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Un monstre de 36 milliards de soleils : le plus gros trou noir jamais découvert ?

 Auteur: Mathieu Gagnon
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Un monstre de 36 milliards de soleils : le plus gros trou noir jamais découvert ?
Crédit: freepik
Imaginez lever les yeux vers le ciel nocturne. Au-delà des étoiles que nous voyons, il y a des objets d’une taille si immense qu’elle dépasse notre entendement. Récemment, des scientifiques ont braqué leurs télescopes sur l’un de ces géants et ce qu’ils ont trouvé pourrait bien être un record. Ils ont mesuré un trou noir si monstrueux qu’il nous force à repenser les limites de ce qui est possible dans notre univers. C’est une découverte qui nous vient d’une galaxie très, très lointaine, et son histoire est fascinante.

  Un géant qui dépasse l'imagination

Un géant qui dépasse l'imagination
Crédit: freepik
Alors, de quelle taille parle-t-on exactement ? Tenez-vous bien : ce trou noir pèse environ 36,3 milliards de fois la masse de notre Soleil. C’est un chiffre tellement grand qu’il en donne le vertige. Pour vous donner une idée, le trou noir qui se trouve au centre de notre propre galaxie, la Voie Lactée, est un poids plume à côté : il ne pèse ‘que’ 4,3 millions de fois la masse du Soleil. Ce nouveau venu est si énorme qu’il ne rentre même plus dans la catégorie des trous noirs ‘supermassifs’. Les scientifiques l’ont baptisé ‘ultramassif’. C’est tout simplement l’un des dix objets les plus lourds que l’on ait jamais trouvés, et peut-être même le plus lourd de tous.

  Le secret de sa découverte : le 'fer à cheval cosmique'

Le secret de sa découverte : le 'fer à cheval cosmique'
Crédit: freepik
Trouver et peser un objet si lointain et invisible est un véritable exploit. Comment les astronomes ont-ils fait ? Ils ont utilisé un phénomène incroyable appelé ‘lentille gravitationnelle’. Imaginez que vous posez une boule de bowling sur un trampoline : elle creuse le tissu. Une galaxie très massive fait la même chose avec l’espace-temps. La lumière d’un objet situé derrière elle est alors déformée et agrandie, comme à travers une loupe géante. Dans ce cas précis, la lumière d’une galaxie lointaine est étirée en une forme de fer à cheval autour de la galaxie où se cache notre trou noir. C’est grâce à ce ‘Fer à Cheval Cosmique’ que les chercheurs ont pu étudier ce géant.

  Une 'pesée' d'une précision remarquable

Une 'pesée' d'une précision remarquable
Crédit: freepik
Ce qui rend cette mesure si spéciale, c’est sa fiabilité. En plus d’analyser la déformation de la lumière (l’effet de loupe), les scientifiques ont observé le mouvement des étoiles tourbillonnant autour du centre de la galaxie. En combinant ces deux techniques, ils ont obtenu un poids très précis pour ce trou noir. Fait intéressant, ce monstre est ‘dormant’. Ça veut dire qu’il n’est pas en train d’avaler de la matière en ce moment. Sa présence n’a été trahie que par son immense force de gravité, un peu comme un géant endormi dont on devine la présence par le poids qu’il exerce sur son matelas.

  L'histoire de ce monstre : une galaxie 'fossile'

L'histoire de ce monstre : une galaxie 'fossile'
Crédit: freepik
Mais comment un trou noir peut-il devenir aussi énorme ? La réponse se trouve dans le passé de sa galaxie. Les chercheurs pensent qu’il s’agit d’une ‘galaxie fossile’. Autrefois, il y avait là un amas de plusieurs galaxies, chacune avec son propre trou noir supermassif en son centre. Au fil de milliards d’années, ces galaxies ont fini par fusionner les unes avec les autres. Leurs trous noirs se sont également rapprochés et ont fini par se ‘glommer’ pour ne former qu’un seul et unique monstre de 36 milliards de masses solaires. C’est un indice crucial pour comprendre l’un des grands mystères de l’univers : la croissance des trous noirs géants.

  Une taille qui frôle la limite théorique

Une taille qui frôle la limite théorique
Crédit: freepik
Cette découverte est d’autant plus excitante qu’elle nous rapproche de la limite théorique de la taille d’un trou noir. Selon les calculs des scientifiques, un trou noir ne pourrait pas dépasser environ 50 milliards de masses solaires dans l’âge actuel de l’univers. Avec ses 36,3 milliards, notre nouveau géant n’est pas si loin de ce plafond ! D’autres candidats au titre de ‘plus gros trou noir’, comme le fameux TON-618, existent, mais les mesures de leur masse sont souvent plus incertaines. Ici, grâce à la méthode du Fer à Cheval Cosmique, les chercheurs sont beaucoup plus confiants dans leur résultat.

  Conclusion : une pièce du puzzle cosmique

Conclusion : une pièce du puzzle cosmique
Crédit: freepik
Au final, cette découverte n’est pas juste une course au record. C’est une fenêtre ouverte sur le passé et l’avenir de l’univers. En observant ce ‘fossile’, on assiste à la phase finale de la formation des galaxies et de leurs trous noirs. C’est comme si on trouvait enfin la dernière pièce d’un immense puzzle. Chaque découverte de ce type nous aide à mieux comprendre comment notre propre galaxie s’est formée et comment l’univers est devenu ce qu’il est aujourd’hui. Et cela nous rappelle, avec humilité, l’immensité de ce qui nous entoure.

Selon la source : sciencealert.com

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