Cette découverte au Kenya bouscule ce que l’on sait de nos lointains ancêtres
Auteur: Mathieu Gagnon
On a souvent l’image de nos lointains ancêtres comme des êtres un peu… simples, agissant par instinct pour survivre au jour le jour. Eh bien, il semblerait que nous ayons eu tout faux. Une découverte incroyable faite au Kenya, sur un site nommé Nyayanga, vient de dépoussiérer nos vieux manuels d’histoire. Des chercheurs ont trouvé des preuves qui montrent que nos ancêtres, il y a des millions d’années, étaient bien plus malins et organisés qu’on ne l’aurait jamais cru. Préparez-vous, car ce que vous allez lire pourrait bien changer votre vision de la préhistoire.
Des outils bien plus vieux que prévu
Imaginez un peu : les objets découverts datent d’au moins 2,6 millions d’années. Ce sont des outils en pierre taillée, appartenant à ce que les spécialistes appellent la tradition « oldowayenne », la plus ancienne technique connue. Jusqu’à présent, on pensait que les comportements complexes liés à la fabrication d’outils étaient apparus bien plus tard. Cette trouvaille repousse donc l’horloge de notre histoire technologique de près d’un demi-million d’années ! C’est un saut dans le temps absolument vertigineux.
Des artisans qui ne laissaient rien au hasard
Le plus fascinant, ce n’est pas seulement l’âge des outils, mais la manière dont ils ont été fabriqués. Nos ancêtres ne se contentaient pas de ramasser le premier caillou venu. Non, ils choisissaient leurs matériaux avec soin : du quartz, du granit… des roches de qualité. Et le plus fou, c’est qu’ils allaient les chercher parfois à plus de 11 kilomètres de leur campement. Il fallait donc traverser la savane, avec tous ses dangers, juste pour trouver la bonne pierre. C’est la preuve d’une sacrée motivation et d’une vraie connaissance de leur environnement.
Un cerveau déjà bien organisé
Faire 11 kilomètres pour une pierre, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu’ils étaient capables de prévoir. Ils ne pensaient pas seulement à leur faim immédiate, mais ils planifiaient l’avenir. Comme le dit une des chercheuses, Emma Finestone, cela prouve qu’ils étaient capables de planifier leurs actions, de coopérer et de se repérer sur leur territoire. Ils avaient une sorte de carte mentale des bonnes ressources. C’est une capacité de réflexion très avancée, qu’on n’imaginait pas si tôt dans l’évolution humaine.
À quoi servaient ces fameux outils ?
Ces outils n’étaient pas des bibelots. Ils avaient un but très concret : la survie. Les archéologues ont trouvé sur le même site des ossements d’animaux portant des marques de découpe. Et pas n’importe quels animaux ! On parle de gros gibier, comme des hippopotames. Ces pierres taillées servaient donc à dépecer la viande, mais aussi à préparer des végétaux, comme des tubercules. C’était la trousse à outils indispensable pour se nourrir et survivre.
Le grand mystère : qui était l'artisan ?
Alors, qui sont ces ingénieurs de la préhistoire ? C’est là que l’histoire devient encore plus intéressante. On pourrait penser qu’il s’agit des premiers représentants du genre *Homo*, nos ancêtres directs. C’est une possibilité. Mais les chercheurs ont aussi trouvé sur le site des fossiles d’un de nos lointains cousins, le Paranthrope (*Paranthropus*). Et ça, c’est une surprise de taille ! Jusqu’à présent, on ne le pensait pas capable de fabriquer des outils. L’énigme reste donc complète et ouvre la porte à plein de nouvelles questions sur qui a appris à qui.
Conclusion : notre lien avec la technologie est bien plus ancien qu'on ne l'imaginait
Finalement, cette découverte nous rappelle une chose essentielle : l’être humain est, depuis la nuit des temps, un être « technologique ». Fabriquer un outil n’était pas juste une action pour répondre à un besoin, c’était déjà une véritable stratégie pour dominer son environnement et assurer sa survie. Les bases de tout ce que nous sommes aujourd’hui – notre dépendance à la technologie, notre capacité à innover – ont peut-être été posées là, il y a 2,6 millions d’années, dans la savane du Kenya, par des ancêtres bien plus brillants que ce que l’on pensait.
Selon la source : slate.fr