On associe presque instinctivement Alzheimer aux trous de mémoire, à ces prénoms qui s’échappent et à ces clés qu’on ne retrouve plus. Pourtant, certains signes précurseurs, plus discrets, se manifestent parfois là où on ne les attend pas. Notamment sur la route, au volant de notre voiture.
Plus qu'une simple perte de mémoire
Chaque année en France, la maladie d’Alzheimer touche environ 225 000 nouvelles personnes. On la décrit comme une démence qui grignote peu à peu la mémoire, la pensée et même le comportement, rendant les tâches du quotidien de plus en plus ardues. Mais si les oublis sont la partie émergée de l’iceberg, d’autres symptômes méritent toute notre attention. Ils sont souvent les premiers à se manifester, bien avant que la mémoire ne flanche sérieusement.
Quand la route devient un casse-tête
Et c’est parfois au volant que l’alerte est donnée. Le quotidien britannique The Mirror, en s’appuyant sur les travaux de l’association américaine Alzheimer, met en lumière un symptôme souvent sous-estimé : les troubles visuo-spatiaux. Concrètement, la personne peut éprouver des difficultés nouvelles à juger les distances, à apprécier les contrastes ou même à distinguer certaines couleurs. Des choses qui semblent anodines, mais qui transforment la conduite en une épreuve potentiellement dangereuse.
Ces problèmes de perception peuvent aussi se traduire par un équilibre plus fragile ou une lecture devenue soudainement laborieuse. C’est le cerveau qui peine à interpréter correctement les informations que l’œil lui envoie.
Un symptôme à ne pas confondre
L’association insiste sur un point crucial : il ne faut pas confondre ces difficultés avec les troubles de la vision classiques liés à l’âge, comme la cataracte. La différence est subtile mais fondamentale. Dans le cas d’Alzheimer, ce n’est pas l’œil lui-même qui est défaillant, mais bien la région du cerveau chargée de traiter l’information visuelle. Si vous ou un de vos proches ressentez ces symptômes, le premier réflexe doit être d’en parler à un médecin.
Le tabou des premiers doutes
Le problème, c’est que beaucoup n’osent pas en parler. Une enquête de la Société Alzheimer, également citée par le journal britannique, révèle qu’une personne sur trois qui remarque les premiers signes de démence préfère garder le silence pendant au moins un mois. Pourquoi ? Souvent par déni, par peur du jugement, ou simplement parce qu’on ne réalise pas la signification de ces petits changements. On met ça sur le compte de la fatigue ou du vieillissement.
diagnostiquer tôt pour mieux vivre avec
Pourtant, tous les spécialistes s’accordent à le dire : un diagnostic précoce change la donne. Comme le rappelle la Fondation Recherche Alzheimer, identifier la maladie à ses débuts permet non seulement d’offrir un accompagnement adapté, mais aussi de préserver plus longtemps le lien social et l’autonomie du patient. Il ne s’agit pas de trouver une solution miracle, mais de gagner un temps précieux. Le message est donc clair : il faut être à l’écoute de soi, et des autres. Car dans ce combat, chaque indice compte.
Selon la source : passeportsante.net