C’est une tragédie comme on peine à en imaginer. Dans la quiétude d’une fin de journée d’été, à Bourret, un petit village du Tarn-et-Garonne, deux jumeaux de deux ans et demi ont échappé à la surveillance de leurs parents. La fillette a été retrouvée sans vie le jour même ; son frère s’est éteint deux jours plus tard, à l’hôpital, après un combat inégal.
Quelques secondes d'inattention
Tout bascule mardi 19 août, vers 17h30. La mère de famille, enceinte de son onzième enfant, s’étonne soudain du silence. Ses jumeaux, d’habitude si présents, ne sont plus là. L’inquiétude monte d’un cran. Commence alors une recherche angoissée qui s’achève sur la pire des visions : son fils, inerte, flottant à la surface de la retenue d’eau d’une ancienne ferme familiale.
Les secours, alertés en urgence, parviennent à réanimer le garçonnet après un long massage cardiaque, avant de l’héliporter vers l’hôpital Purpan de Toulouse. Son pronostic vital est alors engagé.
Une double tragédie en 48 heures
Mais l’horreur est double. Avant même de trouver le petit garçon, les secours avaient déjà sorti des eaux sa sœur jumelle. Pour elle, il n’y avait plus rien à faire. Son décès a été constaté sur place, plongeant la famille dans une douleur immédiate et absolue. Pendant 48 heures, tous se sont accrochés à un mince espoir pour son frère.
Un espoir qui s’est définitivement éteint ce jeudi 21 août, comme l’a confirmé la presse locale. Le garçonnet a succombé à son tour, laissant derrière lui un vide abyssal.
L'enquête pour comprendre
Comment les deux enfants ont-ils pu se retrouver seuls près de ce point d’eau ? C’est la question au cœur de l’enquête ouverte par le parquet de Montauban pour « recherches des causes de la mort ». Confiées à la communauté de brigades de Montech, les investigations devront éclaircir les circonstances exactes de ce drame.
Le procureur, Bruno Sauvage, a précisé que des autopsies seraient réalisées à l’institut médico-légal de Toulouse. Une procédure standard, mais qui souligne la nécessité de comprendre l’enchaînement fatal des événements.
Un village sous le choc
Au-delà de l’enquête, c’est tout un village qui est en deuil. À Bourret, moins de 1 000 âmes, la nouvelle a eu l’effet d’un coup de massue. Le maire, Frédéric Ius, s’est immédiatement rendu auprès de la famille pour lui apporter son soutien, témoignant de l’émotion qui étreint toute la commune.
Ce drame, qui touche une famille nombreuse et connue localement, devient celui d’une communauté soudée, aujourd’hui brisée par la perte de ses deux plus jeunes membres.
Un fléau estival silencieux
Cette tragédie, si singulière dans son horreur, s’inscrit malheureusement dans un contexte national alarmant. Chaque été, la France est endeuillée par des noyades accidentelles, qui restent la première cause de mortalité par accident de la vie courante chez les moins de 25 ans. On oublie trop souvent la rapidité avec laquelle tout peut basculer.
Les chiffres de Santé publique France pour l’été 2023 parlent d’eux-mêmes : plus de 1 500 noyades recensées, dont un quart concernait des enfants de moins de six ans. La plupart surviennent dans un cadre privé, familial, là où la vigilance se relâche parfois.
La vigilance, une leçon sans cesse répétée
Le drame de Bourret vient rappeler une vérité aussi simple que cruelle : quelques secondes d’inattention suffisent. Près d’une piscine, d’un lac ou d’une rivière, le danger est permanent, et la surveillance des plus petits ne peut souffrir aucun relâchement. Une leçon tragique, payée au prix le plus fort par une famille aujourd’hui dévastée.
Selon la source : aufeminin.com