Pour des millions de femmes, le mot endométriose est synonyme d’années d’errance médicale. Cette maladie chronique, qui touche près d’une femme sur dix, restait jusqu’ici un véritable casse-tête diagnostic. Mais deux avancées récentes, l’une sur l’imagerie, l’autre sur les maladies associées, pourraient bien changer la donne et offrir un chemin plus clair vers la reconnaissance et le soin.
L'échographie, première porte d'entrée
C’est désormais officiel : face à une suspicion d’endométriose, l’échographie endovaginale doit être le premier réflexe. Les nouvelles recommandations nationales la consacrent comme l’examen de départ. Elle ne voit pas tout, loin de là, mais elle constitue une première étape cruciale pour orienter le diagnostic, repérer certaines lésions et, surtout, éviter de partir dans toutes les directions. C’est un premier filtre, une première porte d’entrée dans un parcours souvent labyrinthique.
Quand l'IRM prend le relais pour cartographier la maladie
Mais l’échographie a ses limites. Pour les formes plus complexes ou profondes de la maladie, un autre outil devient indispensable : l’IRM. On peut la voir comme un cartographe de précision, capable de dessiner une carte détaillée des lésions que l’échographie n’aurait fait qu’esquisser. L’association des deux techniques offre aujourd’hui la vision la plus complète possible, une sorte de vue en 3D de l’étendue de la maladie.
L'enjeu crucial : des protocoles enfin unifiés
Avoir les bons outils ne suffit pas. Le véritable enjeu, souligné par les experts, est de s’assurer que tout le monde les utilise de la même manière. La standardisation des protocoles et des comptes rendus est fondamentale. Le but ? Mettre fin à une forme de loterie médicale où la qualité du diagnostic dépendait trop souvent du lieu ou du praticien. Un langage commun pour une prise en charge plus rapide et plus équitable.
Une maladie bien plus que gynécologique
L’autre révolution vient de Californie. Une étude d’une ampleur inédite, menée sur plus de 43 000 patientes, vient de confirmer ce que beaucoup subodoraient : l’endométriose n’est pas qu’une affaire de gynécologie. Les chercheurs ont identifié des centaines de comorbidités, c’est-à-dire d’autres pathologies qui lui sont fréquemment associées. On y retrouve des troubles digestifs, comme le syndrome de l’intestin irritable, mais aussi des migraines, des maladies auto-immunes et même des troubles psychiatriques. La maladie sort définitivement du seul champ de l’utérus.
Des profils de patientes qui se dessinent
Plus qu’une simple liste, cette recherche a permis de regrouper les patientes en différents profils. Toutes les femmes atteintes d’endométriose ne se ressemblent pas ; certaines auront un profil à dominante digestive, d’autres un profil plus inflammatoire. Cette découverte est capitale, car elle pulvérise l’idée d’une maladie unique et ouvre la porte à des approches bien plus ciblées. C’est la reconnaissance de l’hétérogénéité d’une pathologie aux mille visages.
vers une médecine plus personnelle
Ces deux avancées, technique d’un côté et fondamentale de l’autre, convergent vers un même objectif : une prise en charge plus personnalisée. Mieux voir la maladie grâce à l’imagerie et mieux comprendre ses multiples facettes grâce à l’étude des comorbidités. Voilà qui devrait, à terme, permettre de réduire l’insupportable délai de diagnostic et d’adapter enfin les traitements à la trajectoire clinique de chaque femme, et non à une vision monolithique de la maladie.
Selon la source : passeportsante.net