Votre médicament pour maigrir pourrait-il affecter votre vue ? ce que la science nous dit
Auteur: Mathieu Gagnon
Seulement voilà, de nouvelles études viennent de sortir et elles sèment un petit doute. Il semblerait qu’il y ait un lien, même faible, entre ces médicaments et des problèmes de vue assez sérieux. Alors, pas de panique, mais c’est important de comprendre ce qu’il en est, surtout si vous prenez ou envisagez de prendre ces traitements.
Qu'est-ce que cet “AVC de l'œil” ?
Le problème principal dont on parle s’appelle la NOIAA. Un nom bien compliqué pour quelque chose qu’on surnomme plus simplement un “AVC de l’œil”. Imaginez : le petit nerf qui relie votre œil à votre cerveau, le nerf optique, ne reçoit soudainement plus assez de sang. C’est un peu comme une coupure de courant.
Ce qui est déroutant, c’est que ça arrive d’un coup, sans aucune douleur. Souvent, les gens s’en rendent compte le matin au réveil, en constatant qu’ils ont perdu la vue d’un œil. Malheureusement, les chances de récupérer la vue sont minces. On estime qu’environ 70% des personnes touchées ne voient pas d’amélioration. Et pour l’instant, il n’existe aucun traitement.
Ce que les chercheurs pensaient jusqu'à maintenant
Mais ce n’est pas tout. Il y a aussi une autre préoccupation : la rétinopathie diabétique. C’est une maladie de l’œil causée par le diabète. Et bizarrement, même si ces médicaments aident à contrôler le sucre, une baisse trop rapide du taux de sucre peut aussi, dans certains cas, fragiliser les vaisseaux sanguins de l’œil et aggraver les choses. Un vrai casse-tête.
Alors, quoi de neuf avec les dernières études ?
Les deux nouvelles études, menées sur des dizaines de milliers de personnes, apportent un peu de nuance. La première a trouvé un risque d’AVC de l’œil un peu plus élevé, mais bien plus modeste qu’on ne le pensait. Pour vous donner une idée, sur 159 000 patients, 35 personnes (soit 0,04%) prenant ces médicaments ont été touchées, contre 19 (soit 0,02%) dans le groupe qui n’en prenait pas. Le risque existe, mais il est faible.
Et c’est là que ça devient intéressant : la deuxième étude, elle, n’a pas trouvé de risque plus élevé d’AVC de l’œil. Par contre, elle a noté une légère augmentation des cas de rétinopathie diabétique. Mais, et c’est un “mais” très important, les patients sous ces médicaments avaient globalement moins de complications graves et avaient besoin de moins de traitements lourds pour les yeux. C’est donc un bilan plutôt mitigé, voire rassurant sur certains points.
Concrètement, dois-je m'inquiéter ?
Le secret, c’est de prendre une décision éclairée avec votre médecin. Si vous avez déjà des facteurs de risque comme de l’apnée du sommeil, de l’hypertension ou un diabète mal contrôlé, il faut en discuter très sérieusement avant de commencer le traitement. Certains ont aussi une particularité anatomique, un nerf optique un peu “encombré”, qui les rend plus fragiles. Seul un ophtalmologue peut le voir.
Le plus important ? Parlez-en. Dites à votre médecin et à votre ophtalmologue que vous prenez ce traitement. La communication est la clé.
Comment puis-je protéger mes yeux au quotidien ?
Même si ce risque est rare, il y a des gestes simples pour prendre soin de vos yeux. Le premier, et le plus essentiel : faites des examens de la vue réguliers. C’est le meilleur moyen de détecter le moindre problème à temps.
Ensuite, n’oubliez pas que la santé de vos yeux est liée à votre santé générale. En gros, prendre soin de votre cœur, c’est aussi prendre soin de vos yeux. Cela veut dire bien gérer votre tension, votre diabète et votre cholestérol. Des études montrent même que les personnes qui suivent bien leurs traitements pour le cœur ont moins de risques d’avoir cet AVC de l’œil.
Et bien sûr, si jamais vous remarquez une perte de vision soudaine, n’attendez pas. Consultez un médecin en urgence.
Conclusion : rester vigilant, sans céder à la panique
La bonne attitude, c’est la vigilance. Continuez de discuter ouvertement avec vos médecins, faites contrôler vos yeux régulièrement et soyez à l’écoute de votre corps. La recherche continue et on en saura sûrement plus dans les années à venir. D’ici là, être bien informé et proactif, c’est votre meilleure protection.
Selon la source : sciencealert.com