Cet randonneur détruit les jolis tas de pierres des touristes, et il a une très bonne raison
Auteur: Mathieu Gagnon
Vous avez sûrement déjà vu, lors de vos promenades, ces petits tas de pierres, bien empilées les unes sur les autres au bord d’un chemin ou près d’une rivière. C’est joli, ça fait de belles photos. Mais un homme en Angleterre, Stuart Cox, a décidé de leur faire la guerre. Quand il en voit un, il le détruit d’un coup de pied. Ça peut paraître brutal, un peu méchant même. Pourtant, derrière ce geste un peu brusque se cache une raison que beaucoup de gens ignorent, une raison importante pour protéger notre nature et notre histoire.
L'arme du crime ? une simple chaussure
Stuart Cox ne s’en cache pas. Il a même posté des vidéos de lui en train de le faire, qui ont été vues des millions de fois. Son outil pour cette mission ? Comme il le dit lui-même, c’est la « force brute et une chaussure taille 45 ». Cet Anglais, amoureux de ses sentiers de randonnée dans le parc national du Peak District, en a assez de voir ces constructions se multiplier partout. Si certains le critiquent pour sa méthode directe, il faut savoir qu’il a le soutien total des autorités du parc et même des scientifiques. Alors, pourquoi tant de bruit pour quelques cailloux ?
Une mode venue d'internet qui envahit la nature
À l’origine, ces tas de pierres, qu’on appelle des cairns, servaient à marquer un chemin, un sommet ou même une tombe. C’était utile. Mais aujourd’hui, c’est surtout devenu une mode pour faire de jolies photos à partager sur des sites comme Instagram. Les gens voient une pile, alors ils en font une autre juste à côté, un peu comme des moutons. Le problème, c’est que ça se répand partout, de la France aux États-Unis, en passant par le Canada. Stuart Cox le dit lui-même avec un peu de colère : « Rien n’est à l’abri des humains ou d’Instagram ». Et cette manie n’est pas sans conséquences.
Le vrai problème : chaque pierre a son utilité
On pourrait se dire que ce ne sont que des cailloux. On les déplace, et alors ? Eh bien, figurez-vous que ces pierres ont un rôle à jouer dans la nature. Elles servent d’abri, de maison, de garde-manger pour une foule de petites bêtes : des insectes, des escargots, des lézards… Même certaines plantes en ont besoin pour pousser. En déplaçant une pierre, on détruit sans le savoir tout un petit monde qui vit en dessous et autour. C’est un peu comme si quelqu’un enlevait le toit de votre maison juste pour s’amuser.
Un danger pour les animaux, mais aussi pour les randonneurs
Il n’y a pas que les petites bêtes qui sont en danger. Parfois, ces tas de pierres peuvent devenir dangereux pour nous, les humains. Dans certains parcs, les vrais chemins sont balisés par des cairns officiels. Mais avec toutes ces piles de pierres faites par les touristes, il devient facile de se tromper et de se perdre. C’est arrivé à un randonneur en Arizona qui a dû être secouru après s’être perdu en suivant une série de cairns non autorisés. Au lieu d’aider, ces constructions peuvent nous mettre en danger.
On touche à l'histoire sans même s'en rendre compte
Là où Stuart Cox se promène, le problème est encore plus grave. Les gens prennent des pierres sur des murets très anciens, qui datent parfois de 1579 ! Ces murs font partie du paysage, de l’histoire, et abritent eux aussi des animaux. Pire encore, certains n’hésitent pas à prendre des pierres sur ce qui sont en fait d’anciens tombeaux. Ce sont des sites historiques protégés de l’âge du bronze, qui ont parfois jusqu’à 4000 ans. Imaginez un peu… On déplace des pierres qui sont là depuis des milliers d’années, juste pour une photo.
Une méthode forte, mais qui fait réfléchir les gens
Stuart Cox l’admet, sa façon de faire est « un peu spectaculaire ». Il raconte même avoir renversé un tas de pierres de deux mètres de haut juste au moment où ses constructeurs le prenaient en photo. Au début, ils étaient fâchés, bien sûr. Mais il a pris le temps de leur expliquer pourquoi il faisait ça. Et à sa grande surprise, leur réaction a été : « Oh, nous ne savions pas. Maintenant que nous savons que c’est nuisible, nous ne le ferons plus ». Finalement, son message passe, même s’il faut parfois un coup de pied pour se faire entendre.
Conclusion : la plus belle nature est celle qu'on ne touche pas
L’histoire de Stuart Cox nous rappelle une chose simple : même un petit geste, qui semble innocent, peut avoir de grandes conséquences sur la nature et notre patrimoine. Empiler des pierres, c’est peut-être amusant sur le moment, mais cela perturbe un équilibre fragile qui a mis des siècles à se construire. La prochaine fois que vous verrez un de ces jolis tas de pierres, vous y penserez peut-être à deux fois. Après tout, la meilleure façon d’apprécier la nature, c’est souvent de la laisser exactement comme on l’a trouvée.
Selon la source : cbc.ca