Et si le véritable danger ne se voyait pas ? Niché dans nos emballages alimentaires, dilué dans notre eau ou en suspension dans l’air que nous respirons. Un rapport international vient de sonner l’alarme sur cette contamination chimique généralisée, la liant directement à l’explosion de maladies graves comme les cancers, Alzheimer ou encore l’infertilité.
Un « tsunami invisible » largement sous-estimé
C’est un véritable pavé dans la mare. L’étude, baptisée The Invisible Tsunami, a été menée conjointement par Deep Science Ventures et la Grantham Foundation. Après huit mois d’enquête, d’entretiens avec des experts et d’analyses de publications scientifiques, leur conclusion est sans appel : la toxicité chimique est peut-être « la menace la plus sous-estimée pesant sur l’humanité ». Un constat qui donne le vertige.
D'où vient ce déferlement chimique ?
Mais d’où vient cette pollution omniprésente ? Le rapport pointe directement notre modèle industriel, basé sur les hydrocarbures. Depuis 1950, le nombre de produits chimiques mis sur le marché a été multiplié par cinquante, dépassant aujourd’hui les 350 000. On les retrouve partout. Les chercheurs estiment que plus de 3 600 de ces substances, provenant notamment des matériaux au contact des aliments, contaminent les organismes humains à l’échelle planétaire. Parmi elles, 80 sont jugées particulièrement préoccupantes.
Cancer, fertilité, alzheimer : des liens de plus en plus clairs
Les conséquences sur la santé, elles, sont bien réelles et documentées. Le rapport établit des corrélations fortes entre cette exposition chronique et une liste de pathologies qui fait froid dans le dos : leucémies, lymphomes, cancers de la vessie ou du côlon, mais aussi maladies neurodégénératives. La piste chimique dans la maladie d’Alzheimer, par exemple, gagne chaque jour en crédibilité.
S’y ajoutent les troubles de la fertilité, avec une chute documentée du nombre de spermatozoïdes, l’obésité, le TDAH ou encore les complications durant la grossesse. Pour les auteurs, le parallèle est glaçant : l’impact des pesticides sur certains cancers pourrait, à terme, « rivaliser avec celui du tabac ».
Le cas des PFAS, symbole d'une contamination totale
Pour illustrer l’ampleur du problème, un exemple suffit : celui des PFAS, ces fameux « polluants éternels ». L’étude rappelle qu’ils sont détectés chez la quasi-totalité des personnes testées à travers le monde. Ce n’est pas anodin. Chez les adolescents européens, 14 % présentent déjà des taux sanguins considérés comme dangereux pour leur santé. Un chiffre qui montre à quel point le mal est déjà fait, et profondément ancré dans nos corps.
une prise de conscience mondiale urgente
Face à cette contamination généralisée, les politiques publiques semblent complètement dépassées. Le rapport dénonce une gestion internationale « inadaptée et mal comprise », appelant à une standardisation des normes et à une action enfin coordonnée. Car le problème dépasse notre seule santé : c’est la biodiversité, la qualité des sols et des eaux qui sont aussi en jeu, avec des polluants qui ont déjà franchi les « limites planétaires sûres ».
Comme le résume le Dr Adam Tomassi-Russell, l’un des responsables de l’étude : « Ce travail montre que l’humanité est confrontée à une exposition chimique généralisée ». Un écho aux mots de Jeremy Grantham, président de la fondation éponyme, pour qui il n’y a plus de doute : « La toxicité est la menace la plus sous-estimée pesant sur l’humanité. » Le message est passé.
Selon la source : passeportsante.net