérienne.
Oubliez en revanche le gel hydro-alcoolique, qui ne ferait qu’attiser la sensation de brûlure. Une fois la zone bien propre, vous pouvez appliquer un désinfectant classique, comme une solution à base de chlorhexidine ou de la Bétadine, pour parfaire le nettoyage.
chaleur ou froid, le dilemme de la compresse
Une fois la plaie propre, une question se pose : faut-il appliquer du chaud ou du froid ? Les deux approches ont leur logique. Le chaud, d’un côté, a une action directe sur le venin. Une partie de ses toxines est thermolabile, c’est-à-dire qu’elle se dégrade à la chaleur. Appliquer des compresses imbibées d’eau chaude (autour de 45°C, attention à ne pas vous brûler) peut donc aider à neutraliser une partie du venin.
Le froid, de l’autre, est un grand classique contre l’inflammation. Une poche de glace (enveloppée dans un linge) va resserrer les vaisseaux sanguins, réduire l’œdème et anesthésier localement la douleur. Le choix dépendra de ce que l’on cherche à prioriser : attaquer le venin ou calmer l’inflammation.
surveiller et savoir quand consulter
En général, la douleur et les démangeaisons s’estompent et disparaissent en 12 à 24 heures. Il faut cependant garder un œil sur la plaie jusqu’à sa cicatrisation complète. Si les symptômes persistent au-delà d’un jour, s’ils s’aggravent, ou si la personne est connue pour être allergique, il ne faut pas hésiter à consulter un médecin. Celui-ci pourra prescrire des anti-inflammatoires plus puissants, comme une crème à base de corticoïdes, ou des antihistaminiques pour calmer une réaction allergique qui s’emballerait.
mieux vaut prévenir...
Comme souvent, le meilleur conseil reste la prévention. Les scolopendres aiment les lieux sombres, chauds et humides. Dehors, on les trouve sous les tas de bois, les pierres ou les amas de feuilles mortes. Mais il leur arrive de s’aventurer à l’intérieur, se cachant alors derrière l’électroménager, dans les placards ou, plus inquiétant, dans les draps ou les chaussures. Un peu de vigilance est donc de mise dans les régions où elles prolifèrent. Et si vous constatez une véritable invasion, n’essayez pas de jouer les apprentis sorciers : faites appel à un professionnel.
Selon la source : passeportsante.net