Cancer de l’ovaire : ces signaux d’alarme que l’on met trop souvent sur le compte du stress ou de la fatigue
Auteur: Adam David
On le surnomme le « tueur silencieux », et l’image est terrible. Pourtant, le cancer de l’ovaire n’est pas tout à fait muet. Il envoie des signaux, souvent discrets, que l’on a tendance à balayer d’un revers de main. Apprendre à les décrypter à temps peut pourtant tout changer.
Le poids des chiffres, le choc du diagnostic tardif
Les statistiques sont sans appel. Selon le Rush University Medical Center, plus de 70 % des femmes touchées par un cancer de l’ovaire sont diagnostiquées à un stade déjà avancé. Un diagnostic qui arrive, bien souvent, trop tard, lorsque la maladie a eu le temps de s’étendre et que les traitements perdent en efficacité.
Le contraste est saisissant : quand il est repéré tôt, le taux de survie à cinq ans frôle les 90 %. Ce chiffre s’effondre dramatiquement, tombant entre 28 et 40 %, pour les diagnostics tardifs. C’est toute la différence entre un combat que l’on peut gagner et une bataille aux chances bien plus minces.
Le grand piège des faux-semblants
Le vrai défi, et c’est là que le bât blesse, c’est que ces symptômes n’ont rien d’extraordinaire. Ils miment à la perfection les petits maux du quotidien : troubles digestifs, urinaires, hormonaux… La Dre Amina Ahmed, gynécologue oncologue, le confirme : « Les femmes ont tendance à ignorer les signes précoces, ou à les attribuer à l’âge, au stress ou à une simple prise de poids ».
C’est ce réflexe, presque universel, qui est dangereux. La clé pour faire la part des choses ? La persistance. Un symptôme qui s’installe plus de deux à trois semaines et ne réagit pas aux remèdes habituels ne doit plus être considéré comme anodin.
Ballonnements, constipation : quand le ventre tire la sonnette d'alarme
Le premier signe, peut-être le plus banalisé, c’est ce ballonnement qui ne part pas. On ne parle pas ici du ventre un peu gonflé avant les règles, mais d’une sensation de lourdeur quasi permanente, parfois visible, qui dure des semaines. Si cette gêne devient votre quotidien, il faut en parler.
Dans le même registre, une constipation qui apparaît sans crier gare et qui résiste à une meilleure alimentation ou à des laxatifs doux doit interpeller. Une tumeur ovarienne peut en effet comprimer les intestins et perturber leur fonctionnement. Si, en plus, des douleurs vagues mais tenaces s’installent dans le bas-ventre ou le bas du dos, le doute n’est plus permis.
Uriner souvent, manger peu : des signaux à ne pas négliger
Les troubles urinaires sont un autre grand classique des diagnostics manqués. Une envie d’uriner soudaine et fréquente ? On pense immédiatement à une infection urinaire. Pourtant, si le symptôme persiste malgré une bonne hydratation et sans autre signe d’infection, il peut trahir la présence d’une masse qui appuie sur la vessie.
Enfin, un signal plus subtil se joue souvent au moment des repas. Perdre l’appétit, se sentir rassasiée après quelques bouchées seulement, ou avoir du mal à finir une assiette que l’on aurait dévorée auparavant… Si ce changement est brutal et s’inscrit dans la durée, il doit éveiller les soupçons, surtout s’il s’accompagne d’une fatigue inhabituelle ou d’une perte de poids inexpliquée.
de l'écoute à l'action, savoir quand consulter
Isolés, tous ces symptômes peuvent paraître dérisoires. Mais leur persistance est le véritable indicateur. Si l’un ou plusieurs d’entre eux s’installent dans votre quotidien depuis plus de deux ou trois semaines, sans explication logique, il est temps de prendre rendez-vous avec votre médecin ou votre gynécologue.
Un examen pelvien, une échographie ou une simple prise de sang (pour doser le marqueur CA-125) suffisent souvent à lever le doute. Pensez aussi à mentionner vos antécédents familiaux, notamment la présence de mutations génétiques comme BRCA1 ou BRCA2, qui augmentent considérablement le risque. Comme le résume le Dr Ahmed : « Le corps envoie souvent des messages subtils. Ce qui fait la différence, c’est d’écouter ces signes, surtout quand ils s’installent dans le temps ».
Selon la source : aufeminin.com