C’est un de ces samedis matin… Vous savez, celui où la musique du Roi Lion tourne en boucle depuis l’aube, où les céréales collent au sol de la cuisine et où mon fils de trois ans a décidé que le ruban adhésif était la meilleure décoration pour le salon. Je suis une maman solo, et mon carburant, c’est la caféine.
Après deux cafés, je m’éclipse discrètement aux toilettes. Quelques secondes plus tard, la poignée de la porte s’agite et mon fils déboule. Sa question est aussi directe qu’inattendue : « Maman, ça vient d’où le jambon ? »
Mon cerveau s’emballe. Comment lui expliquer ça simplement ? « Eh bien, ça vient des cochons », je lui réponds, un peu hésitante. Ses grands yeux bleus s’écarquillent. « Des cochons ? Mais c’est sale ! » Je le rassure comme je peux, mais cette conversation m’a fait réfléchir. Et si son alimentation, très carnée, n’était pas la meilleure pour lui… ni pour la planète ?
Le poids de la viande sur notre planète
Dans mon métier de journaliste spécialisée sur le climat, j’ai souvent parlé de l’impact de la viande. Le chiffre est assez frappant : l’élevage d’animaux est responsable d’environ 14% des gaz à effet de serre dans le monde. C’est énorme.
Pour vous donner une idée, si toutes les vaches, tous les cochons et tous les moutons de la planète formaient un seul pays, ce pays polluerait autant que les États-Unis. On parle d’un des plus gros pollueurs au monde. C’est une information qui pèse lourd quand on prépare le dîner de son enfant, vous ne trouvez pas ?
Alors, que mettre dans nos assiettes ?
Face à ce constat, les plus grands experts mondiaux sur le climat, réunis dans un groupe qu’on appelle le GIEC, sont très clairs. Ils nous disent qu’une alimentation saine et durable devrait être riche en céréales complètes, en légumes secs (comme les lentilles ou les pois chiches), en fruits, en légumes, et en noix.
Et la viande dans tout ça ? Ils recommandent de privilégier les viandes qui ont un impact plus faible sur le climat, comme les œufs, le poulet, certains poissons et un peu de porc. En revanche, ils conseillent de limiter fortement le bœuf, les produits laitiers, l’agneau et la chèvre, car leur production pollue beaucoup plus.
Pourquoi le bœuf et l'agneau sont-ils pointés du doigt ?
La raison principale est assez simple, même si elle peut surprendre. C’est à cause du méthane. Les vaches, les moutons et les chèvres, en digérant, produisent ce gaz par leurs rots. Et ce n’est pas anodin du tout.
Le méthane est un gaz à effet de serre extrêmement puissant, bien plus que le CO2 qui sort de nos voitures. Imaginez, il est environ 35 fois plus réchauffant pour la planète. De plus, l’élevage de ces animaux nécessite d’immenses surfaces, ce qui entraîne souvent la destruction de forêts, notamment dans les régions tropicales. Ça fait beaucoup pour un simple steak.
Attention, le tout-végétal n'est pas la solution miracle pour les enfants
On pourrait être tenté de se dire : « Alors, arrêtons toute viande et tout produit animal ! » Mais attention, surtout pour les plus jeunes. Des experts en nutrition pédiatrique, comme la professeure Mary Fewtrell, tirent la sonnette d’alarme.
Un enfant a des besoins énormes pour bien grandir. Les produits d’origine animale sont une source très riche de nutriments essentiels. Un régime purement végétalien, sans compléments, peut être risqué pour un tout-petit. Il y a un danger de manquer de vitamine B12, d’iode et de fer. Une carence en vitamine B12, par exemple, peut avoir des effets dévastateurs et irréversibles sur le développement du cerveau. La prudence est donc de mise.
La vraie bataille : faire manger des légumes aux petits !
Bon, la science c’est une chose, mais la réalité, c’est un enfant de trois ans qui vous dit qu’il n’aime QUE les œufs, les bâtonnets de poisson et les crêpes. Pour lui faire avaler une carotte, c’est une autre histoire.
J’ai demandé conseil à une amie dont les enfants réclament des légumes à un goûter d’anniversaire (oui, ça existe !). Son secret ? Les impliquer. Elle cuisine avec eux, elle les emmène choisir les légumes au marché, elle invente des jeux comme « devine le nom de ce légume ». C’est une idée que je vais piquer. Transformer le repas en un moment de jeu et de découverte, c’est peut-être ça, la clé.
Conclusion : quelle trace laissons-nous ?
Le soir, une fois mon fils couché et le calme revenu, je nettoie les restes de céréales collées par terre. Et je pense à l’avenir. Je l’imagine, plus grand, me regardant avec les mêmes yeux curieux et me demandant : « Maman, est-ce que tu as fait tout ce que tu pouvais pour lutter contre le changement climatique ? »
Je veux pouvoir lui répondre « oui ». Oui, j’ai essayé. Ça commence par des petites choses, des choix quotidiens, comme ce qu’on met dans son assiette. Pour son avenir, et pour qu’il soit fier des décisions que nous avons prises pour lui.
Selon la source : bbc.com