Qui n’a jamais soupiré devant une miche de pain achetée il y a à peine deux jours, déjà dure comme de la pierre ou, pire, tachetée de moisissure ? On avait pourtant bien vérifié la date. Et voilà le petit-déjeuner compromis, nous forçant à nous rabattre sur une vieille barre de céréales oubliée au fond du placard.
Cette petite frustration du quotidien pourrait pourtant être évitée. Une astuce étonnamment simple, qui ne demande qu’un ingrédient probablement déjà présent dans votre réfrigérateur, fait son chemin. Pour en avoir le cœur net, nous avons interrogé Brian Chau, un scientifique de l’alimentation qui décortique les mystères de nos cuisines.
Rassis ou moisi : le faux ami du pain
Avant toute chose, il faut comprendre que le pain a deux ennemis jurés. Le premier, c’est de rassir. Le second, de moisir. Et contrairement à ce qu’on pourrait penser, les deux phénomènes ne sont pas liés. « Le rassissement est un processus naturel : l’humidité quitte simplement le pain, ce qui l’assèche », explique Brian Chau.
Ce processus commence dès que l’on ouvre le paquet, parfois même avant. La vitesse à laquelle votre pain devient sec dépend de sa composition, des conservateurs utilisés et de son emballage. La moisissure, elle, est une toute autre histoire. C’est un champignon qui prolifère. Un pain rassis n’a pas plus de chances de moisir qu’un pain frais.
L'humidité, cet ennemi à double tranchant
Tout est une question d’équilibre hydrique. S’il n’y a pas assez d’humidité, le pain s’assèche. S’il y en a trop, les moisissures s’invitent au festin, se nourrissant de l’amidon et du sucre. C’est pourquoi le climat joue un rôle si important.
Dans une région humide, ou durant un été pluvieux, votre pain risque de moisir plus vite. « L’humidité ambiante élevée, combinée à celle déjà présente dans le pain, crée un terrain de jeu idéal pour les champignons », précise le scientifique. À l’inverse, dans un environnement très sec, c’est le rassissement qui vous guettera plus rapidement.
Alors, cette fameuse astuce au céleri ?
Aussi surprenant que cela puisse paraître, la solution se trouve dans une simple branche de céleri. Placée dans le sachet de pain, elle permet de le garder frais et moelleux bien plus longtemps sur votre plan de travail. Attention, cela prévient le rassissement, mais pas la moisissure.
Comment ça marche ? C’est une question de physique. Le céleri, gorgé d’eau, va libérer très lentement son humidité à l’intérieur du sachet. Il augmente ainsi l’humidité relative de l’environnement immédiat du pain, ce qui ralentit le phénomène de « rétrogradation ». C’est le nom savant du processus où l’amidon du pain se réorganise en expulsant son eau.
Les quelques précautions à prendre
Bien sûr, l’astuce n’est pas sans contreparties. Le seul bémol, c’est que votre pain pourrait prendre un léger goût de… céleri. C’est un pari à prendre. Probablement sans conséquence pour un sandwich salé, peut-être moins idéal pour la tartine de confiture du matin.
Mais il y a une règle d’or à respecter. « Si vous voyez déjà de la condensation à l’intérieur du sachet, n’ajoutez surtout pas de céleri », prévient Brian Chau. C’est le signe que le pain est déjà trop humide et que la moisissure n’est pas loin. Dans ce cas, ajouter encore de l’humidité serait contre-productif.
Et ça marche pour d'autres aliments ?
Cette technique de réhumidification douce peut effectivement servir à d’autres produits de votre placard. Elle est par exemple très efficace pour ramollir un bloc de sucre roux devenu dur comme de la brique, ou pour redonner un peu de moelleux à des biscuits ou des gâteaux maison un peu secs.
En revanche, n’essayez pas avec des produits qui doivent rester croquants, comme les chips ou les crackers. Pour eux, l’humidité est précisément l’ennemi qui les fait ramollir. Le céleri ne ferait qu’accélérer le désastre.
une astuce, pas un miracle
Faut-il donc se ruer sur le céleri pour sauver son pain ? C’est une astuce ingénieuse et efficace pour lutter contre le rassissement. Un bon truc de grand-mère validé par la science, à garder dans un coin de sa tête pour prolonger la vie d’une miche de quelques jours.
Cependant, Brian Chau le rappelle : pour une conservation sur le long terme, rien ne vaut la congélation. « Si vous voulez vraiment stopper le rassissement et la moisissure, le congélateur reste votre meilleur allié. » Le céleri, lui, reste un excellent dépanneur du quotidien.
Selon la source : rd.com