Vingt-et-un cas de listériose, dont deux mortels. C’est le bilan, encore provisoire, qui a déclenché une vaste alerte sanitaire en France et à l’étranger. Au cœur du cyclone : une fromagerie de la Creuse, dont les produits, pourtant au lait pasteurisé, sont massivement rappelés des rayons après avoir été identifiés comme la source probable de la contamination.
Un casse-tête pour les consommateurs
Pour les consommateurs, c’est un véritable casse-tête qui commence. Camemberts, bries, bûches de chèvre ou encore gorgonzolas… Des fromages du quotidien, vendus sous différentes marques dans les plus grandes enseignes : Leclerc, Carrefour ou encore Auchan. L’alerte ne se limite pas à l’Hexagone, elle est internationale, et concerne tous les lots commercialisés jusqu’au 9 août.
Le réflexe à avoir ? Vérifier l’estampille sanitaire. Si vous lisez la référence FR 23.117.001 CE/UE sur l’emballage, les autorités sanitaires sont claires : il ne faut surtout pas consommer le produit, mais le jeter ou le rapporter en magasin.
La listériose, une menace silencieuse et redoutable
Derrière ce nom un peu barbare, Listeria monocytogenes, se cache une bactérie redoutable. Rare, l’infection qu’elle provoque, la listériose, n’en est pas moins grave, particulièrement pour les personnes les plus fragiles. Les personnes âgées, celles dont le système immunitaire est affaibli et les femmes enceintes sont en première ligne.
Souvent, tout commence par des symptômes qui peuvent sembler anodins : une fièvre, des courbatures, des maux de tête. On pense à une simple grippe. Mais l’infection peut dégénérer en septicémie ou en atteinte du système nerveux central, avec un taux de mortalité qui peut frôler les 45 % dans les cas les plus sévères.
Un risque majeur pour les femmes enceintes
Pour les femmes enceintes, le danger est double. Même si la mère ne présente que des symptômes légers, la bactérie peut traverser le placenta et infecter le fœtus. Les conséquences sont parfois dramatiques : fausse couche, accouchement prématuré ou infection néonatale grave pour le nouveau-né.
Ce qui complique encore la donne, c’est le long délai d’incubation de la maladie, qui peut s’étendre jusqu’à huit semaines après la consommation de l’aliment contaminé. Une longue période d’incertitude qui rend le diagnostic et la traçabilité d’autant plus difficiles.
Une crise "évitable" ? Foodwatch monte au créneau
Cette crise sanitaire aurait-elle pu être évitée ? C’est en tout cas la conviction de l’association Foodwatch, qui n’hésite pas à parler de « scandale ». Le point qui fâche : la fromagerie de la Creuse avait déjà fait l’objet d’un rappel pour des faits similaires en juin dernier. Une récidive qui pose forcément question.
L’association pointe du doigt une réaction trop lente des autorités et des distributeurs. Le temps que les alertes soient officiellement lancées, des milliers de produits ont déjà été achetés, et probablement consommés. Une situation qui, selon Foodwatch, révèle des failles dans la chaîne de contrôle et de communication.
plus de contrôles et de transparence en question
Au-delà de ce rappel massif, c’est tout un système de surveillance qui est aujourd’hui interrogé. L’association de défense des consommateurs réclame des sanctions plus fermes et, surtout, une information plus directe et efficace envers les citoyens, peut-être via des alertes ciblées.
Reste à savoir si cette nouvelle affaire, marquée par des drames humains, suffira à faire bouger les lignes. Une question qui, pour l’heure, demeure sans réponse, suspendue au-dessus des étals de nos supermarchés.
Selon la source : passeportsante.net