Ce qu’il faut savoir sur le virus chikungunya alors que les États-Unis lancent des alertes de voyage
Auteur: Mathieu Gagnon
Imaginez un peu… vous préparez un voyage, peut-être pour retrouver de la famille ou simplement profiter d’un repos bien mérité, et voilà qu’une alerte sanitaire vient tout chambouler. C’est exactement ce qui se passe en ce moment. Les autorités sanitaires américaines, le fameux CDC, tirent la sonnette d’alarme concernant le virus du chikungunya. Elles parlent d’un « risque élevé » pour les voyageurs dans plusieurs pays, y compris en Chine. Ce n’est pas pour faire peur, mais pour informer. Car savoir, c’est déjà se protéger.
Ce n’est pas un petit virus anodin. On parle déjà de 240 000 cas rapportés dans le monde cette année, avec malheureusement 90 décès. C’est un chiffre qui fait réfléchir, surtout quand on sait que ça touche des régions d’Amérique Centrale et du Sud, d’Afrique, d’Asie et même de l’Océan Indien.
Le chikungunya, qu'est-ce que c'est exactement ?
Alors, c’est quoi, ce chikungunya ? C’est une maladie virale qui donne l’impression d’avoir été roué de coups. On la reconnaît surtout à deux symptômes très désagréables : une fièvre soudaine et de fortes douleurs aux articulations. C’est d’ailleurs ça le plus marquant, ces douleurs qui peuvent parfois durer des semaines, voire des mois. À cela peuvent s’ajouter des maux de tête, des douleurs musculaires, des articulations qui gonflent et des éruptions cutanées.
La bonne nouvelle, si on peut dire, c’est que la maladie n’est pas contagieuse d’une personne à l’autre. Ouf. Le seul coupable, c’est un moustique femelle infecté, le même type de moustique qui peut aussi transmettre la dengue ou le Zika. Il faut aussi savoir que les cas graves et les décès sont rares. Ils touchent principalement les personnes les plus fragiles, comme les bébés ou les personnes âgées qui ont déjà d’autres soucis de santé.
Où le virus se propage-t-il en ce moment ?
Savoir où le moustique sévit, c’est crucial pour planifier un voyage. Les autorités américaines ont émis une alerte de niveau 2, ce qui signifie « prenez des précautions renforcées », pour plusieurs destinations. Voici la liste des pays concernés :
- La Bolivie, en Amérique du Sud.
- La province du Guangdong, en Chine.
- Et plusieurs pays de l’Océan Indien : Madagascar, l’île Maurice, Mayotte, la Réunion, la Somalie et le Sri Lanka.
Mais ce n’est pas tout. Le CDC avertit aussi d’un risque élevé si vous voyagez au Brésil, en Colombie, en Inde, au Mexique, au Nigeria, au Pakistan, aux Philippines et en Thaïlande. Ça fait beaucoup de monde, on est d’accord. La prudence est donc de mise si l’une de ces destinations est sur votre liste.
La situation en chine : des mesures qui rappellent de mauvais souvenirs
En Chine, la situation est particulièrement tendue, surtout dans la ville de Foshan qui compte près de 8 millions d’habitants. Les autorités ont lancé ce qu’elles appellent une « campagne de santé publique patriotique ». Pour beaucoup, ces mots ravivent le souvenir des mesures très strictes de la période Covid. On ne plaisante pas là-bas.
Les mesures sont, disons… musclées. Des équipes aspergent les gens de répulsif à moustiques avant de les laisser entrer dans les immeubles. Des inspecteurs font du porte-à-porte pour ordonner aux habitants de vider toute eau stagnante (le lieu de reproduction des moustiques). Et si vous ne coopérez pas ? Eh bien, vous risquez des poursuites pénales pour « obstruction à la prévention des maladies infectieuses ». Certaines familles se sont même vues couper l’électricité pour ne pas avoir obéi. C’est dire si c’est pris au sérieux.
Des moustiques 'cannibales' et des drones : la chine sort l'artillerie lourde
Face à cette menace, la Chine n’y va pas de main morte et utilise des méthodes assez surprenantes. Pour traquer les nids de moustiques, ils utilisent des drones qui survolent les villes pour repérer les moindres flaques d’eau stagnante sur les toits ou dans les jardins. C’est la technologie au service de la santé publique.
Mais le plus étonnant, c’est la solution biologique. Ils ont lâché des milliers de poissons qui se régalent des larves de moustiques. Et, tenez-vous bien, ils ont aussi déployé des « moustiques éléphants ». Ces moustiques, plus gros que les autres, sont en fait nos alliés : ils sont cannibales et dévorent les larves des moustiques qui, eux, propagent le chikungunya. Une sorte de guerre des moustiques, organisée par l’homme.
Conclusion : comment se protéger si vous voyagez ?
Bon, tout ça peut sembler un peu inquiétant. Mais l’idée, c’est d’être préparé, pas de paniquer. Si vous devez voyager dans une des régions à risque, voici les conseils simples et efficaces des experts :
- Protégez votre peau : utilisez un bon répulsif à insectes et portez des vêtements à manches longues et des pantalons.
- Choisissez bien votre logement : privilégiez les endroits avec la climatisation ou des moustiquaires aux fenêtres et aux portes.
- Pensez au vaccin : il est recommandé pour les voyageurs se rendant dans une zone d’épidémie. Parlez-en à votre médecin.
Certaines personnes, comme les femmes enceintes, devraient peut-être réfléchir à deux fois avant de partir. Heureusement, chez nous aux États-Unis, aucun cas local n’a été signalé depuis 2019. Les seuls cas recensés sont des personnes qui ont ramené la maladie de leur voyage. Alors, voyagez prudemment, et surtout, protégez-vous de ces satanés moustiques !
Selon la source : axios.com