Le crépitement des braises, l’odeur des merguez qui dorent… L’été et ses barbecues sont un rituel quasi sacré, un synonyme de vacances et de convivialité. Pourtant, derrière cette image d’Épinal se cache une réalité moins réjouissante pour notre organisme et pour la planète, surtout quand les grillades deviennent une habitude quasi quotidienne.
La vraie question : celle de l'excès
Le problème, au fond, ce n’est pas tant le barbecue en lui-même que la fréquence à laquelle il s’invite à notre table. Cette surconsommation de viande est pointée du doigt par de nombreux spécialistes. Pour la nutritionniste Émilie Steinbach, le mot d’ordre est simple : « la consommation de chair animale doit se faire avec modération ». Une vision partagée par les 37 experts internationaux à l’origine du « Régime Planétaire », qui plaident pour un retour massif au végétal, sans pour autant bannir totalement les protéines animales.
Concrètement, ça veut dire quoi, « modération » ?
Mais alors, où placer le curseur ? Le rapport de ces experts donne des repères assez clairs pour y voir plus clair. Il recommande de ne pas dépasser un seul repas de viande rouge (que ce soit du bœuf, du porc ou de l’agneau) par semaine. C’est peu, comparé aux habitudes de beaucoup. Pour la volaille ou le poisson, on peut monter jusqu’à deux portions hebdomadaires, ce qui laisse déjà plus de marge.
Une affaire de profil, pas de dogme
Évidemment, ces recommandations ne sont pas un dogme à appliquer aveuglément à tout le monde. Le bon sens prévaut, et les besoins varient. On sait par exemple que les femmes en âge de procréer ont des besoins en fer plus importants. Une portion de viande rouge bien ciblée peut donc les aider à éviter les carences. Les hommes, de leur côté, peuvent plus facilement puiser leur fer dans les sources végétales, à condition de l’associer à de la vitamine C pour en optimiser l’absorption.
Le poisson, l'alternative à ne pas griller
Et quid du poisson ? C’est une excellente alternative, surtout les poissons gras comme la sardine, le maquereau ou le hareng. Riches en oméga-3, ils sont de véritables alliés pour notre système cardiovasculaire. Le conseil des nutritionnistes : visez environ 200 grammes par semaine. Mais attention, et c’est un peu le paradoxe pour les amateurs de grillades : mieux vaut éviter de les passer sur le gril. La cuisson à très haute température a tendance à détruire une bonne partie de leurs précieux nutriments.
Quelques réflexes pour tout changer
Alors, comment faire pour concilier la convivialité du barbecue et une alimentation saine ? Quelques réflexes simples peuvent faire la différence. On peut par exemple privilégier des cuissons plus douces, loin des flammes directes, ou encore penser à varier les plaisirs avec des brochettes de légumes, du tofu mariné ou des épis de maïs. Un autre conseil souvent oublié : éviter de boire du thé ou du café en mangeant sa viande, car ils empêchent la bonne absorption du fer.
savourer, sans culpabiliser
L’idée n’est donc pas de jeter son barbecue à la poubelle ni de culpabiliser à la première chipolata de l’été. Il s’agit plutôt de l’intégrer avec intelligence dans une alimentation plus consciente, plus variée et plus durable. Au fond, c’est peut-être ça, le vrai plaisir : savourer ce qui est bon, mais aussi et surtout ce qui nous fait du bien. Un équilibre à trouver, pour que les grillades restent une fête.
Selon la source : passeportsante.net