Et si l’obsession des 10 000 pas quotidiens nous avait fait oublier l’essentiel ? Depuis des années, on compte, on traque, on s’épuise à atteindre ce chiffre fétiche. Pourtant, de nouvelles recherches suggèrent que la clé d’une meilleure santé ne réside pas tant dans la distance que dans l’allure.
La cadence, ce nouvel indicateur qui compte
Plus que le nombre de pas, c’est leur cadence qui semble faire toute la différence. Des chercheurs se sont penchés sur l’impact de cette fréquence de marche, notamment chez les personnes âgées ou fragilisées. Leur constat est sans appel : une marche à un rythme modéré, voire soutenu, est directement liée à une meilleure condition physique générale. Pour se donner une idée, une cadence supérieure à 100 pas par minute — soit un peu moins de deux pas par seconde — serait un repère simple pour s’assurer que l’effort est bénéfique.
Un outil prédictif avant une opération chirurgicale
L’intérêt de cette mesure dépasse le simple cadre du bien-être. Une étude a suivi des patients âgés sur le point de subir une chirurgie abdominale lourde. En évaluant leur vitesse de marche avec une simple application mobile avant l’intervention, les médecins ont pu mieux anticiper les suites opératoires. Les patients les plus lents étaient, de fait, ceux qui présentaient le plus de complications et dont la convalescence était la plus longue. Un test tout simple qui pourrait devenir un précieux outil de dépistage.
Au-delà des muscles, le cœur en premier bénéficiaire
Le système cardiovasculaire semble être particulièrement sensible à ce changement de rythme. Chez des personnes souffrant d’hypertension, accélérer la cadence a montré une réduction significative du risque d’accidents cardiovasculaires majeurs. Ce qui est fascinant, c’est que ce bénéfice apparaît même si le nombre total de pas journaliers ne change pas. L’intensité de l’effort primerait donc sur sa durée.
Du laboratoire au trottoir : comment l'appliquer au quotidien ?
Alors, comment faire ? Nul besoin de se transformer en marcheur athlétique du jour au lendemain. Les experts insistent sur l’importance d’intégrer de courtes périodes de marche dynamique dans sa routine. Cette course pour attraper le bus, la montée des escaliers en boudant l’ascenseur, ou cette balade où l’on décide consciemment de presser le pas pendant quelques minutes… Toutes ces occasions, mises bout à bout, stimulent le cœur et activent la circulation bien plus efficacement qu’une longue marche nonchalante.
marcher mieux, plutôt que marcher plus
Finalement, le message porté par ces études est plutôt simple et, pour beaucoup, déculpabilisant. Plutôt que de se focaliser sur un objectif de distance parfois décourageant, il s’agirait de réinjecter un peu d’intensité dans nos déplacements. Il ne s’agit pas de renier les bienfaits de la marche, bien au contraire, mais de redécouvrir son potentiel. Une invitation à changer de rythme, et peut-être, à changer sa santé avec.
Selon la source : passeportsante.net