On a tous notre petite idée sur la question. Le premier cheveu blanc, la petite douleur au genou qui s’installe… On pense savoir quand le vieillissement commence à frapper à la porte. Et si on se trompait ?
Une toute nouvelle étude vient bousculer nos certitudes. Des scientifiques se sont penchés sur la question, et ce qu’ils ont découvert est assez fascinant. Oubliez tout ce que vous pensiez savoir. Le véritable coup d’accélérateur du vieillissement ne se produirait pas forcément quand on l’attend. Loin de là.
Une étude chinoise qui change la donne
Alors, d’où vient cette révélation ? De l’Académie des sciences de Chine. Des chercheurs ont mené une étude pour le moins sérieuse, publiée dans la prestigieuse revue Cell. Ils ont analysé ce qu’on appelle les protéines dans des tissus prélevés sur près de 70 personnes, âgées de 14 à 68 ans.
Pourquoi les protéines ? Eh bien, imaginez-les comme de petites informatrices. Elles donnent des indices incroyablement précis sur ce qui se passe à l’intérieur de nos cellules. C’est un peu comme regarder le moteur d’une voiture pour voir s’il commence à fatiguer. Sauf qu’ici, le moteur, c’est notre corps.
Les protéines, ces témoins clés de notre horloge interne
Pour faire simple, nos cellules ont une sorte d' »usine » interne qui fabrique ces fameuses protéines. Avec le temps, cette usine perd un peu de son efficacité. Elle se met à faire des erreurs, à produire moins bien. C’est ça, le vieillissement au niveau cellulaire.
Le docteur Thomas Blackwell, un professeur de médecine, explique que c’est un signe qui ne trompe pas. En regardant comment ces protéines changent dans nos organes – le cœur, le foie, la peau, les muscles, etc. – les scientifiques peuvent créer une sorte de carte du vieillissement, presque une chronologie.
Le vrai tournant : un cap décisif entre 45 et 55 ans
Et voici la grande nouvelle, celle qui change tout. Selon cette étude, le vieillissement de notre corps passe vraiment à la vitesse supérieure entre 45 et 55 ans. C’est à ce moment-là que les changements au niveau de nos protéines deviennent beaucoup plus marqués.
Ce n’est donc pas à 60 ou 70 ans que le grand basculement s’opère, mais bien avant. C’est une information capitale, parce qu’elle change notre regard sur cette période de la vie. Ce n’est pas juste la « crise de la cinquantaine », c’est un véritable tournant biologique.
Étonnant : nos organes ont chacun leur propre horloge
L’autre découverte surprenante, c’est que nous ne vieillissons pas d’un seul bloc. Nos organes ont leur propre rythme. Par exemple, certains montrent des signes de vieillissement bien plus tôt qu’on ne le pense. C’est le cas de la rate, de l’artère aorte (la plus grosse de notre corps) et de la glande surrénale (qui fabrique des hormones), qui commenceraient à vieillir dès l’âge de 30 ans.
L’aorte, en particulier, connaît les plus gros changements juste pendant cette fameuse période de 45 à 55 ans. Un autre expert, Neville Sanjana, qualifie cette étude de « magnifique feuille de route » qui nous aide à comprendre, pour la première fois, comment chaque organe vieillit. C’est une mine d’or pour la médecine de demain.
Conclusion : la bonne nouvelle, c'est que vous avez le pouvoir d'agir
Maintenant, ne prenez pas peur ! La conclusion de tout ça est en fait très positive. Le Dr Blackwell insiste sur un point crucial : même si le processus s’accélère vers 45-50 ans, on a encore la possibilité d’influencer notre trajectoire. La fenêtre d’action est peut-être courte, mais elle existe.
En clair, en prenant de bonnes habitudes à ce moment-là, on pourrait gagner jusqu’à 10 ans de vie en bonne santé. Ce n’est pas rien ! Et les conseils sont ceux que l’on connaît, mais qui prennent ici tout leur sens :
- Surveiller sa tension artérielle, son taux de sucre et son cholestérol.
- Ne pas fumer.
- Boire très peu d’alcool.
Bien sûr, l’alimentation, l’exercice et la génétique jouent un rôle. Mais cette étude prouve, au niveau de nos cellules, qu’il n’est jamais trop tard pour prendre les choses en main et s’offrir de belles années de vitalité en plus.
Selon la source : usatoday.com